• Langue : Français
• Discipline : Sociologie
• Identifiant : Inconnu
• Type de thèse : Doctorat
• Date de soutenance : 01/01/2001

Résumé en langue originale

Cette recherche, inscrite en sociologie des mobilisations, s'interroge sur les conditions d'émergence des protestations des vendeuses de La Paz, en Bolivie. Qualifiées de cholas, ce que l'on peut traduire littéralement par "Indiennes en ascension sociale", les vendeuses occupent un statut social intermédiaire, entre les paysannes (désignées le plus souvent comme Indias) et les señoras (dames de la ville). On peut identifier trois types de vendeuses à La Paz, correspondant à des formes commerciales et des organisations de représentation distinctes : les vendeuses de marchés couverts, les vendeuses de rue regroupées en associations syndicales et, enfin, les ambulantes. Dans le contexte des années 80, marqué par la crise économique et le retour de la démocratie (en 1982), la capitale de la Bolivie est le théâtre de la prolifération des espaces de vente et de nombreuses vagues de mobilisation pour la défense des intérêts et des droits des vendeuses. Ce sont ces luttes qui constituent l'objet central de la thèse, à partir d'une méthodologie alliant entretiens, observations et dépouillement d'archives de presse. Les mécanismes d'identifications - maternelle, socio-ethnique et professionnelle -, la détention de ressources - l'organisation, les alliés et les leaders -, un contexte socio-économique favorable et certaines opportunités politiques se combinent et rendent possibles les combats des vendeuses. La mise en perspective des trois types de vendeuses dessine trois rapports à la mobilisation: la protestation conservatrice, la mobilisation conquérante et la lutte infructueuse. Bien qu'ils soient empreints de multiples mécanismes d'identification, les combats des vendeuses ne sont pas des luttes identitaires: ce sont des combats de mères, caractérisées par une insertion socio-professionnelle donnée, au service de la subsistance familiale.