Titre original :

Vieillesse écrouée, vieillir en prison : modalités des soins psychiatriques proposés aux personnes âgées détenues dans les établissements pénitentiaires des Hauts-de-France

Mots-clés en français :
  • Psychiatrie de la personne âgée
  • psychiatrie en milieu carcéral
  • troubles neurocognitifs
  • troubles psychiatriques
  • personnes âgées incarcérées
  • prison

  • Prisonniers -- Services de santé mentale
  • Personnes âgées -- Santé mentale
  • Gérontopsychiatrie
  • Prisonniers
  • Troubles mentaux
  • Gérontopsychiatrie
  • Sujet âgé de 80 ans ou plus
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2021LILUM344
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 22/09/2021

Résumé en langue originale

Contexte : La personne âgée incarcérée présente un vieillissement prématuré, des comorbidités psychiatrique, cognitive et physique importantes, ainsi que des caractéristiques criminologiques différentes des sujets jeunes. Elle doit faire face à un système sanitaire et carcéral adapté aux plus jeunes. Méthode : Une étude observationnelle transversale a été menée par auto-questionnaire adressé aux médecins des Unités Sanitaires en Milieu Pénitentiaire (USMP) des Hauts de France explorant les soins psychiatriques dédiés aux personnes âgées détenues. Des données pénitentiaires et sanitaires (hospitalisations et consultations) sur la population âgée de 55 ans ou plus incarcérée depuis 2016 ont été recueillies. Résultats : Au total, 45% des médecins des USMP de la région ont répondu, représentant 12 établissements sur 16. Ces médecins sont souvent non formés en médecine de la personne âgée et estiment leurs compétences dans ce domaine inférieures à la moyenne. Les prévalences de troubles psychiques et cognitifs sont souvent estimées supérieures à celles des sujets jeunes. Les habitudes de maniement des psychotropes correspondent aux principes utilisés en gériatrie. Les évaluations cognitives sont rarement systématiques, et l’accès aux consultations spécialisées et imageries cérébrales sont considérés difficiles. Les établissements proposaient peu d’adaptations environnementales au handicap. Les hospitalisations surviennent majoritairement à l’UHSA et la population âgée bénéficie peu d’hospitalisations de jour. La difficulté d’élaboration du projet de libération est estimée en moyenne à 7,8/10 (σ=1,58), en raison d’un manque de partenariat avec le secteur médico-social et les réseaux gérontologiques. L’évolution de la population carcérale de 55 ans et plus entre 2016 et 2020 est significativement plus élevée que chez les plus jeunes en France (p<0,001). Cette population spécifique représente 6,9% de la population carcérale régionale. Conclusion : Malgré l’augmentation du nombre de séniors incarcérés, qui présentent des vulnérabilités, des comorbidités et des besoins accrus et spécifiques, notre étude révèle des soins psychiatriques peu adaptés à cette population, avec un manque d’accès aux soins spécialisés et un environnement inapproprié. Nous proposons des pistes d’amélioration autour de trois axes : une prise en charge sanitaire spécialisée, systématique et globale / un environnement pénitentiaire adapté / une libération préparée avec les partenaires extérieurs.

  • Directeur(s) de thèse : Buyle-Bodin, Suzanne

AUTEUR

  • Blervaque, Wanda
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