• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Psychiatrie
• Identifiant : 2021LILUM172
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 10/06/2021

Résumé en langue originale

Introduction : L’évaluation et la prise en charge des troubles cognitifs rencontrent en psychiatrie un intérêt croissant y compris dans le champ des troubles de l’humeur dépressifs. La reconnaissance de la place essentielle des troubles cognitifs dans la dépression est toutefois récente. Méthodes. Un auto-questionnaire a été envoyé à une population de médecins généralistes, de psychiatres et d’internes du Nord-Pas-de-Calais. Il était demandé aux participants d’évaluer leur niveau d’accord avec 34 affirmations. Des questions semi-ouvertes ont permis de savoir comment les troubles cognitifs sont évalués et quelle est leur prise en charge thérapeutique. Résultats : Un total de 45 médecins généralistes, 99 psychiatres et 19 internes de psychiatrie ont complété le questionnaire. Un accord important/très important quel que soit le groupe (généralistes, psychiatres, internes) a été retrouvé pour 10 des 13 affirmations relatives à la place des troubles cognitifs dans la dépression, 7 sur 9 pour la détection et 5 sur 12 pour la prise en charge. Concernant la place des troubles cognitifs dans la dépression, 47 % à 62 % des praticiens estiment à tort que ceux-ci sont indépendants des autres symptômes de la dépression. Pour la partie explorant la détection, 62 % à 78 % des praticiens estiment que le dysfonctionnement cognitif est mal connu des professionnels de santé, qu’il s’agit d’un domaine dont les besoins sont non satisfaits et qu’ils manquent d’outils facilement utilisable pour l’évaluer. Enfin, près de 78 % des praticiens cochaient « ne sait pas » concernant les questions relatives à la stratégie thérapeutique. Pour l’évaluation des troubles cognitifs, les professionnels utilisent préférentiellement une évaluation subjective alors qu’environ un tiers n’utilisent aucune évaluation, objective ou subjective. Les questionnaires ou les tests utilisés pour les évaluations sont majoritairement non adaptés pour cet objectif. En ce qui concerne la prise en charge médicamenteuse, les molécules les plus prescrites les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine avec une prédominance pour la vortioxétine, la sertraline et l’escitalopram. L’exercice physique et la remédiation cognitive apparaissent comme un outil pertinent. Enfin, les professionnels ressources pour prendre en charge les patients avec des troubles cognitifs sont les psychiatres pour les médecins généralistes et les neuropsychologues pour les médecins psychiatres et les internes.