Titre original :

Evaluation de la prise en charge du patient obèse en réanimation

Mots-clés en français :
  • Obésité, Facteurs pronostics, Retentissement des contraintes physico-psychiques, Personnel soignant, Réanimation, Hôpitaux -- Personnel, Troubles musculo-squelettiques -- Prévention

  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
  • Identifiant : 2012LIL2M142
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 11/09/2012

Résumé en langue originale

Contexte : L’obésité pose un véritable problème de santé publique, responsable d’une élévation inéluctable de l’admission des patients obèses en réanimation. Il importait alors d’évaluer les facteurs prédictifs de mortalité en réanimation de ces patients, ainsi que le retentissement physico-psychique de leur prise en charge par l’ensemble du personnel soignant. Méthodes : Une étude rétrospective observationnelle a été réalisée sur tous les patients obèses admis en réanimation polyvalente de Roubaix de janvier 2006 à décembre 2010. Résultats : Nous avons recensé 158 dossiers (81 exclusions pour absence d’index de masse corporel ou IMC). Ont été retenus 77 patients, avec une prévalence de l’obésité de 4,5% progressant de 0,3% par an (4,2% en 2006 versus 5,3% en 2010), dont 57% de femmes, d’âge moyen de 61 ± 13, d’IGS II moyen de 41 ± 20, d’IMC moyen de 42 ± 9, avec un diabète dans 50%, une insuffisance respiratoire chronique dans 49%, une pathologie cardiaque chronique dans 50%, une durée de ventilation mécanique de 10,2 ± 16 jours, une durée moyenne de séjour de 10,8 ± 16 jours. Le motif d’hospitalisation était respiratoire dans 32%, infectieux dans 29%, post-opératoire dans 24%. Les complications étaient respiratoires dans 54%, infectieuses dans 60%, cardiovasculaires dans 35%, des escarres dans 17%. L’alimentation était orale dans 46%, parentérale dans 25%, entérale dans 13% et mixte dans 16%. Le taux de mortalité à J28 était de 11,7% (9/77) à J28 et global à 18,2% (14/77). Les principales causes de décès étaient infectieuses dans 57%, et respiratoires dans 21%. En analyse bivariée, avaient une influence significative sur la survenue du décès en réanimation, le motif d’hospitalisation respiratoire (p=0,0459), l’alimentation mixte entérale et parentérale (p=0,0048), la ventilation mécanique invasive (p=0,0028), les complications respiratoires (p=6,6.10-5), les complications infectieuses (p=0,0058), les complications cardiovasculaires (p=3,31.10-4), la survenue d’escarres (p=0,007). On notait néanmoins une tendance à la mortalité devant une durée de ventilation mécanique longue (p= 0,061). En analyse multivariée, apparaissaient deux facteurs indépendants de mortalité en réanimation (p<0,2): les complications cardio-vasculaires et les escarres. Le retentissement, des contraintes physico-psychiques induites par l’obésité, a pu être évalué d’une part, par le nombre d’accidents de travail déclarés, (traumatismes ou « burn-out »), touchant principalement les aide-soignants, dont l’incidence évoluait dans le même sens que la prévalence de l’obésité dans le service, et d’autre part, par un recueil du ressenti négatif du personnel, qui incriminait un matériel spécifique inadapté et insuffisant, générant des mauvaises conditions de travail. Conclusion : Pour diminuer la morbimortalité des patients obèses en réanimation, il faut acquérir un matériel spécifique en nombre suffisant, faire la prévention des troubles musculo-squelettiques auprès du personnel soignant, et une formation théorique sur les spécificités thérapeutiques de l’obèse.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Nyunga Makenga, Martine

AUTEUR

  • Homs, Yannick
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