Titre original :

Les soignants ORL face à la trachéotomie des patients atteints de cancer des voies aérodigestives supérieures en phase avancée ou terminale : représentations et questionnements dans la pratique clinique

Mots-clés en français :
  • Cancer des voies aérodigestives supérieures, prise en charge palliative, sédation, trachéotomie, Voies aérodigestives supérieures -- Cancer, Sédatifs, Soins en phase terminale, Recommandations pour la pratique clinique

  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2012LIL2M308
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 06/11/2012

Résumé en langue originale

Les patients porteurs d'un cancer des voies aérodigestives supérieures en phase palliative sont souvent trachéotomisés, ce qui prolonge leur survie. Leurs symptômes pénibles et leurs vécus sous trachéotomie interrogent les soignants des unités de soins palliatifs qui les accueillent. Notre objectif était de comprendre comment la question de la trachéotomie en phase palliative se pose en milieu ORL. Une étude qualitative dans deux services d’ORL en CHU et en Centre de Lutte contre le Cancer a recueilli 17 entretiens compréhensifs auprès de médecins, d'ORL et de paramédicaux. La dyspnée laryngée est une expérience insoutenable pour patients et soignants. La trachéotomie en urgence est source de grande tension. Le processus d’anticipation de l’urgence n’offre pas au patient d’alternative à la trachéotomie tant que celle-ci reste techniquement faisable : la sédation est réservée aux situations qui échappent à la technique (récidive d’obstruction laryngée tumorale sous trachéotomie, hémorragie massive). Les perspectives d’aggravation et les craintes sur les conditions de la mort y sont peu abordées. La trachéotomie est perçue par les soignants comme bénéfique en terme de survie et de confort par liberté des voies aériennes. L’altération de la qualité de vie par la mutilation et les sécrétions est beaucoup plus exprimée par les paramédicaux ; elle impacte peu la décision de trachéotomiser. L’appartenance majoritaire des patients à un milieu social modeste ou défavorisé, l’intoxication mixte et le fait que ces patients s’expriment peu constituent une particularité de la prise en charge. Un flou conceptuel entoure la sédation, la distinction avec une euthanasie n’est pas claire. La question de la mort est difficile à aborder pour les soignants. Les entretiens ont changé notre regard sur la pratique de la trachéotomie en ORL. Les résultats conduisent à dégager trois problématiques qui se présentent sous forme de contradictions complexes : les patients refusent la trachéotomie de façon expresse et réitérée … et se retrouvent in fine trachéotomisés, les ORL connaissent la sédation … et ne la proposent pas aux patients en anticipation de la dyspnée, la cancérologie ORL est grevée d’une mortalité très forte … et les ORL ont beaucoup de mal à parler de la mort. Nous tentons de mettre en lumière les ressorts de ces contradictions sous forme d’hypothèses à discuter.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Parent, Karin

AUTEUR

  • Huffman-Touzet (Huffman), Licia
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