• Langue : Français
• Discipline : Psychologie
• Identifiant : 2024ULILH010
• Type de thèse : Doctorat
• Date de soutenance : 18/04/2024

Résumé en langue originale

Les facteurs sociaux ont beaucoup été étudiés dans le développement et le rôle qu'ils peuvent avoir dans la consommation d'alcool de façon générale et dans les troubles de l'usage de l'alcool de façon spécifiques. Certains de ces facteurs ont été essentiellement étudiés dans une population adolescente, de jeunes adultes ou chez les étudiants. De plus le processus d'apprentissage social, pourtant souvent associé à la consommation d'alcool et à son développement, n'a encore jamais, à notre connaissance, été étudié dans les troubles de l'usage de l'alcool. Ce travail vise une meilleure compréhension des différents facteurs sociaux dans la consommation d'alcool mais surtout du rôle de l'apprentissage social dans les troubles de l'usage de l'alcool. Pour cela, nous utiliserons principalement des outils particuliers pour étudier ce mécanisme, notamment les mesures physiologiques. Dans un premier volet, nous avons comparé le poids des facteurs psychosociaux dans la consommation problématique d'alcool chez les jeunes, les personnes d'âge moyen et les personnes âgées de la population générale. Nous avons démontré que les déterminants psychosociaux de la consommation problématique d'alcool diffèrent selon l'âge. Alors que l'identité sociale en matière de consommation d'alcool a une influence significative dans tous les groupes d'âge, nous avons constaté un passage progressif du renforcement positif (social/valorisation) au renforcement négatif (adaptation) entre les individus plus jeunes et plus âgés. Cette étude permet de mieux comprendre les profils des consommateurs en fonction de l'âge et offre des lignes directrices pour adapter la prévention et les interventions au groupe d'âge ciblé (Etude 1). Nous nous sommes concentrés dans un second volet sur l'un des facteurs psychosociaux qui a été très peu étudié dans les TUA et qui s'avère être important. De ce fait, nous avons essayé de déterminer si les déficits d'apprentissage social sont liés à ce trouble. Les personnes souffrant de TUA ont montré un déficit en d'apprentissage sociale de la peur, indiquant qu'elles avaient des difficultés à apprendre de l'expérience négative d'une autre personne. Les patients ont également évalué l'expérience émotionnelle comme étant moins désagréable que les participants sains. Cette étude est la première à montrer que les patients atteints de ces troubles présentent des déficits d'apprentissage social (Etude 2). Enfin, dans un dernier volet expérimental, nous avons investigué les capacités de perception de contingence dans le cadre d'un apprentissage social et non social auprès d'une population générale ayant des comportements de consommation d'alcool différents. En lien avec plusieurs limites expérimentales, les résultats ont montré un fort effet de contingence mais aucun autre résultat significatif n'a été montré. Néanmoins, cette étude a permis de rassembler un certain nombre de points pour aller plus loin dans la connaissance des capacités d'apprentissage liées à la consommation d'alcool : la nature sociale ou non des indices entourant l'individu, le fait que ces indices soient liés ou non à la substance addictive (dans ce cas, l'alcool) et, enfin, la valence de ces indices, c'est-à-dire le fait qu'ils soient plutôt positifs ou négatifs. (Etude 3). Ces trois études ont permis de souligner l'importance d'une meilleure compréhension de l'impact des différents facteurs psychosociaux dans la consommation d'alcool mais aussi dans les TUA sévères. Aussi, nos deux dernières études ont mis en lumière le rôle de l'apprentissage (social ou non social) dans la consommation d'alcool problématique ou pathologique. De plus, ces études appuient la complexité de ce trouble et de sa compréhension dans son intégralité et l'importance de la prise en considération d'autres facteurs non investigués dans ce travail. Un ensemble de perspectives de recherches s'ouvrent au regard de ces résultats, et seront discutés.

Résumé traduit

Social factors have been widely studied in development and the role they may play in alcohol consumption in general and in alcohol use disorders in particular. Some of these factors have been studied mainly in adolescents, young adults and students. In addition, the social learning process, which is often associated with alcohol consumption and its development, has never, to our knowledge, been studied in alcohol use disorders. The aim of this study is to gain a better understanding of the various social factors involved in alcohol consumption and, in particular, of the role of social learning in alcohol use disorders. To do this, we will mainly use specific tools to study this mechanism, in particular physiological measurements. In the first section, we compared the weight of psychosocial factors in problem drinking among young, middle-aged and elderly members of the general population. We showed that the psychosocial determinants of problem drinking differ according to age. While social identity in relation to alcohol consumption has a significant influence in all age groups, we found a gradual shift from positive reinforcement (social/valuing) to negative reinforcement (coping) between younger and older individuals. This study provides a better understanding of consumer profiles according to age and offers guidelines for adapting prevention and interventions to the targeted age group (Study 1). In a second section, we focused on one of the psychosocial factors that has been little studied in the AUD, but which is proving to be important. We therefore tried to determine whether social learning deficits are linked to this disorder. People with AUD showed a deficit in social learning about fear, indicating that they had difficulty learning from another person's negative experience. Patients also rated emotional experience as less unpleasant than healthy participants. This study is the first to show that patients with these disorders have social learning deficits (Study 2). Finally, in a last experimental component, we investigated contingency perception capacities in the context of social and non-social learning in a general population with different drinking behaviours. Due to a number of experimental limitations, the results showed a strong contingency effect but no other significant results. Nonetheless, this study enabled a number of points to be brought together to provide further insight into the learning capacities associated with alcohol consumption: the social or non-social nature of the cues surrounding the individual, whether or not these cues are linked to the addictive substance (in this case, alcohol) and, finally, the valence of these cues, i.e. whether they are rather positive or negative. (Study 3). These three studies have highlighted the importance of a better understanding of the impact of various psychosocial factors on alcohol consumption and severe AUD. Our last two studies also highlighted the role of learning (social or non-social) in problem or pathological drinking. In addition, these studies support the complexity of this disorder and of understanding it in its entirety, and the importance of considering other factors not investigated in this work. A number of research avenues are opening up in the light of these results, and will be discussed.