• Langue : Français
• Discipline : Sciences naturelles
• Identifiant : Inconnu
• Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
• Date de soutenance : 01/01/2012

Résumé en langue originale

Les recherches que nous menons depuis la fin de notre thèse et notre recrutement au CNRS ont pour thème l’étude archéozoologique de la méso et macrofaune mammalienne provenant essentiellement de gisements paléolithiques situés dans la partie nord de la France. Notre démarche s’inscrit dans une triple approche : 1/ analyse paléontologique ; 2/ analyse taphonomique ; 3/ analyse palethnologique. Ce sont ainsi plus de soixante gisements représentant plusieurs dizaines de milliers de vestiges qui ont été pris en compte, permettant l’élaboration d’un cadre chrono-écologique cohérent et la caractérisation des modalités de subsistance et de gestion des territoires par les Paléolithiques durant plus de 600 000 ans. Ces travaux sont tous développés dans le cadre de collaborations avec d’autres spécialistes grâce à des réseaux établis depuis de nombreuses années, permettant une confrontation et une mise en synergie des résultats acquis. Beaucoup de ces séries fauniques ont fait l’objet de publications très souvent monographiques et de présentations lors de rencontres scientifiques internationales. Elles ont également servi de support d’étude pour les trois doctorantes que nous avons encadré, ainsi que de nombreux étudiants de premier, deuxième ou troisième cycles universitaires. Nos travaux s’avèrent particulièrement importants selon divers aspects : améliorations des connaissances sur l’évolution des écosystèmes quaternaires continentaux en Europe du Nord-Ouest ; caractérisation des comportements de gestion de la biomasse animale par les différents groupes d’Hommes en fonction des variations climatiques puis des environnements et de leurs potentialités culturelles. Ces travaux nous ont permis en particulier de modéliser les dynamiques de peuplements mammaliens avec la reconstitution des flux migratoires à différentes échelles, de montrer par exemple que la recolonisation des milieux par les espèces animales est plus complexe que les schémas traditionnels ne le montrent. Nous avons pu aussi caractériser certains aspects des économies de subsistance des Hommes du Paléolithique, en particulier pour les Néandertaliens qui démontrent une extraordinaire adaptabilité dans les activités cynégétiques reconstituées par nos analyses. La poursuite de nos recherches aura pour objectif de préciser plus finement les comportements dynamiques ou passifs dans la gestion des territoires par les Hommes, (chasse ou « charognage », choix des espèces et des individus abattus, saisonnalité,…), en fonction de la biomasse animale disponible en un lieu et à une époque donnée. L’acquisition des animaux et leur traitement, seront examinés en utilisant une démarche systémique intégrant si possible le maximum de paramètres (écologiques, chronologiques, biologiques et culturels) et de proxies (isotopes stables, cémentochronologie, paléogénétique, …). Cette démarche pluridisciplinaire à l’interface des Sciences Naturelles, des Sciences de la Terre et des Sciences humaines fera appel à plusieurs outils analytiques non encore développés dans la région (analyses isotopiques) ou encore novateurs (morphométrie géométrique) en association étroite avec les spécialistes dans le cadre de programmes de recherche.