Titre original :

Impact d'un protocole de sédation-analgésie sur la survenue d'autoextubations : à propos d'une cohorte de 404 patients d'un service de réanimation

Mots-clés en français :
  • Iatrogénie, autoextubation, protocole, réanimation, Respiration artificielle, Extubation endrotrachéale -- Complications

  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Anesthésie Réanimation
  • Identifiant : 2012LIL2M052
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 13/04/2012

Résumé en langue originale

Contexte : Le recueil des 14 indicateurs de iatrogénie de l’étude IATROREF II a permis de mettre en évidence en réanimation polyvalente de Roubaix en 2008 un évènement fréquent, l’autoextubation, d’où la mise en place d’un protocole de sédation – analgésie en 2009. Il s’avérait alors nécessaire d’évaluer son impact sur les autoextubations et d’en définir les facteurs prédictifs. Méthodes : Une étude observationnelle, rétrospective, cas-témoin, a été réalisée sur les patients autoextubés lors du 2ème semestre 2008 et tous les patients ventilés de l’année 2010. Résultats : Nous avons recensé 404 patients ventilés d’âge moyen de 63 ± 16 ans, d’IGS II moyen de 57 ± 22, avec 58% d’hommes, une addiction dans 33.7%, une contention dans 52%, une durée de ventilation mécanique de 9.2 ± 11 jours, une durée moyenne de séjour de 15.2 ± 20 jours, un score de Ramsay moyen ≤ 3 (53%), un score de Payen à 3 (90%) et un taux de réintubation de 12%. La population extubée se constituait de 161 patients à extubation planifiée (EP) et de 71 autoextubés (AE). L’incidence des autoextubations des patients ventilés n’était pas significativement plus faible en 2010 qu’en 2008: 13.12% versus 9.81%, p = 0.23. Cela concernait surtout les hommes (82% versus 62%, p = 0.07)), ou les postopératoires (36% versus 9.5%, p = 0.02). La comparaison entre les populations avec EP (n = 161) et AE (n = 50) de 2010 retrouvaient comme facteurs de risque indépendants (p < 0.2): l’âge ≤ 60 ± 17 ans, la présence d’une analgésie, la présence d’une sédation, l’agitation, l’hémoglobine, l’heure de survenue de l’AE avec une médiane à 12 heures [11 – 15 heures], l’expérience professionnelle de l’infirmier. L’agitation (34% versus 13.84%) est favorisée probablement par la présence d’une contention (73.47% versus 50.31%), un défaut de prescriptions de neuroleptique et de benzodiazépine (18%), une analgésie insuffisante. Le taux de réintubation des AE est significativement plus élevé, (26.53% versus 5.59%, p = 0.00), avec une augmentation de la durée d’hospitalisation en réanimation (p = 0.00) et du risque de décès (20% versus 10.56%, p = 0.08). Il y avait 6 complications chez les AE (1 pneumothorax, 2 pneumopathies, 1 atélectasie, 1 syndrome de détresse respiratoire aigue et 1 décès) et 3 oedèmes laryngés chez les EP. Les patients s’autoextubaient d’autant plus que le personnel infirmier avait une grande expérience professionnelle générale (13.3 ± 9.6 versus 8.9 ± 7.8 ans, p = 0.00) et en réanimation (9.6 ± 10.4 versus 6.4 ± 6.4 ans, p = 0.01). Bien que le ratio patients/infirmier soit de 2.9, il y a probablement un défaut majeur de surveillance. L’adhésion médicale au protocole était faible: 14.9 % de prescription des scores de sédation. Conclusion: L’absence de diminution de l’incidence des AE doit induire des mesures d’amélioration. Elles passent par la sensibilisation des équipes sur les facteurs de risque et les complications des AE, et par une nouvelle évaluation prospective de ce protocole en utilisant une fiche de déclaration d’événement porteur de risque sur l’AE.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Nyunga Makenga, Martine

AUTEUR

  • Pagniez-Margolle (Pagniez), Florence
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