Mucines, cellules hôtes et bactéries : un dialogue au goût sucré
- Lactobacillus farciminis
- Tube digestif
- Mucines
- Glycosylation
- Cancer colorectal
- Infections à Helicobacter pylori
- Troubles fonctionnels intestinaux
- Relations hôte-bactérie
- Probiotiques
- Marqueurs tumoraux
- Langue : Français
- Discipline : Sciences naturelles
- Identifiant : Inconnu
- Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
- Date de soutenance : 01/01/2012
Résumé en langue originale
Le mucus du tractus gastro-intestinal constitue la première barrière physique continue entre l’épithélium et les microorganismes et autres substances potentiellement nocives présentes dans la lumière intestinale. Les mucines, glycoprotéines majeures du mucus, sont formées d’un axe peptidique qui peut être hérissé de plusieurs centaines de chaînes glycaniques différentes. Elles exercent des fonctions biologiques très variées qui assurent le maintien de l’homéostasie cellulaire et permettent une symbiose mutuellement bénéfique avec le microbiote intestinal. De nombreuses pathologies digestives (fonctionnelle, inflammatoire ou infectieuse) sont associées à des altérations d’expression et de glycosylation des mucines. Ces altérations sont-elles la cause ou la conséquence des pathologies intestinales ? Quelles sont les nouvelles fonctions exercées par ces molécules modifiées ? L’identification précise de ces altérations peut-elle aider à proposer de nouvelles cibles diagnostiques, pronostiques ou thérapeutiques pour le traitement de ces maladies ? Autant de questions qui doivent être élucidées et qui font l’objet de mes travaux de recherche. Pour y répondre, notre stratégie consiste à établir les profils d’expression et de glycosylation des mucines prélevées chez des individus sains et à les comparer à ceux de patients souffrant de pathologies telles que le cancer colorectal (CCR), les infections bactériennes ou encore le syndrome de l’intestin irritable. Nous avons ainsi pu proposer plusieurs biomarqueurs à valeur diagnostique ou pronostique pour le CCR, et notamment un peptide ciblant MUC5AC, mucine néoexprimée dans le CCR, qui peut être couplé à un agent de contraste pour l’imagerie IRM ou un agent fluorescent pour la détection des polypes tumoraux, lors de coloscopies. Nous avons mis en évidence un nouveau motif glycanique reconnu par une adhésine d’Helicobacter pylori que nous avons caractérisée. Ce motif serait impliqué dans le tropisme restreint de la bactérie pour l’estomac. Nous avons également démontré que la bactérie est capable de moduler la glycosylation de l’hôte pour se conférer un environnement favorable, en se créant de nombreux sites d’adhésion nécessaires à la colonisation du tissu et à sa pathogénie. Dans la continuité de ces travaux, mon projet de recherche s’articule autour d’une meilleure compréhension du dialogue moléculaire qui s’instaure entre l’hôte et le microbiote commensal, pathogène et exogène (probiotiques). Plus précisément, je chercherai à décrypter les mécanismes qui permettent à la bactérie ou à la cellule hôte de déréguler la biosynthèse des mucines en réponse à une colonisation ou à une infection bactérienne. Ces travaux devraient apporter un nouveau regard sur l’étiologie des pathologies digestives corrélées à la fois à des dysbioses et à des altérations structurales des mucines. Une attention particulière sera portée quant à l’utilisation des probiotiques et à leurs possibles effets santé sur la modulation de la barrière mucosale.
- Directeur(s) de thèse : Michalski, Jean-Claude
AUTEUR
- Robbe, Catherine