Titre original :

Nature traumatique de la pandémie de Covid-19 chez les étudiants universitaires : éléments de caractérisation cliniques, épidémiologiques et neuropsychologiques

Titre traduit :

Traumatic nature of the Covid-19 pandemic in university students : clinical, epidemiological, and neuropsychological elements of characterization

Mots-clés en français :
  • Trouble de stress post-traumatique
  • Covid-19
  • Nosographie
  • Santé mentale
  • Étudiants

  • État de stress post-traumatique
  • Covid-19
  • Confinement (politique sanitaire)
  • Étudiants
  • Maladies mentales -- Classification
  • Troubles de stress post-traumatique
  • COVID-19
  • Quarantaine
  • Étudiants
  • Santé mentale
  • Classification internationale des maladies
Mots-clés en anglais :
  • Posttraumatic stress disorder
  • Covid-19
  • Nosography
  • Mental health
  • Students

  • Langue : Français
  • Discipline : Santé publique, environnement et société
  • Identifiant : 2023ULILS070
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 13/12/2023

Résumé en langue originale

Introduction. Le diagnostic de trouble de stress post-traumatique (TSPT) est conditionné par le fait d'avoir été exposé à un événement potentiellement traumatique qui implique, d'après la 5ème version du manuel diagnostique et statistique des troubles mentaux (DSM-5), une exposition à la mort, à une menace de mort ou à des violences sexuelles. Si le TSPT est une conséquence habituelle des catastrophes majeures, la nature potentiellement traumatique de la pandémie de Covid-19 en population générale fait néanmoins débat. L'objectif de cette thèse était de contribuer à la caractérisation de la nature, traumatique ou non, de la pandémie de Covid-19 au sein de la population étudiante universitaire, particulièrement vulnérable aux troubles de santé mentale, en apportant des éléments cliniques, épidémiologiques et neuropsychologiques.Méthodes. Cette thèse exploite les données de l'étude transversale répétée COSAMe qui comprend 3 temps de mesure : du 17 avril au 4 mai 2020 (T1, pendant le 1er confinement, N = 69 054), du 15 juin au 15 juillet 2020 (T2, à 1 mois, N = 22 883), et du 21 juillet au 31 août 2021 (T3, à 15 mois, N = 44 898). A chaque temps de mesure, les universités ont été invitées à solliciter leurs étudiants afin qu'ils remplissant un questionnaire en ligne. A T1, la prévalence de la détresse aiguë était mesurée avec l'Impact of Event Scale - Revised et, à T2 et T3, celle du TSPT via la Posttraumatic Stress Disorder Checklist for DSM-5 (PCL-5). Deux méthodes de cotation ont été réalisées : l'une respectant le score seuil fixé par la littérature, et l'autre s'assurant du respect des critères diagnostiques du DSM-5 relatifs aux symptômes. Aux 3 temps de mesure, nous mesurions également la prévalence des idées suicidaires, de l'anxiété, de la dépression et du stress. A T2, une liste d'événements associés à la pandémie était présentée aux étudiants afin qu'ils se prononcent sur leur nature potentiellement traumatique. A T3, des tâches de cognition sociale étaient administrées aux étudiants afin d'évaluer leurs performances en matière de reconnaissance des émotions et de théorie de l'esprit (N = 13 779). Résultats. D'un point de vue clinique, 22,4% des étudiants à T1 présentaient un état de stress aigu et 19,5% à T2 et 31,0% à T3 présentaient un TSPT probable (score PCL-5 > 32). Les 2 méthodes de cotation aboutissaient à une prévalence similaire avec un taux de concordance à 91,7%. Le confinement était considéré comme traumatique par 78,8% des étudiants présentant un TSPT probable, cette proportion était moins importante que pour le décès d'un proche mais plus que pour le fait d'être hospitalisé ou d'avoir un proche hospitalisé. D'un point de vue épidémiologique, lorsque nous comparions l'évolution des prévalences des troubles standardisées sur le niveau d'études et le sexe, le TSPT faisait exception, avec une augmentation de 61,9% entre T2 et T3 (contre 2,4% à 22,2% pour les autres troubles). Par ailleurs, une association linéaire était identifiée entre la probabilité de présenter un TSPT et le niveau d'exposition à la pandémie. Enfin, d'un point de vue neuropsychologique, 15,3% des étudiants présentaient des scores de performance significativement plus faibles que les autres à l'ensemble des tâches. Parmi eux, la prévalence du TSPT était significativement plus élevée (38,0% vs 26,4%, p < 0,001). Conclusion. Ce travail de thèse, mené à partir d'une vaste étude nationale, a révélé des prévalences élevées d'étudiants présentant des symptômes compatibles avec un TSPT. Les éléments cliniques, épidémiologiques et neuropsychologiques apportés sont en faveur d'un syndrome TSPT-like consécutif à la pandémie, et notamment au confinement, en population étudiante. Le débat sur la nosographie du TSPT doit être poursuivi afin de garantir la fourniture de soins adaptés aux personnes concernées. Dans l'intervalle, il y a urgence à investir la prévention et à assurer un accès aux soins à tous les étudiants.

Résumé traduit

Introduction. The diagnosis of post-traumatic stress disorder (PTSD) is conditional on having been exposed to a potentially traumatic event which involves, according to the 5th version of the Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (DSM-5), exposure to death, threatened death or sexual violence. Although PTSD is a common consequence of major disasters, the potentially traumatic nature of the Covid-19 pandemic in the general population is nevertheless debated. The objective of this thesis was to contribute to the characterization of the nature, traumatic or not, of the Covid-19 pandemic in the university student population, particularly vulnerable to mental health disorders, by providing clinical, epidemiological, and neuropsychological elements. Methods. This thesis uses data from the repeated cross-sectional COSAMe study. Three measurements times have been carried out: from April 17 to May 4, 2020 (T1, during the 1st confinement, N = 69,054), from June 15 to July 15, 2020 (T2, at 1 month, N = 22,883), and from July 21 to August 31, 2021 (T3, at 15 months, N = 44,898). At each measurement time, universities were invited to ask their students to complete an online questionnaire. At T1, the prevalence of acute distress was measured using the Impact of Event Scale - Revised and, at T2 and T3, we measured the prevalence of PTSD using the Posttraumatic Stress Disorder Checklist for DSM-5 (PCL-5). Two scoring methods were carried out: one respecting the threshold score set by the literature, and the other ensuring compliance with the DSM-5 diagnostic criteria relating to PTSD symptoms. At the 3 measurement times, we also measured the prevalence of suicidal ideation, anxiety, depression, and stress. At T2, a list of events associated with the pandemic was presented to students so that they could comment on their potentially traumatic nature. At T3, social cognition tasks were administered to students to assess their performance in emotion recognition and theory of mind (N = 13,779). Results. Concerning clinical elements, 22.4% of students at T1 presented acute stress and 19.5% at T2 and 31.0% at T3 presented probable PTSD (PCL-5 score > 32). The two scoring methods resulted in a similar prevalence with a concordance rate of 91.7%. Confinement was considered traumatic by 78.8% of students with probable PTSD; a lower proportion than for the death of a loved one, but higher than for being hospitalized or having a loved one hospitalized. Concerning epidemiological elements, when we compared the evolution of the degree- and sex-standardized prevalence of disorders, PTSD was an exception, with an increase of 61.9% between T2 and T3 (compared to 2.4% to 22.2% for other disorders). Furthermore, a linear association was identified between the probability of presenting PTSD and the level of exposure to the pandemic. Finally, concerning neuropsychological elements, 15.3% of the students presented significantly lower performance scores than the others on all the tasks. Among them, the prevalence of PTSD was significantly higher (38.0% vs 26.4%, p<0.001). Conclusion. This thesis work, based on a large national study, revealed high prevalences of students presenting symptoms compatible with PTSD. The clinical, epidemiological, and neuropsychological elements provided are in favor of a PTSD-like syndrome following the pandemic, and in particular confinement, in the student population. The debate on the nosography of PTSD must be pursued to ensure the provision of appropriate care for those affected. In the meantime, we urgently need to invest in prevention and ensure access to care for all students.

  • Directeur(s) de thèse : Vaiva, Guillaume
  • Membre(s) de jury : D'Hondt, Fabien - Amad, Ali - Vandentorren, Stéphanie
  • Rapporteur(s) : Tournier, Marie - Tapia, Géraldine
  • Laboratoire : Lille Neuroscience et Cognition (Lille)
  • École doctorale : École doctorale Biologie-Santé

AUTEUR

  • Wathelet, Marielle
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