Prévention de l’hypoglycémie liée à l’exercice physique chez les personnes vivant avec le diabète de type 1
Prevention of exercise-related hypoglycaemia in people with type 1 diabetes
- Diabète de type 1
- Risque d'hypoglycémie
- Activité physique
- Stratégies de prévention
- Diabète insulinodépendant
- Hypoglycémie
- Exercices physiques
- Diabète de type 1
- Hypoglycémie
- Exercice physique
- Type 1 diabetes
- Risk of hypoglycemia
- Physical activity
- Prevention strategies
- Langue : Français, Anglais
- Discipline : Physiologie, Biologie des organismes, populations, interactions
- Identifiant : 2025ULILS003
- Type de thèse : Doctorat
- Date de soutenance : 24/04/2025
Résumé en langue originale
Le diabète de type 1 touche un nombre croissant de personnes à travers le monde. Bien que l'activité physique présente des bénéfices indéniables pour la santé globale, l'hypoglycémie reste une barrière majeure à sa pratique régulière pour les personnes vivant avec le diabète de type 1 (pvDT1). La gestion de l’hypoglycémie repose sur l’adaptation des doses d’insuline (quantité et moment) et des apports glucidiques, mais les recommandations actuelles restent relativement générales (pour revue, article 1 de la thèse). Cette thèse vise à évaluer l’impact du moment de la journée (post-prandial vs post-absorptif) ainsi que des ajustements de l’insuline en fonction des modalités de traitement (multi-injections [MDI], pompe à insuline [CSII], pancréas artificiel) sur la prévention de l’hypoglycémie induite par l’exercice. Les travaux se divisent en trois volets basés sur des études cliniques randomisées (articles 2 à 4) et une étude observationnelle (article 5). Principaux résultats et conclusions1. Période postprandiale : Une étude en laboratoire (article 2) a exploré l’effet de délais différents après un repas (1h vs. 2h avec une réduction du bolus d’insuline chez des participants sous MDI. Une autre étude (article 3) a évalué cet effet avec un pancréas artificiel utilisant l’annonce anticipée de l’exercice. Débuter l’exercice 2h vs. 1h après un repas (avec une réduction du bolus d’insuline de 50% pour les participants sous MDI et 33% pour ceux sous pancréas artificiel) n’a pas modifié l’ampleur de la baisse de glycémie, ni le risque d’hypoglycémie, qui était nul dans tous les cas. 2.Période post-absorptive : Une étude clinique (article 4) a comparé les effets de deux réductions du débit basal d’insuline (80% vs 40%) et de deux modalités d’exercice (continu modéré vs intermittent intense) sur les fluctuations glycémiques, chez des participants sous CSII. La baisse de glycémie à l’exercice était atténuée lors de l’exercice intermittent intense comparé à l’exercice continu modéré et tendait à être atténuée lors de la réduction de 80% vs. 40% du débit basal, mais sans différence significative sur le risque d’hypoglycémie. 3.Période post-exercice : Une étude observationnelle (article 5) a analysé les stratégies spontanées des participants pour prévenir l’hypoglycémie nocturne. Une autre étude clinique (article 4, deuxième volet) a comparé les stratégies basées sur la réduction de l’insuline ou les collations glucidiques après l’exercice. La collation au coucher était une stratégie fréquente mais souvent accompagnée d’un bolus d’insuline, augmentant le risque d’hypoglycémie nocturne. Les stratégies testées dans l’étude clinique n’ont pas montré de différences significatives sur le temps passé en hypoglycémie nocturne. Nos travaux suggèrent que réduire davantage le débit basal 90 minutes avant un exercice en période post-absorptive ou réaliser un exercice intermittent intense plutôt qu’un exercice continu modéré pourrait atténuer la baisse de glycémie. Les situations étudiées étaient probablement déjà efficaces pour réduire le risque hypoglycémique, expliquant le faible nombre d’épisodes hypoglycémiques observés. Ces travaux soulignent la nécessité d’une approche personnalisée et ouvrent la voie à des recommandations plus précises pour adapter les doses d’insuline, promouvoir une pratique d’exercice mieux tolérée, et encadrer la gestion post-exercice pour prévenir l’hypoglycémie nocturne chez les pvDT1.
Résumé traduit
Type 1 diabetes affects a growing number of people worldwide. While physical activity offers undeniable health benefits, hypoglycemia remains a major barrier to regular practice for people living with type 1 diabetes (T1D). Managing hypoglycemia relies on adjusting insulin doses (quantity and timing) and carbohydrate intake, but current recommendations remain relatively general (for review, see article 1 of the thesis). This thesis aims to evaluate the impact of the time of day (postprandial vs. postabsorptive) as well as insulin adjustments according to treatment modalities (multiple daily injections [MDI], insulin pump [CSII], artificial pancreas) on the prevention of exercise-induced hypoglycemia. The work is divided into three sections based on randomized clinical studies (articles 2 to 4) and an observational study (article 5).Main results and conclusions 1.Postprandial period: A laboratory study (article 2) explored the effect of different delays after a meal (1h vs. 2h) with a reduced insulin bolus in participants using MDI. Another study (article 3) evaluated this effect with an artificial pancreas using exercise announcement features. Starting exercise 2h vs. 1h after a meal (with a 50% insulin bolus reduction for MDI participants and 33% for those using the artificial pancreas) did not alter the magnitude of glucose decline or hypoglycemia risk, which was null in all cases. 2.Postabsorptive period: A clinical study (article 4) compared the effects of two basal insulin rate reductions (80% vs. 40%) and two exercise modalities (moderate continuous vs. intense intermittent) on glycemic fluctuations in participants using CSII. The glucose decline during exercise was attenuated during intense intermittent exercise compared to moderate continuous exercise and tended to be reduced with the 80% basal rate reduction compared to 40%, although there were no significant differences in hypoglycemia risk. 3.Post-exercise period: An observational study (article 5) analyzed participants' spontaneous strategies to prevent nocturnal hypoglycemia. Another clinical study (article 4, second part) compared strategies based on insulin reduction or carbohydrate snacks after exercise. Bedtime snacking was a common strategy but was often accompanied by an insulin bolus, increasing the risk of nocturnal hypoglycemia. The strategies tested in the clinical study did not show significant differences in nocturnal hypoglycemia time.Our findings suggest that further reducing the basal rate 90 minutes before postabsorptive exercise or performing intense intermittent exercise rather than moderate continuous exercise may attenuate glucose decline. The situations studied were likely already effective in reducing hypoglycemia risk, explaining the low number of hypoglycemic episodes observed. This work underscores the need for a personalized approach and paves the way for more precise recommendations to adjust insulin doses, promote better-tolerated exercise practices, and guide post-exercise management to prevent nocturnal hypoglycemia in people with T1D.
- Directeur(s) de thèse : Heyman, Elsa - Rabasa-Lhoret, Rémi - Tagougui, Sémah
- Président de jury : Marcil, Valérie
- Membre(s) de jury : Ruiz, Matthieu - Gingras, Véronique
- Rapporteur(s) : Doucet, Eric - Carpentier, André
- Laboratoire : Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (Lille) - Unité de Recherche Pluridisciplinaire Sport, Santé, Société (URePSSS) - ULR 7369 - ULR 4488
- École doctorale : École doctorale Biologie-Santé
AUTEUR
- Molveau, Joséphine