« Le précaire et le militant »
- Action sociale -- Sociologie
- Personnes défavorisées
- Aide sociale
- Personnel de santé publique
- Travailleurs sociaux
- Pauvreté
- Participation sociale
- État providence
- Militantisme
- Aide médicale
- Constructivisme (philosophie)
- Marginalité
- Santé mentale
- Exclusion sociale
- Langue : Français
- Discipline : Lettres et sciences humaines
- Identifiant : Inconnu
- Type de mémoire : Habilitation à diriger des recherches
- Date de soutenance : 01/01/2004
Résumé en langue originale
Ce travail propose, à partir d'une réflexion théorique et conceptuelle nouvelle, de revisiter mes travaux de recherche individuelle et collective. La posture adoptée peut être rattachée à la « galaxie constructiviste » - suivant l'expression de Ph. Corcuff (2000). Elle postule que la réalité n'est pas « donnée » mais construite par l'action objective des hommes et par les significations subjectives qu'ils lui prêtent (P. Berger et T. Luckmann, 1966). La première partie de ce travail revient sur les populations « à problèmes » (sans domicile fixe, personnes « en insertion », bénéficiaires du « fonds d'urgence sociale », usagers du champ de la santé mentale). Par rapport aux présupposés de la sociologie de la pauvreté, de la déviance ou de l'assistance, je propose de me situer dans le prolongement de la « sociologie de la précarité » - terme par lequel je désigne les travaux français sur la « nouvelle question sociale » (R. Castel, 1995, P. Rosanvallon, 1995). Puis, je repars de « l'intervention sociale » (travailleurs sociaux et bénévoles, professionnels de la santé, psychiatres...) qui « prend en charge » les problèmes. Tous les intervenants ne sont pas militants, mais la relation du « précaire et du militant » est présentée comme l'objet pivot de mes travaux, qui permet de reproblématiser le clivage entre « populations à problèmes » et « intervenants sociaux », et aussi les frontières du sanitaire et du social. Dans la seconde partie, je décentre le regard de l'objet (re)construit, pour revenir sur les méthodes et présenter des perspectives de recherche future, dans le champ de la santé mentale. Dans mon parcours, la pratique ethnographique est combinée au références à l'histoire, et à un partenariat avec la psychiatrie. La démarche vise à permettre des étonnements et à se dégager des pièges, toujours latents, des partis pris du chercheur sur des sujets « sensibles », politiquement et socialement. Je propose une réflexion autour de l'idée d'un « engagement citoyen » , formellement disjoint de l'analyse sociologique, le sociologue redevenant, quand il propose une application pratique de ses résultats de recherche, un « citoyen » (presque) comme un autre. Les deux derniers chapitres proposent de réouvrir les débats autour des évolutions de l'État : je discute à partir de mes travaux, la thèse de l'État animateur (J. Donzelot, Ph Estèbe, 1994). À propos de la médicalisation, j'annonce des travaux sur les évolutions contradictoires de la médicalisation, la socialisation et la politisation de la santé mentale, à partir notamment de la figure des usagers (D. Fassin, 1998, A. Ehrenberg, 2004). Le travail proposé vise à apporter des éléments de connaissance et ouvrir des questions de recherche, sur les thèmes des précarités, de l'intervention sociale et sanitaire, de l'engagement des militants et des chercheurs, de la santé mentale.
- Directeur(s) de thèse : Chantraine-Demailly, Lise
AUTEUR
- Bresson, Maryse