Acquisition de la résistance aux sulfonylurées chez une souche de chicorée (Cichorium intybus L. var. Witloof) et conséquences sur le métabolisme des acides aminés branchés
- Langue : Français
- Discipline : Sciences de la vie et de la santé
- Identifiant : Inconnu
- Type de thèse : Doctorat
- Date de soutenance : 01/01/1997
Résumé en langue originale
L'acétolactate synthétase (ALS, e.c 4.1.3.18.) est la première enzyme commune des voies de biosynthèse des acides aminés branchés valine, leucine et isoleucine. Notre travail décrit pour la première fois la régulation de cette enzyme chez la chicorée. Extraite en présence de fad, elle se présente sous la forme d'un complexe peptidique de haut poids moléculaire (440 kda). L'ALS, chez la chicorée, est codée par un gène unique ciALS dont les deux allèles sont exprimes. Il permet la synthèse d'un arnm unique de 2,2 kb codant pour un monomère de 57 kda. Apres avoir mesure l'activité ALS dans tous les organes de la plante, il apparaît que les tissus présentant une phase active de croissance sont les sièges principaux a la fois de la transcription du gène ciALS et de l'activité enzymatique. Par hybridation in situ, nous avons montre que la transcription du gène ciALS dans la racine était limitée aux zones méristematiques. C'est le cas des jeunes plantules et des organes reproducteurs. La formation des akènes est une phase du développement de la plante qui nécessite une activité ALS importante. L'ALS est la cible biochimique de 4 familles d'herbicides. L'acquisition de la résistance a deux de ces herbicides (les sulfonylurees et imidazolinones) chez le variant de chicorée r1ok n'est pas due a la surproduction de l'enzyme, mais a une modification structurale qui diminue la sensibilité de la protéine vis-à-vis ces herbicides. Le clonage du gène ciALS nous a fourni la séquence codante d'un domaine implique dans la fixation des herbicides chez la plante sensible. La mutation de l'ALS chez le variant r1ok a diminue la sensibilité de l'enzyme au rétrocontrôle exerce par la leucine et la valine respectivement d'un facteur 10 et 3. Le doublement des teneurs en valine et leucine chez ces plantes indique que l'ALS constitue un point de contrôle de la voie de biosynthèse de la valine, alors que la synthèse de leucine présente sans doute en plus un deuxième point de contrôle situe en aval de l'ALS dans la voie de biosynthèse des acides amines branches. L'altération de la sensibilité a la régulation allostérique de l'ALS par ces acides amines ne confère pas pour autant a la plante une résistance vis-à-vis d'apports exogènes de valine et de leucine.
AUTEUR
- Dewaele, Eric