• Langue : Français
• Discipline : Lettres et sciences humaines. Géographie
• Identifiant : Inconnu
• Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
• Date de soutenance : 01/01/2005

Résumé en langue originale

Le choix du littoral boulonnais comme terrain de recherche découle initialement de la prise de conscience récente des problèmes posés, en terme de responsabilité, par le recul des falaises dans la mesure où celui-ci expose des personnes et des biens. Cette prise de conscience a rapidement fait apparaître l'absence d'études synthétiques utiles à l'élaboration d'un PPR (Plan de Prévention des Risques naturels) sur le secteur. Les valeurs de recul parfois élevées (jusqu'à 60 m en 74 ans) qui caractérisent certains secteurs urbanisés (comme Equihen) ou très fréquentés (comme le cap Blanc-Nez) des falaises du Boulonnais, ainsi d'ailleurs que les méthodes de quantification du recul employées, qui s'appuient sur l'utilisation de plans cadastraux (les premiers datent du XIXème siècle) et sur les techniques d'analyses photogrammétriques à partir de photographies aériennes (les plus anciennes sont de 1929), ont naturellement orienté l'étude de ces falaises vers la description de leur dynamique récente. L'élaboration en cours d'un PPR nécessite d'ailleurs que soit connue l'ampleur des changements susceptibles de se produire dans un futur proche (100 ans), or à cette échelle de temps, il paraît raisonnable de supposer que la caractérisation de la tendance actuelle de l'évolution des falaises puisse servir de base à la prévision de leur dynamique à venir. L'analyse et la cartographie à grande échelle des valeurs et des processus du recul ont ainsi permis d'isoler une série de paramètres statiques - combinaisons diverses entre la structure et la topographie de l'ensemble falaise-plate-forme littorale, parfois perturbées par des facteurs anthropiques - induisant une variabilité spatiale de l'évolution des falaises. L'évolution à long terme a ensuite été abordée, l'essai d'application des taux de recul contemporains à un passé plus lointain amenant de fait à s'interroger sur la situation de départ et à replacer la dynamique actuelle de ces falaises dans une histoire qui, pour l'Holocène, débute avec le Subatlantique. Enfin, la question du rythme et des causes du recul a fait l'objet d'une étude détaillée, permettant d'évaluer le rôle respectif des paramètres climatiques, météo-marins et anthropiques dans l'instabilité des falaises et la variabilité temporelle de leur évolution. La pertinence de l'approche géomorphologique et son utilité dans le domaine de la gestion du risque lié au recul des falaises ont finalement été évaluées à partir de cas concrets. L'approche naturaliste choisie pour décrire la dynamique des falaises du Boulonnais est justifiée par l'extrême diversité des modalités d'évolution rencontrées sur cette portion de côte, diversité que reflète une large gamme de valeurs de recul et qui incite à aller trouver sur le terrain le (ou les) paramètre(s) responsable(s) de cette différenciation spatiale de l'évolution. Ce choix tient aussi à la volonté de partir d'une donnée mesurée, la valeur du recul, et de l'expliquer, plutôt que de partir d'un modèle théorique d'évolution qui ne trouve pas nécessairement de traduction concrète sur le terrain et n'est donc pas d'une grande utilité pour la gestion.