Titre original :

Évolution et maintien de l'androdioécie : étude théorique et approches experimentales chez Phillyrea angustifolia L

  • Langue : Français
  • Discipline : Biologie et génétique des populations
  • Identifiant : Inconnu
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 01/01/1999

Résumé en langue originale

L'androdioécie, ou coexistence de mâles et d'hermaphrodites au sein d'une population, est un système de reproduction rare, contrairement à la gynodioécie, son symétrique. Dans les modèles classiques, le maintien des mâles dans une population requiert un avantage en fertilité au moins double de celui des hermaphrodites, et plus élevé encore lorsque les hermaphrodites s'autofécondent. Très peu d'angiospermes sont effectivement androdioïques. Chez Phillyrea angustifolia, arbuste méditerranéen anémophile, l'androdioécie a été suspectée dans les travaux antérieurs, mais les fréquences de mâles observées en populations naturelles du sud de la France élevées suggèrent un fonctionnement dioïque. Nous avons développé deux approches expérimentales : d'une part, des pollinisations contrôlées réalisées avec des donneurs de pollen uniques, suivies de mesures de production de fruits et de croissance de tubes polliniques, et d'autre part, une analyse de paternité réalisée à l'aide de marqueurs microsatellites sur des descendances d'hermaphrodites d'une petite population. Ces travaux ont montré les résultats suivants : (1) la fonctionnalité male des hermaphrodites ; (2) un faible avantage mâle en fertilité, et une grande variance des succès reproducteurs mâles des hermaphrodites ; (3) l'auto-incompatibilité des hermaphrodites. Ces résultats établissent clairement le statut androdioïque de Phillyrea Angustifolia. Cependant, l'avantage mâle en fertilité mesuré reste insuffisant pour expliquer les forts taux de mâles observés. Nous avons développé une approche théorique fondée sur l'idée qu'une sélection fréquence - dépendante causée par une liaison génétique entre locus de stérilité femelle et locus d'incompatibilité peut favoriser les males. Dans ce modèle, sous l'hypothèse d'une stérilité femelle dominante, avec peu d'allèles d'incompatibilité, les fréquences de mâles à l'équilibre peuvent atteindre des valeurs élevées sans nécessiter de forts avantages mâles en fertilité.

  • Directeur(s) de thèse : Vernet, Philippe

AUTEUR

  • Vassiliadis, Christine
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