Contributions à une sociologie des pratiques professionnelles aux frontières de la vie et de la mort
- Langue : Français
- Discipline : Sociologie
- Identifiant : Inconnu
- Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
- Date de soutenance : 01/01/2012
Résumé en langue originale
Ce dossier d’habilitation, consacré aux pratiques professionnelles aux frontières de la fin de vie et de la mort, s’organise autour de deux parties. La première partie de ce travail s’efforce de dégager et de mettre en perspective les thèmes principaux des recherches que j’ai menées pendant une dizaine d’années sur la médecine palliative et les changements intervenus dans le domaine de la fin de vie. Si les soins palliatifs apparaissent comme un lieu d’innovation et de changements professionnels, les derniers temps de la vie et la mort sont aussi devenus l’objet de débats et de controverses permettant l’élaboration de politiques publiques visant à promouvoir une approche médicalisée du mourir. Mais c’est aussi la conception renouvelée d’un individu mourant qui apparaît au cœur de ces transformations. La seconde partie de ce dossier d’habilitation présente les premiers développements d’une nouvelle recherche, qui porte sur la médecine du prélèvement d’organes et s’interroge sur la construction sociale et professionnelle du « donneur ». À la croisée d’une sociologie du travail et d’une sociologie de la santé et de la mort, ce travail vise à explorer l’expérience et les conceptions des professionnels et des proches confrontés au don d’organes. L’objectif de cette recherche consiste à proposer une approche sociologique du don d’organes en pratiques et à partir de ceux et celles qui s’y engagent, en privilégiant l’enquête de terrain dans les services de réanimation ou de soins intensifs durant toute la démarche qui mène au prélèvement. La question des dons d’organes et des prélèvements est envisagée comme une forme très particulière de médicalisation de la mort qui s’inscrit dans une interprétation nouvelle des frontières de la vie. L’ambition de ce travail est de montrer comment nos sociétés, à travers cette médecine du prélèvement, viennent façonner nos manières d’envisager le corps et la mort. Il s’agit ainsi d’appréhender dans une même perspective l’émergence récente de cette modalité spécifique de « gouvernement des corps » et la manière dont les individus reçoivent et s’approprient ces normes nouvelles.
- Directeur(s) de thèse : Cresson, Geneviève
AUTEUR
- Castra, Michel