Titre original :

Anxiété, douleur et émotions : études comportementales et neurophysiologiques

  • Langue : Français
  • Discipline : Sciences humaines et sociales
  • Identifiant : Inconnu
  • Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
  • Date de soutenance : 01/01/2005

Résumé en langue originale

D'autres modulations attentionnelles, latéralisées, résulteraient pour partie de biais de réponse, consécutifs à une faiblesse de l'hémiphère gauche dans la gestion de l'hémichamp droit. En cas de stimulations brèves et intenses, l'endurance à la douleur est réduite quand les yeux sont dirigés ipsilatéralement; cette focalisation favoriserait un processus de rationalisation. Toutefois, l'effet s'inverse chez les individus qui sont dans un état anxieux. Chez ces derniers, probablement en raison d'une propension à traiter les informations de façon émotionnelle, la distraction serait donc à privilégier pôur lutter contre la douleur. Quelle que soit l'anxiété, lorsque les douleurs induites sont progressives et longues, la focalisation attentionnelle est efficace; l'attention perd toutefois de son influence quand la sensation devient très forte. La douleur chronique constitue une situation d'échec adaptatif initial. L'AED des patients douloureux non dépressifs s'est révélée particulièrement élevée. En revanche, elle est réduite en cas de dépression cormobide. En complément, des enregistrements d'AED chez des patients cérébrolésés suggèrent que l'hémisphère gauche joue un rôle dans les stratégies d'adaptation qui influencent la réactivité végétative. Les émotions négatives, l'anxiété ou la douleur sont généralement associées à la mise en oeuvre de processus d'adaptation visant à améliorer la situation ou la façon dont elle est vécue. Nous étudions ces processus dans une approche comportementale et neurophysiologique. L'activité électrodermale (AED), liée au fonctionnement des glandes sudoripares eccrines innervées par le système sympathique, est un indice privilégié de réactions émotionnelles. Son enregistrement montre que des individus pour lesquels l'anxiété constitue un trait de personnalité sont capables d'utiliser des stratégies d'adaptation efficaces. Ainsi, ils présentent des inhibitions de l'AED dans des situations modérément émotionnelles ou lorsque la réactivité à des stimulations inopportunes pourrait nuire à lâ réalisation d'une tâche. Contrairement à une idée classique, l'anxiété n'est donc pas systématiquement associée à une réactivité végétative excessive. L'anxiété influence également la gestion attentionnelle de la sensibilité cutanée, douloureuse ou non. Dans une série d'expériences, l'attention est modulée en termes de focalisation / distraction par l'orientation du regard relativement à la main stimulée. En cas de stimulations électriques brèves et peu intenses, une orientation ipsilatérale du regard permet l'enregistrement de seuils de perception et de désagrément réduits mais ce bénéfice perceptif n'est pas présent chez les personnes anxieuses.

AUTEUR

  • Naveteur, Janick
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