Dépression, culture et migration : enquête auprès de trois générations de migrants : étude du CCOMS sur la santé mentale en population générale
- Dépression, culture, misdiagnosis, représentation, acculturation, Dépression nerveuse, Immigrés -- Acculturation, Santé mentale
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Psychiatrie
- Identifiant : 2012LIL2M330
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 06/12/2012
Résumé en langue originale
Contexte : Bien que nous vivions dans un monde de plus en plus métissé, les difficultés liées à la justesse du diagnostic en situation transculturelle restent majeures : la dépression, est, elle aussi, concernée par ces errances diagnostiques. Cette étude évalue l’influence de la migration et de la région d’origine des migrants sur la prévalence, les symptômes ainsi que sur les représentations de l’épisode dépressif. - Méthode : L'enquête SMPG a été menée par le Centre Collaborateur Français de l'Organisation mondiale de la Santé, en France métropolitaine, entre 1999 et 2003, sur un échantillon de 37 063 personnes âgées de 18 ans et plus. Les données ont permis la constitution de quatre sous-groupes de migrants selon qu’il s’agisse de sujets originaires des Antilles, d’Europe, du Maghreb, ou d’Afrique subsaharienne. L’influence du degré de migration a également pu être appréciée. Les outils diagnostiques employés étaient les Mini International Neuropsychiatric Interview (MINI). Un questionnaire évaluant les représentations de la «dépression » a également été exploité. - Résultats : Notre étude confirme que la migration accroit le risque de survenu d’épisode dépressif. Ce risque diminue au fil des générations sans pour autant atteindre celui des non migrants. L’influence de la variable migratoire sur la symptomatologie dépressive est marquée par une moindre expression d’idées suicidaires, ainsi que des vécus de dévalorisation et de culpabilité et par une prévalence plus importante des expériences de persécution, d’intrusion de la pensée, de référence et d’hallucinations, et cela en dehors de tout épisode psychotique. Les profils de dépression se rapprochent, au fil des générations, de ceux de la population migrante. Les représentations de la dépression sont elles aussi différentes selon la variable migratoire. Quant à l’influence de la région d’origine des migrants, nous ne retrouvons que des variations mineures, concernant principalement les expériences hallucinatoires et non pas les critères diagnostiques classiques de la dépression. Le vécu de persécution concerne toutes les aires géographiques d’origine, y compris l’Europe. Les résultats sont confrontés à ceux de la littérature et discutés en termes de méthodologie. - Conclusion : Tout en évitant les excès du culturalisme, il nous semble indispensable de développer l’approche transculturelle des soins afin d’améliorer le diagnostic des troubles dépressifs et de développer l’accès aux soins des sujets migrants.
Résumé traduit
...
- Directeur(s) de thèse : Guardia, Dewi
AUTEUR
- Garcette, Clément