Syndrome du bébé secoué : pronostic cognitif à l’âge scolaire
- Syndrome du bébé secoué, cognition, Syndrome de l'enfant secoué -- Épidémiologie, Troubles de la cognition chez l'enfant
- Langue : Français
- Discipline : Médecine. Pédiatrie
- Identifiant : 2013LIL2M232
- Type de thèse : Doctorat de médecine
- Date de soutenance : 18/09/2013
Résumé en langue originale
Le syndrome du bébé secoué (SBS) a précisément été défini récemment (2011) et son pronostic cognitif à long terme est peu connu. L’objectif principal était de décrire le pronostic cognitif, après l’âge de 5 ans et demi, des enfants victimes du SBS. Les objectifs secondaires étaient d’établir des corrélations entre le pronostic de ces enfants et leurs caractéristiques sociales, psychologiques et médicales. Cette étude épidémiologique, observationnelle, à propos d’une série de cas, est rétrospective pour la majorité des données recueillies, et prospective pour l’évaluation cognitive de 23 enfants. Elle est monocentrique et porte sur des enfants hospitalisés au Centre Hospitalier Régional Universitaire de Lille sur une période de 6 ans et 3 mois, entre janvier 2001 et mars 2007. Parmi les 94 enfants inclus,13% étaient décédés,12% polyhandicapés et 75% vivants non polyhandicapés. Parmi les 34 enfants vivants non polyhandicapés et testés, 76% avaient une scolarité normale ou un an de retard, et 24% avaient au moins 2 ans de retard ou étaient scolarisés en milieu spécialisé. Le test du Vineland mettait en évidence une différence entre l’âge développemental et l’âge réel des enfants allant de -1,4 ans à -1,0 an dans les axes communication, autonomie et socialisation. Concernant la motricité, 90% des enfants avaient un âge développemental adapté à leur âge réel. Les résultats du WISC allaient de 91 à 98,5 aux indices verbal, spatial, mémoire de travail et vitesse de traitement. 13% des enfants testés avaient une déficience intellectuelle. Le pronostic global des enfants (décédés, polyhandicapés ou vivants non polyhandicapés) était corrélé de façon significative à plusieurs facteurs. Le jeune âge au moment du secouement ainsi que des éléments de gravité initiale de l’enfant annonçaient un mauvais pronostic : troubles hémodynamiques, troubles de conscience, convulsions, états de mal, caractère bilatéral des hémorragies intracrâniennes extra axiales, présence d’hémorragie intra-parenchymateuse ou de lésions ischémiques, électro-encéphalogramme anormal, hémorragies rétiniennes de grade 3, nécessité de ventilation invasive. Le pronostic cognitif des enfants était corrélé au niveau socio-culturel des parents (pour le Vineland communication et le WISC verbal), et au contexte de lésions traumatiques cutanées ou osseuses initiales, et donc de maltraitance répétée (pour le Vineland socialisation). Chez les enfants qui survivent sans polyhandicap à la prise en charge initiale, il semblerait que l’environnement conditionnerait leur devenir cognitif. C’est le caractère réversible des séquelles cognitives qui rend indispensable la prise en charge de ces enfants, au long cours et de façon multidisciplinaire.
Résumé traduit
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- Directeur(s) de thèse : Nasser, Hala
AUTEUR
- Goldman, Nina