• Langue : Français
• Discipline : Médecine. Santé Publique
• Identifiant : 2019LILUM317
• Type de thèse : Doctorat de médecine
• Date de soutenance : 24/09/2019

Résumé en langue originale

Introduction : En France comme dans le monde, le nombre de personnes détenues augmente continuellement. De plus, on observe dans cette population une prévalence importante des troubles de l’usage de drogues, ainsi que des taux élevés de rechute vers l’addiction, de réincarcération et d’overdose après la sortie de prison, a fortiori durant les premières semaines qui suivent la sortie. Pour enrayer ce phénomène, une bonne continuité des soins à la sortie de prison parait donc décisive. L’objectif de notre étude était d’identifier les obstacles à la continuité des soins au moment de la sortie de prison chez les personnes présentant un trouble de l’usage de drogues (PTUD). Méthodes : Une approche qualitative reposant sur des entretiens semi directifs a été choisie afin d’explorer la modification des trajectoires de consommation et les parcours de soins avant et après la sortie. Trois types de populations ont été inclus : des PTUD incarcérées, des PTUD sorties de prison et des professionnels de santé. Une analyse thématique a ensuite été réalisée. Résultats : Les résultats de cette étude mettent en lumière un cycle prison–précarité-rechute-prison qui semble parfois inextricable. Au niveau des obstacles individuels à la continuité des soins on retrouvait une perte de repères au moment de la sortie, un retour vers un réseau social fortement lié à la consommation et une précarité sociale à la sortie reléguant au second plan les soins médicaux. Au niveau des obstacles structurels on retrouvait une transition brutale entre les prises en charge cadrées de la détention et l’offre de services éclatée du milieu libre. On observait une rupture des droits sociaux, un manque de solutions d’hébergement et un manque de programme dédié visant à préparer la sortie et prévenir l’overdose. S’ajoutait une coordination aléatoire entre les différents acteurs de la prise en charge aggravée par un manque notoire de ressources humaines et matérielles. Enfin, une préparation à la sortie, même minimale, semblait impossible à mettre sur pied pour les peines de moins de six mois, pourtant fréquentes dans notre population cible. Conclusion : Seules des mesures répondant simultanément aux besoins de logement, de sécurité et de soins pourront briser le cycle continuel prison-précarité-consommation-prison et éviter les overdoses fatales. Certains leviers permettant d’améliorer la continuité des soins ont été identifiés, le coût lié à ces changements semble justifié au vu des bénéfices qu’ils entraîneraient.

Résumé traduit

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