Titre original :

Épidémiologie des filarioses à Loa loa et Mansonella perstans dans le massif du Chaillu congolais

  • Langue : Français
  • Discipline : Sciences de la vie et de la santé
  • Identifiant : Inconnu
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 01/01/1990

Résumé en langue originale

Des études sur Loa loa, Mansonella perstans et leurs vecteurs ont été menées dans le massif du Chaillu. Les microfilaires de L. loa sont détectées plus fréquemment chez les Bantous que chez les Pygmées (18.9% contre 10.6%), alors que les densités microfilariennes médianes sont identiques dans les deux ggroupes ethniques. Les observations cliniques confirment la pathogénicité non négligeable de la loase (prurit, lésions dermatologiques, oedème de Calabar) et affirment son impact important en santé publique. La migration sous-conjonctivale d'un ver adulte peut être utilisées comme indicateur de prévalence de la maladie. Le cumul des sujets microfilarémiques et de ceux qui, bien que sans microfilaires, sont infectés (oedème de Calaber et/ou ver oculaire) ne permet d'envisager l'absence de loase (ou son absence d'expression) que chez une très faible fraction de la population, que l'on estime à 10%. Deux espèces de Chrysops sont récoltées, au niveau du sol et dans la canopée : Chrysops silacea et C. dimidiata. Les densités vectorielles sont considérables, pouvant excéder 20 tabanides par homme et par heure dans certains sites forestiers. C. silacea pénètre les zones de savane alors que C. dimidiata reste inféodé à la forêt. L'homme constitue l'hôte nourricier préférentiel (90% des repas de sang) de C. silacea et C. dimidiata. Les Chrysops ne se rencontrent qu'en saison pluvieuse, de septembre à juin. Dans un même site de capture, les taux d'infestation par L. loa, ainsi que les charges filariennes, sont similaires chez les deux vecteurs. Les taux d'infestation varient de 2 à 5.5% et sont d'autant plus élevés que l'on s'éloigne des sites d'émergence et qu'il existe un réservoir humain à proximité. En zone de forêt, un homme reçoit de3.500 à 4.000 piqûres par an, les deux-tiers étant dues à C. silacea. Le taux mensuel d'agressivité infectieuse varie entre0.5 à 5.5 piqûres infectantes par individu selon le mois de transmission. Celle-ci ne s'opère que durant la saison des pluies. Le potentiel annuel de transmission est compris entre 200 et 300 larves infectantes par homme selon l'année. La transmission est également assurée au niveau des villages. Le pourcentage d'infection de la population ne dépend pas uniquement du contact homme-Chrysops, mais reflète également la sommation des capacités de réponse des individus au parasite. Introduite depuis peu dans la thérapeutique de la loase, l'ivermectine permet une réduction élevée de la microfilarémie (80%). Sa bonne tolérance clinique et sa facilité d'administration permettent d'envisager son utiliation à grande échelle. Dès à présent, cette molécule savère intéressante comme traitement préliminaire à l'administration de diéthylcarbamazine. L'interception des Chrysops, illusoire en forêt, pourrait être assurée par le piégeage dans les villages. Le modèle de piège performant reste cependant à créer. Le taux de prévalence des porteurs de microfilaires de M. perstans, et la charge microfilarienne médiane, sont plus élevés chez les Pygmées (67.5% ; 650 mf ml-1) que chez les Bantous (22.0% ; 100 mf ml-1). Un contact plus étroit des Pygmées avec les Culicoides favorise leur infection plus précoce et plus intense. Culicoides grahamii est le vecteur principal de M. persatns et son taux d'infestation est inférieur à 1%. C. kumbaensis pourraient jouer un rôle secondaire dans la transmission.

AUTEUR

  • Noireau, François
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