Titre original :

Evolution sur 20 ans du diagnostic et de la prise en charge des dégénérescences lobaires frontotemporales au sein du réseau MEOTIS

Mots-clés en français :
  • Dégénérescences lobaires frontotemporales
  • diagnostic
  • épidémiologie

  • Système nerveux -- Dégénérescence
  • Système nerveux -- Dégénérescence
  • Dégénérescence lobaire frontotemporale
  • Dégénérescence lobaire frontotemporale
  • Prise en charge de la maladie
  • Langue : Français
  • Discipline : Médecine. Neurologie
  • Identifiant : 2019LILUM081
  • Type de thèse : Doctorat de médecine
  • Date de soutenance : 26/04/2019

Résumé en langue originale

Introduction Le diagnostic positif et différentiel des dégénérescences lobaires frontotemporales (DLFT) continue en 2019 d’être un enjeu majeur dans le domaine des pathologies neurodégénératives et mentales. Le diagnostic différentiel avec les pathologies psychiatriques chez les sujets jeunes et la Maladie d’Alzheimer (MA) chez les patients âgés peut être difficile. Ces difficultés rendent compte de la disparité des données sur l’épidémiologie des DLFT et leur prise en charge. Néanmoins ces dernières années les progrès de la génétique et de la neuropathologie, combinés au développement de nouveaux marqueurs cliniques, biologiques et de neuro-imageries, ont permis d’améliorer le diagnostic de ces maladies complexes. L’objectif de ce travail était, à partir de la base de données régionale MEOTIS, d’analyser les données disponibles sur vingt ans concernant l’évolution du diagnostic et de la prise en charge des DLFT. Méthodes et Patients Les patients ont été sélectionnés au sein du réseau MEOTIS entre 1996 et 2016, en distinguant les patients du spectre des DLFT, ayant une maladie d’Alzheimer ou d’autres pathologies vasculo-dégénératives. Parmi les DLFT nous avons distingué les patients correspondant à la variante comportementale des démences frontotemporales (DFTc) associée ou non à une Sclérose Latérale Amyotrophique, la variante langagière de DLFT (DLFT-la) et les DLFT-autres. Trois périodes distinctes ont été considérées : [1996-2002], [2003-2009] et [2010-2016]. Nous avons établi la distribution des différents diagnostics et recueilli les critères suivants : âge à la première consultation et au diagnostic, sexe, délai de consultation, scores au Mini-Mental State Examination (MMS) et à l’Instrumental Activities of Daily Living-4 items (IADL-4) à la première consultation, prescriptions médicamenteuses et d’orthophonie, antécédents familiaux, statut biologique et génétique. Résultats 58 788 patients ayant reçu un diagnostic de pathologie vasculo-dégénérative cognitive entre 1996 et 2016 ont été inclus. Les DLFT représentaient 3,03% (N= 1784) de l’ensemble de ces pathologies : les DFTc représentaient 58,9 à 72,3%, les DLFT-la 14,4 à 20,2% et les DLFT-autres 13,3 à 20,9% des diagnostics de DLFT en fonction de la période considérée. Dans les DLFT le sexe-ratio était proche de 1:1 à toutes les périodes considérées. L’âge moyen des patients à la première consultation et au diagnostic étaient de plus en plus élevés chez tous les patients DLFT au cours du temps (p<0,0005), bien que les patients DFTc restaient plus jeunes que les autres variantes dans les deux dernières périodes (p<0,005). Chez les patients DFTc et DLFT-la, le délai moyen de consultation diminuait de façon au cours du temps (p<0,0001 et p=0,0289). Le MMS moyen était plus élevé chez les patients DFTc que chez les patients MA quelle que soit la période (p<0,0001). Chez DLFT les médicaments les plus souvent prescrits étaient les antidépresseurs (p<0,05). Lors de la dernière période : la proportion la plus élevée de prescription d’orthophonie était retrouvée chez les DLFT-la (64,4%),81% des patients DFTc avaient un IADL4 strictement supérieur à zéro contre 69,6% des patients MA (p=0,008). Chez les DLFT une mutation génétique a été identifiée chez 6,5% des patients, 34,64% avaient des antécédents familiaux neuropsychiatriques, 41% avaient bénéficié d’une recherche des biomarqueurs de MA dans le LCR. Discussion Dans notre étude nous avons montré une évolution du diagnostic et de la prise en charge des patients DLFT qui allait dans le sens d’un meilleur diagnostic de ces maladies au fil du temps avec un délai de consultation plus court, des profils bien distincts entre patients DLFT et MA et des prescriptions médicamenteuses évoluant avec les données de la littérature. Ces évolutions semblent en grande partie correspondre à l’évolution des critères diagnostiques et des nouvelles classifications des pathologies du spectre des DLFT mais des progrès restent à effectuer notamment sur l’information et la formation du public et des professionnels de santé, l’harmonisation de la prise en charge globale des maladies neuro-dégénératives et l’établissement de recommandations thérapeutiques consensuelles.

Résumé traduit

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  • Directeur(s) de thèse : Lebouvier, Thibaud

AUTEUR

  • Mode, Elisa
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