Titre original :

Détermination de seuils de sévérité de la dénutrition hospitalière sur des données de morbi-mortalité

Mots-clés en français :
  • Dénutrition sévère-diagnostic-seuil, morbi-mortalité-mortalité-escarre, variation de poids-indice de masse corporelle, albumine-préalbumine, Hospitalisés -- Nutrition, Alimentation -- Évaluation, Dénutrition, Mortalité

  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine générale
  • Identifiant : 2013LIL2M087
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 10/04/2013

Résumé en langue originale

Contexte : L’impact de la dénutrition sur la mortalité et la morbidité des patients est bien connu. Les seuils préconisés actuellement, pour définir la dénutrition sévère, résultent de consensus d’experts et expliquent les différences observées d’un pays ou d’une société savante à l’autre. Le but de ce travail est de déterminer des seuils de dénutrition sévère chez des patients hospitalisés, à partir de la morbi-mortalité qui lui est associée. Méthode : Cette étude utilise les données anamnestiques, cliniques et biologiques recueillies prospectivement auprès de 5954 patients adultes suivis par l’Unité Mobile de Soutien Nutritionnel du CHRU de Lille de 2009 à 2011. La recherche de seuils de sévérité, à partir de courbes ROC, porte sur la variation de poids, l’IMC, les taux sériques d’albumine et de préalbumine. L’influence de l’âge sur ces paramètres est recherchée par régression linéaire. Résultats : Les seuils déterminés statistiquement, quelque soit le critère utilisé (mortalité, infection, escarre, œdèmes), sont sensiblement les mêmes : perte de poids ≥ 10%, IMC ≤ 23, albuminémie ≤ 30g/l, préalbuminémie ≤ 0.15 g/l. Une perte de poids ≥10% augmente la mortalité de 1.6 fois (p<0,05). La survenue des complications n’est pas significativement expliquée par le seuil d’IMC défini. Mais la prévalence doublée des œdèmes en cas d’hypoalbuminémie ≤30 g/l (p<0,0001) minore la perte de poids et rend l’interprétation de l’IMC difficile. Comparée à des taux de 30 à 40 g/l et >40 g/l, une albuminémie ≤ 30g/l multiplie, respectivement, par 3 et par 6 la mortalité (p< 0.0001), par 2 et par 12 la survenue d’une escarre (p<0,0001). Comparée à des taux de 0,15 à 0,2 g/l et >0,2 g/l, une préalbuminémie ≤0,15 g/l multiplie, respectivement, par 3,5 et par 4 la mortalité (p< 0.0001), par 1,5 et par 2 la survenue d’une escarre (p < 0.0001). La prévalence des infections est significativement augmentée sous ces mêmes seuils (p<0.0001). Seuls 3% de la variance de l’albuminémie, 3.2% de celle de la préalbuminémie et 2% de celle de l’IMC sont expliquées par l’âge (respectivement r2 = 0.03, r2 = 0.032, r2 = 0.021). Conclusion : La puissance statistique liée à l'effectif important de patients et la stabilité des seuils de sévérité obtenus pour chacun des critères diagnostiques de dénutrition, à partir des données de morbi-mortalité, confirment que les seuils recommandés actuellement par la Haute Autorité de Santé manquent de sensibilité.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Séguy, David

AUTEUR

  • Tafoukt, Linda
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