Titre original :

Le délire d’infestation : actualisation des connaissances, traitement, et réflexion sur les difficultés spécifiques de prise en charge

Mots-clés en français :
  • Ekbom, délire d’infestation, chronicité, multi-disciplinarité, dermo-psychiatrie, Maladies mentales -- Thérapeutique, Délire

  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Psychiatrie
  • Identifiant : 2013LIL2M327
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 23/10/2013

Résumé en langue originale

Le syndrome d’Ekbom est une forme de trouble délirant, à thème d’infestation, qui prend pour cible la peau et/ou les phanères. Les premières descriptions remontent à la fin du 19ème siècle, et une forme particulière a été décrite par Ekbom au début du 20ème siècle. Il constitue une entité nosographique originale, stable dans le temps et retrouvée dans le monde entier, caractérisée par la conviction fixe d’être infesté ; seuls les « agents infestants » varient culturellement : il peut s’agir de parasites, de virus, d’insectes, de « fibres », ou d’agents pathogènes variés « propagés » par les média. Pour prendre en compte cette multiplicité d’agents infestants, l’utilisation du terme générique de Délire d’Infestation est préférable aux appellations précédentes. Il est important pour la prise en charge de distinguer les formes primaires, qui concernent typiquement, mais pas exclusivement, des femmes d’âge mur, isolées socialement, sans véritable antécédent psychiatrique, et les formes secondaires qui succèdent à des affections générales, des troubles neuro-psychiatriques, ou une intoxication. Le délire est monothématique et coexiste avec une adaptation sociale relativement bonne, même si l’adhésion est totale. En quête d’une reconnaissance de leurs symptômes, les patients sont sujets au nomadisme médical, présentent des « preuves » de leur infestation, élaborent des théories rationalisantes, et deviennent parfois la cible de charlatans. Ils sont adeptes d’auto-thérapies, souvent agressives, responsables de lésions cutanées qui les renforcent dans leurs croyances. Les répercutions thymiques, socio-économiques sont parfois importantes. La prise en charge de cette pathologie doit être multidisciplinaire, associant généralistes, dermatologues, microbiologistes, et psychiatres. Cependant, amener les patients à consulter un psychiatre, pour préciser le diagnostic et le plus souvent prescrire un antipsychotique adapté, constitue un véritable défi, dans la mesure où ils ne peuvent remettre en question la réalité de leur croyance délirante. L’objectif thérapeutique est au minimum d’aider le patient à devenir moins centré sur sa croyance et d’améliorer son fonctionnement social : cela exige des soignants patience, finesse et compassion. L’amélioration des conditions de diagnostic et de traitement passe par la sensibilisation et la formation des somatothérapeutes à la psychiatrie, l’amélioration de la coordination entre les différents intervenants, et peut-être, dans l’idéal, la création de structures où dermatologues et psychiatres pourraient travailler ensemble à la prise en charge de pathologies, très nombreuses, regroupées autour du concept de dermo-psychiatrie.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Jardri, Renaud

AUTEUR

  • Huysentruyt, Sophie
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