Syndrome de sevrage au rémifentanil en réanimation : incidence et facteurs de risque
- Syndrome de sevrage, morphiniques, rémifentanil, sédation, réanimation, Morphinomimétiques
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
- Identifiant : 2012LIL2M317
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 16/11/2012
Résumé en langue originale
Contexte : Le syndrome de sevrage aux morphiniques est fréquent en réanimation. Pourtant, une seule étude observationnelle, portant sur un petit effectif, s’y est intéressée. L’objectif de notre étude était de déterminer l’incidence, les facteurs associés, et l’impact sur le devenir des patients du syndrome de sevrage au rémifentanil en réanimation. Patients et méthodes : Il s’agissait d’une étude rétrospective observationnelle sur des données collectées prospectivement pendant un an dans un service de réanimation polyvalente de 30 lits. Tous les patients sédatés pour une durée supérieure à 24 heures étaient éligibles. Les patients décédés avant l’arrêt de la sédation et ceux chez qui la sédation était reprise dans les 24 heures suivant son arrêt étaient exclus. Le niveau de sédation était prescrit par le médecin. La sédation était réalisée par rémifentanil ± midazolam, dont les doses étaient ajustées par l’infirmière selon un protocole écrit utilisant le score de Ramsay. Le syndrome de sevrage était défini, lors du premier arrêt de rémifentanil de plus de 24 heures, par la présence d’au moins 5 des critères suivants : fièvre (>38°C), tachycardie (>100 bpm), hypertension (PAM >100 mmHg), sueurs, mydriase, diarrhée, vomissements et agitation. Les facteurs de risque de syndrome de sevrage au rémifentanil étaient déterminés par analyse univariée (test du Khi-deux ou test exact de Fisher pour les variables qualitatives, test de Mann-Whitney pour les variables quantitatives) suivie d'une analyse multivariée (les variables ayant un p<0,1 étaient inclues dans le modèle de régression logistique). Résultats : 274 patients ont été inclus. L’incidence du syndrome de sevrage était de 19,7%. L’analyse multivariée a identifié les facteurs suivants : la dose de rémifentanil en mg/kg/jour (OR [IC à 95%] = 2,71 [1,20-6,14], p=0,016), le poids (1,02 [1,01-1,04], p=0,001), l’âge (0,97 [0,95-0,99], p=0,013) et l’immunodépression (0,29 [0,09-0,92], p=0,035). Notre étude n’a pas mis en évidence d’impact du syndrome de sevrage au rémifentanil sur la mortalité, les durées totales de sédation, de ventilation mécanique et de séjour en réanimation. Conclusion : Le syndrome de sevrage au rémifentanil est fréquent en réanimation. Alors que la dose moyenne journalière de rémifentanil et le poids sont indépendamment associés à un risque élevé de syndrome de sevrage, l’âge et l’immunodépression sont indépendamment associés à une diminution du risque de syndrome de sevrage. L’impact du syndrome de sevrage au rémifentanil sur le devenir des patients hospitalisés en réanimation reste à préciser.
Résumé traduit
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- Directeur(s) de thèse : Nseir, Saadalla
AUTEUR
- Rouzé, Anahita