Bilatéralité des carcinomes à cellules rénales tubulo-papillaires : y-a-t-il un intérêt à la néphrectomie controlatérale préventive dans une population d’insuffisants rénaux chroniques et transplantés ?
- Carcinome à cellules rénales, tubulo-papillaire, insuffisance rénale chronique, transplantation, bilatéralité, Rein -- Cancer -- Prévention, Néphrectomie, Insuffisance rénale chronique -- Complications, Rein -- Transplantation -- Complications
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Néphrologie
- Identifiant : 2012LIL2M230
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 11/10/2012
Résumé en langue originale
Objectifs – L’insuffisance rénale chronique dialysée et la transplantation constituent deux facteurs de risque de développement du carcinome à cellules rénales (CCR). L’incidence est 10 à 100 fois plus élevée que dans la population générale. Le carcinome à cellules rénales tubulo-papillaire (CCRP) est le type histologique le plus représenté dans cette situation. De par ses caractéristiques tumorales telles que la multifocalité et la bilatéralité, ainsi que les facteurs prédisposant à l’apparition des carcinomes à cellules rénales chez ce type de patients, il peut paraître licite de proposer un traitement préventif par néphrectomie controlatérale. Matériel et Méthodes – Une étude rétrospective et multicentrique des reins controlatéraux de 62 patients insuffisants rénaux chroniques et/ou transplantés déjà opérés pour CCRP est menée entre 1995 et 2010 à partir d’une base de données issues de 24 centres français référent en transplantation rénale. Les modalités de surveillance, l’existence d’un CCR, le type de traitement réalisé, les modalités de néphrectomie (prophylactique ou sur suspicion morphologique), le type histologique, la taille, le stade TNM et le grade de Fuhrman du CCR étaient analysés. Résultats – 36 patients étaient opérés de leurs reins controlatéraux (58,1%) et 20 tumeurs malignes étaient constatées (32,3%) dont 17 CCRP (85%). Le taux de bilatéralité tumorale était de 32,3% (20/62). Le taux de bilatéralité du CCRP était de 27,4 % (17/62). 16 reins de patients (25,8%) étaient indemnes de toutes tumeurs (16/62). Le taux de bilatéralité synchrone retrouvé du CCRP était de 11,3% (7/62). Le taux de bilatéralité asynchrone retrouvé du CCRP était de 16,9% (10/51). Les tumeurs étaient de bas stade tumoral (80% pT1a) et de faible grade de Fuhrman (75% de Fuhrman 1 & 2). La survie spécifique liée au cancer à 5 ans était de 98,4%. Il n’y avait pas plus de carcinome tubulo-papillaire dans le sous-groupe des patients transplantés que dans celui des dialysés (p=0,9). Les facteurs de risque potentiels tels que l’âge, la mulifocalité, la dysplasie multikystique, le stade, le grade du 1er CCRP et l’exposition à l’immunosuppression n’étaient pas prédictifs de la survenue d’un second CCR et d’un second CCRP. Seule la multifocalité du 1er CCRP incitait à la réalisation d’une seconde néphrectomie (p= 0,03). Conclusion – Les caractéristiques clinico-pathologiques favorables, l’efficacité de la surveillance morphologique, la survie à 5 ans à 98% et l’absence d’identification de facteurs prédictifs de bilatéralité de ces tumeurs ne sont pas en faveur d’une néphrectomie préventive controlatérale. Un suivi à plus long terme est indispensable pour décider si une étude prospective randomisée est nécessaire pour répondre à la question.
Résumé traduit
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- Directeur(s) de thèse : Bouyé, Sébastien
AUTEUR
- Butet, Yaël