Parasitoses intestinales en Guinée : Epidemilologie moléculaire des Protozoaires Blastocystis et Cryptosporidium et Implication de ces microorganismes dans les modifications du microbiote intestinal
Intestinal Parasitic Infections in Guinea : Molecular epidemiology of the protozoa Blastocystis and Cryptosporidium and the impact of these microorganisms on changes in the gut microbiota
- Epidémiologie
- Parasites intestinaux
- Guinée
- Blastocystis
- Cryptosporidium
- Microbiote
- Parasitoses
- Blastocyste
- Cryptosporidium
- Flore intestinale
- Parasitoses intestinales
- Infections à Blastocystis
- Cryptosporidium
- Microbiote
- Prévalence
- Parasitoses intestinales
- Epidemiology
- Intestinal parasites
- Guinea
- Blastocystis
- Cryptosporidium
- Microbiota
- Langue : Français, Anglais
- Discipline : Aspects moléculaires et cellulaires de la biologie
- Identifiant : 2024ULILS075
- Type de thèse : Doctorat
- Date de soutenance : 19/12/2024
Résumé en langue originale
Les parasitoses intestinales ont un impact majeur en santé publique en particulier dans les pays en voie de développement où ces infections sont endémiques et restent l'une des principales causes de morbidité et de mortalité dans la population. Les pays de l’Afrique sub-saharienne sont ainsi les plus touchés en lien avec des conditions sanitaires précaires et un système d’assainissement de l’eau de consommation défaillant associés à une pauvreté et une promiscuité favorisant la transmission et l’expansion de ces parasitoses. Pourtant, ces infections restent encore largement sous-estimées dans de nombreux pays africains comme la Guinée. Aussi une première revue a permis d’évaluer la situation vis à vis des maladies tropicales négligées qui représentent une priorité du Ministère de la Santé guinéen. En faisant abstraction des helminthiases, ce panorama ne prenait pas en compte les parasitoses intestinales. Aussi, à travers une revue systématique et une méta-analyse, un bilan de leur prévalence a été dressé en Guinée mais les données concernant l’impact potentiel des protozoaires intestinaux comme Blastocystis sp. et Cryptosporidium spp. étaient quasi inexistantes. De larges enquêtes épidémiologiques de terrain ont alors été menées dans la région de Conakry afin d’obtenir, via l’utilisation de méthodes moléculaires, les premières valeurs de prévalence et données de sous-typage des isolats pour ces deux protozoaires. La prévalence très élevée (78%) observée pour Blastocystis sp.au sein d’une cohorte de 500 individus mettait en avant une circulation très active de ce parasite dans la population guinéenne. De plus, le sous-typage des isolats présents montrait une prédominance très marquée des sous-types (STs) anthroponotiques (ST1-ST4) de Blastocystis sp. en lien avec une large transmission inter-humaine. En parallèle, l’identification d’un nombre significatif d’isolats de ST14 adapté aux bovins suggérait une transmission zoonotique significative. Concernant Cryptosporidium spp., sa prévalence dans un groupe de plus de 800 participants n’était que de 0,12% avec un seul isolat de C. hominis caractérisé. Cependant, cette fréquence était cohérente avec celles déjà rapportées dans certains pays africains en analysant des populations globales et non des groupes de jeunes enfants plus susceptibles à cette infection. En lien avec la fréquence élevée de Blastocystis sp., une première étude en Guinée a été réalisée sur l’impact de la colonisation par ce protozoaire sur le microbiote intestinal. Cette colonisation a un impact significatif sur le microbiote intestinal bactérien, et un impact beaucoup moins prononcé sur le microbiote eucaryotique. Cette étude apportait ainsi une nouvelle preuve de l’impact bénéfique des STs anthroponotiques de Blastocystis sp. sur le microbiote intestinal, la colonisation par le protozoaire étant associée à des effets positifs sur la diversité et la composition bactérienne de cet écosystème. Toutes ces données épidémiologiques seront accessibles pour les autorités sanitaires guinéennes afin de sensibiliser la population à cette problématique de santé publique et mettre en place des mesures de contrôle et de prévention afin de limiter l’impact des parasitoses intestinales.
Résumé traduit
Intestinal parasitic infections have a major impact on public health, particularly in developing countries where these infections are endemic and remain one of the primary causes of morbidity and mortality in the population. Sub-Saharan African countries are the most affected, due to poor sanitation conditions and inadequate drinking water sanitation systems, combined with poverty and crowded living conditions that facilitate the transmission and spread of these parasitic infections. Yet, these infections remain largely underestimated in many African countries, such as Guinea. An initial review helped assess the situation regarding neglected tropical diseases, which are a priority for the Guinean Ministry of Health. However, this overview did not include intestinal parasitic infections, focusing instead on helminthiases. Therefore, a systematic review and meta-analysis were conducted to evaluate the prevalence of these infections in Guinea. However, data on the potential impact of intestinal protozoa like Blastocystis sp. and Cryptosporidium spp. were almost non-existent. Consequently, large-scale field epidemiological surveys were conducted in the Conakry region to obtain, using molecular methods, the first prevalence rates and subtyping data for these two protozoa. A very high prevalence (78%) of Blastocystis sp. was observed in a cohort of 500 individuals, highlighting an active circulation of this parasite within the Guinean population. Additionally, subtyping of the isolates revealed a marked predominance of anthroponotic subtypes (ST1-ST4) of Blastocystis sp., indicative of extensive human-to-human transmission. In parallel, the identification of a significant number of ST14 isolates, which are adapted to cattle, suggested notable zoonotic transmission. Concerning Cryptosporidium spp., its prevalence in a group of over 800 participants was only 0.12%, with a single C. hominis isolate identified. However, this frequency aligns with those reported in other African countries when examining general populations rather than young children, who are more susceptible to this infection. In relation to the high prevalence of Blastocystis sp., the first study in Guinea was conducted on the impact of colonization by this protozoan on the intestinal microbiota. This colonization significantly impacts the bacterial gut microbiota, with a much less pronounced effect on the eukaryotic microbiota. This study thus provided new evidence of the beneficial impact of anthroponotic STs of Blastocystis sp. on the gut microbiota, as colonization by the protozoan was associated with positive effects on the diversity and bacterial composition of this ecosystem. All these epidemiological data will be available to Guinean health authorities to raise public awareness on this public health issue and implement control and prevention measures to limit the impact of intestinal parasitic infections.
- Directeur(s) de thèse : Certad, Gabriela - Viscogliosi, Eric
- Président de jury : Florent, Isabelle
- Rapporteur(s) : Monchy, Sébastien - Totet, Anne
- Laboratoire : Center for Infection and Immunity of Lille - Centre d’Infection et d’Immunité de Lille - INSERM U 1019 - UMR 9017 - UMR 8204
- École doctorale : École doctorale Biologie-Santé
AUTEUR
- Guilavogui, Timothé