Titre original :

Des rapports sociaux de sexe certifiés en agriculture biologique : la division sexuelle du travail à l'ère agroécologique

Titre traduit :

Gender relations in organic farming : the sexual division of labor in the agro-ecological era

Mots-clés en français :
  • Agroécologie
  • Etudes de genre
  • Division sexuelle du travail
  • Changement social

  • Écologie agricole
  • Études sur le genre
  • Division sexuelle du travail
  • Changement social
  • Femmes en agriculture
Mots-clés en anglais :
  • Agro-Ecology
  • Gender studies
  • Gender division of labour
  • Social change

  • Langue : Français
  • Discipline : Sociologie et démographie
  • Identifiant : 2024ULILA021
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 09/12/2024

Résumé en langue originale

Cette thèse prend pour objet les recompositions de la division sexuelle du travail dans des exploitations certifiées en agriculture biologique (AB). Il s'agit d'explorer les transformations du travail et de l'emploi, de la structure des exploitations induites par l'écologisation des pratiques agricoles, et la façon dont elles reconfigurent les rapports sociaux de sexe.L'enquête s'est organisée autour de quatre monographies d'exploitation en maraîchage intensif, et en grandes cultures céréalières, en France et en Espagne. L'objectif était d'observer une série de paramètres susceptibles d'affecter la division sexuelle du travail : rapport capital/travail ; structure en termes d'emplois des collectifs de travail ; avancement dans la carrière des chef·fes d'exploitation ; « modèles » de pratiques agroécologiques défendus ; mode d'articulation exploitations/familles exploitantes ; politiques publiques et contextes nationaux et régionaux des activités agricoles.La première partie défend l'idée matérialiste selon laquelle la compréhension de la mue écologique de l'agriculture ne peut pas faire l'économie d'une sociologie du travail agricole et de sa division. Tant le verdissement des politiques agricoles, que les mouvements agroécologiques contestataires, prescrivent des transformations d'un travail organisé par les rapports sociaux de sexe.Dévoiler les recompositions de l'ordre des sexes dans des exploitations invite à considérer le point de vue et les positions de l'ensemble des individus qui participent au travail. Les deuxième et troisième parties analysent les effets conjugués sur les collectifs de travail des pratiques agroécologiques et des mutations de l'articulation entre famille/exploitation. En AB, la diversité de statuts d'emploi et des groupes sociaux indiquent qu'il est essentiel que l'analyse de la division sexuelle du travail tienne compte des rapports de classe au sein des collectifs.La quatrième partie, en déplaçant le regard sur l'activité de production agricole elle-même, met en lumière l'antagonisme des rapports de sexe autour des usages et des appropriations des espaces de travail. Si les agricultrices investissent désormais les tâches culturales, l'enquête donne à voir une division du travail opposant une conception toujours masculine des systèmes de cultures et des travaux culturaux d'exécution partagés. Cette situation doit beaucoup à un sous-équipement féminin et à un gap technologique persistants en agriculture biologique.Faire advenir l'écologie des activités agricoles implique aussi de s'employer à la faire reconnaître. La cinquième partie décrit la division de ce travail sur deux scènes historiques du travail féminin : le travail administratif et la transformation/vente. Dans le cas de la première, la division du travail entre les sexes dépend des possibilités de l'externaliser (différentes entre l'Espagne et la France). Le travail administratif restant se répartit entre agricultrices et agriculteurs, selon son articulation au travail productif ou reproductif. Quant à la seconde, le travail commercial, la désintermédiation marchande de la vente d'une production étiquetée comme écologiquement vertueuse remasculinise la vente au contact direct avec la clientèle. Le travail hors champ de vision, préparatoire aux actes de vente, se répartit entre les sexes selon le degré de parcellisation des tâches et la charge mentale qu'elles impliquent.

Résumé traduit

This PhD thesis deals with the reconfiguration of gendered division of labour in farms, certified as organic (OF). The aim is to investigate the transformations at work and in employment, as well as the structure of farms issued from the greening of agricultural practices, as such as the way they reconfigure those relations.The current survey consisted of four monographs on intensive market gardening and cereal field crops in France and Spain. The aim was to observe a series of parameters that may affect sexual division of labour, namely: the capital/labour ratio; the structure of work collectives in terms of jobs; career advancement for farmers; “models” advocated by agroecological practices; the way in which farms are linked to farmer's families; public policies, as well as the national and regional contexts of agricultural activities.The first part promotes the materialist idea that for understanding the ecological mutation of agriculture, one can neither do without a sociology of agricultural labour, nor without its division. Both greening of agricultural policies and protesting agro-ecological movements prescribe transformations of labour organized through the gender relations.Disclosing such a reconfiguration of gender order invites us to consider viewpoints and social positions, issuing from all individuals involved at work. The second and third parts analyse the combined effects of agro-ecological practices and changes in family/farm relationships on work collectives. In OF, diversity of employment status and social groups imply that for a proper analysis of /gender sexual division of labour, one has to take into account for class relations inside the collectives.The fourth section focuses on the farming activity itself, highlighting the antagonism of gender relations around the use and appropriation of work spaces. While women farmers are now taking over farming tasks, this survey still reveals a division of labour that pits a masculine conception of cropping systems, against the shared execution of farming tasks. This situation seems much to do with the persistent under-equipment of women and also, the technological gap in OF.Lastly, bringing ecology to farming activities induces to work also towards its recognition. The fifth section describes the division of labour in two historical areas at women's work: administrative and processing/sales. For the former division of labour, between sexes/genders, depends on the possibility of outsourcing it (which differs between Spain and France). Remaining administrative work is divided between men and women farmers, depending on how it relates to productive or reproductive work. For the latter, namely commercial work, the market disintermediation of sale, in case of a production labelled as ecologically friendly, “remasculinizes” those direct contacts with customers. Blinding work, that is to say the one before sailing acts, is divided between the sexes, depending on the degree of fragmentation of tasks, as well as the mental load that they involve.

  • Directeur(s) de thèse : Lemarchant, Clotilde
  • Président de jury : Guétat-Bernard, Hélène
  • Membre(s) de jury : Giraud, Christophe - Riesco Sanz, Alberto
  • Rapporteur(s) : Pruvost, Geneviève - Purseigle, François
  • Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)
  • École doctorale : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Lille ; 1992-....)

AUTEUR

  • Guérillot, Alexandre
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