Titre original :

La représentation de la figure du bourreau dans Les Bienveillantes de Jonathan Littel, La Part de l'autre d'Eric-Emmanuel Schmitt, La Disparition de Josef Mengele d'Olivier Guez et HhHH Laurent Binet

Titre traduit :

The representation of the figure of executioner in Les Bienveillantes of Jonathan Littel, La Part de l'autre of'Eric-Emmanuel Schmitt, La Disparition of Josef Mengele of Olivier Guez et HhHH Laurent Binet

Mots-clés en français :
  • Figure
  • Représentation
  • Bourreau

  • Littell, Jonathan (1967-....)
  • Guez, Olivier (1974-....)
  • Schmitt, Éric-Emmanuel (1960-....)
  • Binet, Lauren (1992-....)
  • Exécutions capitales et exécuteurs
Mots-clés en anglais :
  • Executioner
  • Representation
  • The figure

  • Langue : Français
  • Discipline : Langue et littérature françaises
  • Identifiant : 2023ULILH059
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 18/12/2023

Résumé en langue originale

Nous envisageons l'étude d'une figure problématique : le criminel ou le bourreau nazi dans quatre romans contemporains. La cohérence du corpus retenu (La Part de l'autre d'E.-E. Schmitt, Les Bienveillantes de B. Littell, HHhH de L. Binet et La Disparition de Josef Mengele d'O. Guez) tient à la fois à cet aspect thématique lié à la représentation d'une réalité historique, mais aussi à l'empan chronologique choisi et à l'enjeu éthique qu'il induit : comment aujourd'hui « parler » du bourreau, comment lui donner la parole, sans accréditer d'une manière ou d'une autre l'idéologie funeste dont il se réclame ? Pour relever ce défi épistémologique, nous convoquons l'histoire de longue durée en interrogeant la place et la fonction du bourreau au travers des siècles. Nous montrons ensuite comment les procédures narratives des romans de son corpus restituent les logiques sociales qui rendent possible l'émergence d'une telle figure ; loin de toute complaisance psychologique pour la thématique du mal insondable, de la cruauté ou de la perversité romantiquement satanique, les écrivains contemporains entreprennent de déconstruire légendes noires et mythologies de la malédiction pour mettre en relief les rouages d'une rationalité purement instrumentale. La filiation avec les thèses d'Hannah Arendt sur la banalité du mal et la fiction documentée de Robert Merle (La Mort est mon métier, 1952) est à cet égard patente. La temporalité, l'espace, le système des personnages convergent pour replacer le bourreau dans une intelligibilité qui fait comprendre les faits (y compris psychiques) sans les justifier, ou les minorer. La dernière partie de la thèse apporte la pièce la plus fondamentale à la démonstration : contre les positions peu éclairées dont Charlotte Lacoste est la représentante la plus éminente (Séductions du bourreau. La négation des victimes, PUF, 2010), la chercheuse montre très bien comment les dispositifs énonciatifs qui travaillent une narration ventriloque, polyphonique (narrateur critique, usages de l'ironie) interdisent au lecteur de tomber dans le piège de la séduction ou de la manipulation nazie. Loin de toute esthétisation, de toute marchandisation des horreurs de l'histoire, les quatre romans du corpus constituent des mises en œuvre efficaces d'une anti-séduction littéraire.

Résumé traduit

We consider the study of a problematic figure: the criminal or the Nazi executioner in four contemporary novels. The coherence of the corpus retained (La Part de l'autre d'E. Schmitt, Les Bienveillantes de B. Littell, HHhH de L. Binet and La Disparition de Josef Mengele d'O. Guez) is due both to this thematic aspect linked to the representation of a historical reality, but also to the chosen chronological span and the ethical issue that it induces: how can we today «speak» of the executioner, how can we give him the floor, without in any way accrediting the disastrous ideology that he claims to be? To meet this epistemological challenge, we summon the long history by questioning the place and the function of the executioner through the centuries. We then show how the narrative procedures of the novels of his corpus restore the social logics that make possible the emergence of such a figure; far from any psychological complacency for the theme of unfathomable evil, of romantically satanic cruelty or perversity, contemporary writers undertake to deconstruct black legends and mythologies of the curse to highlight the workings of a purely instrumental rationality. The filiation with the theses of Hannah Arendt on the banality of evil and the documented fiction of Robert Merle (Death is my profession, 1952) is in this respect patent. The temporality, the space, the system of the characters converge to place the executioner in an intelligibility that makes understand the facts (including psychic) without justifying them, or reduce them. The last part of the thesis brings the most fundamental piece to the demonstration: against the poorly lit positions of which Charlotte Lacoste is the most eminent representative (Seductions of the executioner. The denial of victims, PUF, 2010), the researcher shows very well how enunciative devices that work a ventriloquist narration, polyphonic (critical narrator, uses of irony) forbid the reader to fall into the trap of Nazi seduction or manipulation. Far from any aestheticization, from any commodification of the horrors of history, the four novels of the corpus constitute effective implementations of a literary anti-seduction.

  • Directeur(s) de thèse : Chaudier, Stéphane - Trabelsi, Mustapha
  • Président de jury : Baudelle, Yves
  • Membre(s) de jury : Julliot, Caroline
  • Rapporteur(s) : Boblet, Marie-Hélène - Zlitni-Fitouri, Sonia
  • Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société

AUTEUR

  • Adouni, Mouna
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