Titre original :

Immigration, déviance et travail social : de la sociologie interactionniste à la sociologie de la reconnaissance

  • Langue : Français
  • Discipline : Sociologie
  • Identifiant : Inconnu
  • Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
  • Date de soutenance : 01/01/2010

Résumé en langue originale

Cette HDR présente des travaux qui se situent à l’articulation de trois domaines de recherche : La sociologie de l’’immigration , la sociologie de la déviance et de l’exclusion sociale et la sociologie de l'intervention sociale. Elle tente de relire les travaux réalisés au regard de la théorie de la reconnaissance sociale d’Axel Honneth, parce que nombreux problèmes sociaux et politiques rencontrés par les individus étudiés dans mes travaux prennent sens si on les analyse sous l’angle de la reconnaissance. On entend par reconnaissance le fait de donner une importance ou d’attribuer une valeur, une qualité, une aptitude à une personne. La théorie de la reconnaissance permet d’analyser l’expérience de l’injustice et l’action politique des groupes confrontés aux inégalités, au racisme et aux discriminations. En tant que théorie de la réalisation de soi, son intérêt réside dans le trajet qu’elle opère entre l’injustice vécue et la justice exigée, et elle prend en compte l’ensemble des conditions sociales et politiques qui préservent l’intégrité personnelle. Dans la première partie, je m’intéresse à la question migratoire en tant qu’enjeu et déni de reconnaissance. Les groupes mobilisés, notamment les travailleurs sociaux d’origine étrangère, les jeunes issus de l’immigration, les immigrés âgés et les mineurs isolés étrangers vivent l’expérience du racisme et des discriminations comme un déni de reconnaissance qui exige réparation. Je montre que la négation des identités culturelles des jeunes issus de l’immigration a constitué une situation de violence créant les conditions de l’émergence des groupes ethniques et leur mobilisation pour la reconnaissance de leurs intérêts. La deuxième partie aborde la problématique des exclus et des déviants en montrant que les enfants violents, les habitants des quartiers difficiles, les malades alcooliques, les clients de la prostitution et les jeunes sans domicile fixe ont souvent à pâtir de leur exclusion sociale et d’un déni de reconnaissance qui tendent à remettre en question la qualité de la vie. La dernière partie, s’organise autour du champ de « l’intervention sociale/travail social » : champ de reconnaissance, de déni de reconnaissance et en lutte pour sa propre reconnaissance. Elle traite de l’histoire des métiers du social et des débats actuels autour de la professionnalisation de ces métiers et de la discipline travail social. Enfin, la conclusion générale revient sur les travaux présentés en faisant le lien avec la théorie de la reconnaissance et en explicitant en quoi elle ouvre de nouvelles pistes de compréhension concernant les individus ou les groupes confrontés aux injustices sociales, au mépris etc.

  • Directeur(s) de thèse : Cresson, Geneviève

AUTEUR

  • Jovelin, Emmanuel
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès réservé aux membres de l'Université de Lille sur authentification