Titre original :

Lecture partagée et développement du langage de l'enfant avec une déficience intellectuelle

Titre traduit :

Shared Reading and language development of children with intellectual disabilities

Mots-clés en français :
  • Lecture Partagée
  • Développement du langage
  • Déficience Intellectuelle
  • Lecture Dialogue

  • Enfants -- Livres et lecture
  • Troubles du langage -- Chez l'enfant
  • Déficience intellectuelle
Mots-clés en anglais :
  • Shared Reading
  • Language Development
  • Intellectual Disabilities
  • Dialogic Reading

  • Langue : Français
  • Discipline : Psychologie
  • Identifiant : 2024ULILH021
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 05/07/2024

Résumé en langue originale

La lecture partagée, activité ludique qui consiste à interagir avec un enfant autour de l'histoire d'un livre et de ses illustrations, est étudiée depuis de nombreuses décennies en raison de ses effets bénéfiques sur le développement du langage. Des travaux conduits chez les enfants tout-venant ont montré qu'elle permettait d'enrichir le vocabulaire et, possiblement, de favoriser l'apprentissage de structures morphosyntaxiques. Il pourrait donc s'avérer utile de promouvoir cette pratique auprès d'enfants présentant des difficultés langagières. C'est le cas notamment des enfants avec une déficience intellectuelle, lesquels nécessitent un accompagnement langagier régulier et important pour développer leurs compétences lexicales et morphosyntaxiques. Les travaux réalisés à leur sujet à propos de l'efficacité de cette activité n'en sont cependant qu'à leurs balbutiements. Dans ce travail de thèse, nous nous sommes attelés à cette question en mettant en œuvre une étude interventionnelle. En l'occurrence, un essai contrôlé randomisé a été conduit auprès d'enfants de 6 à 12 ans scolarisés en instituts médico-éducatifs, des établissements accueillant des enfants et adolescents présentant une déficience intellectuelle. Différentes épreuves ont été administrées à l'ensemble des participants au cours d'un prétest. Elles consistaient en deux tests cognitifs, quatre épreuves lexicales et quatre épreuves morphosyntaxiques. Chaque domaine langagier a ainsi été évalué sur les versants réceptif et expressif. Les épreuves de langage étaient constituées, de manière équilibrée, de tests standardisés et d'épreuves expérimentales construites par nos soins pour les besoins de l'étude. Ces épreuves, contenant des items en lien direct avec le vocabulaire ou les structures morphosyntaxiques travaillées au cours de l'intervention, avaient pour objectif d'évaluer avec davantage de sensibilité les acquis des participants. Au total, 108 enfants présentant une déficience intellectuelle légère à modérée ont été inclus dans l'étude. Ils ont été répartis en deux groupes. Un premier groupe (« VOCABULAIRE ») a bénéficié de séances de lecture dialogue, une forme de lecture partagée particulièrement interactive. Ces séances étaient centrées sur l'apprentissage de 30 mots cibles. Le second groupe (« MORPHOSYNTAXE ») a, quant à lui, participé à des séances de lecture dialogue consacrées à l'apprentissage de trois structures morphosyntaxiques. Des tests statistiques ont été utilisés pour contrôler l'équivalence des groupes au prétest en ce qui concerne l'âge, le sexe, le niveau socioéconomique, le nombre de séances de lecture dialogue, les compétences pragmatiques, l'ampleur des troubles du comportement, l'investissement des participants au cours des séances et, bien entendu, leur niveau de développement cognitif et langagier. Au terme des séances, les épreuves langagières ont été une nouvelle fois administrées. La comparaison des performances des deux groupes suggère que l'entraînement du groupe VOCABULAIRE a permis d'améliorer significativement la compréhension et la production des mots cibles par les participants. Ce résultat confirme les enseignements des travaux conduits antérieurement à propos des enfants tout-venant et ouvre des perspectives cliniques intéressantes ainsi que des pistes pour de futurs projets de recherche dans le champ de la déficience intellectuelle. En revanche, les résultats obtenus aux épreuves de morphosyntaxe ne permettent pas de conclure à l'efficacité des séances de lecture dialogue pour améliorer les compétences de nos participants, possiblement en raison d'un trop faible nombre de séances et/ou d'une moindre malléabilité de la composante morphosyntaxique du langage. Les données collectées sont cependant source de réflexions et de suggestions pour de futurs travaux interventionnels visant à favoriser le développement des compétences morphosyntaxiques chez les enfants présentant une déficience intellectuelle.

Résumé traduit

Shared reading, a play-based activity that involves interacting with a child around a book story and its illustrations, has been studied for many decades for its beneficial effects on language development. Research on typical children has shown that it enriches vocabulary and, possibly, promotes the learning of morphosyntactic structures. It could therefore be useful to promote this practice among children with language difficulties. This is particularly true for children with intellectual disabilities, who require regular and substantial language support to develop their lexical and morphosyntactic skills. However, research on the effectiveness of this activity is still in its beginning. In this thesis, we set out to address this question by implementing an interventional study. A randomized controlled trial was carried out with children aged 6 to 12 enrolled in instituts médico-éducatifs, which are special school for children and adolescents with intellectual disabilities. Various tests were administered to all participants during the pretest. They consisted of two cognitive tests, four lexical tests and four morphosyntactic tests. Each language component was evaluated from both receptive and expressive perspectives. The language tests consisted of a balance of standardized and experimental tests, constructed for the purposes of the study. These tests, containing items directly related to the vocabulary or morphosyntactic structures worked on during the intervention, were designed to provide a more sensitive assessment of the participants' language skills. A total of 108 children with mild to moderate intellectual disability were included in the study. They were divided into two groups. The first group ("VOCABULARY") benefited from dialogic reading sessions, a particularly interactive form of shared reading. These sessions focused on the learning of 30 target words. The second group ("MORPHOSYNTAX") took part in dialogic reading sessions too, focusing on the learning of 3 morphosyntactic structures. At the end of the sessions, the language tests were administered again. A comparison of the two groups' performances indicates that training the VOCABULARY group significantly improved participants' comprehension and production of target words. This result confirms the findings of previous research on typically developing children, and opens up interesting clinical perspectives and avenues for future research projects in the field of intellectual disability. On the other hand, the results obtained on the morphosyntax tests do not allow us to conclude that the dialogic reading sessions were effective in improving the skills of our participants, possibly because the number of sessions was too low and/or because the morphosyntactic component of language was less malleable. However, the data collected provide food for thoughts and suggestions for future interventional work aimed at fostering the development of morphosyntactic skills of children with intellectual disabilities.

  • Directeur(s) de thèse : Facon, Bruno
  • Président de jury : Courbois, Yanick
  • Membre(s) de jury : Rezzonico, Stefano - Macchi, Lucie
  • Rapporteur(s) : Colin, Cécile - Sénéchal, Monique
  • Laboratoire : SCALab Sciences Cognitives & Sciences Affectives
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société

AUTEUR

  • Remy-Neris, Amélie