Titre original :

Le corps et la voix dans les grèves des mineurs d'Anzin, 1833-1880

Titre traduit :

The body and the voice in the Anzin miners' strikes, 1833-1880

Mots-clés en français :
  • Histoire
  • Mines
  • Grèves
  • Corps
  • Voix
  • Sonore

  • Compagnie des Mines d'Anzin
  • Mineurs (ouvriers)
  • Sons
  • Musique et société
Mots-clés en anglais :
  • History
  • Mines
  • Strikes
  • Body
  • Voice
  • Sound studies

  • Langue : Français
  • Discipline : Histoire et civilisations
  • Identifiant : 2023ULILH025
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 06/09/2023

Résumé en langue originale

Cette thèse située au croisement de l'histoire sociale et des études sur le sonore (sound studies) étudie le corps, le son et la voix dans les grèves des mineurs de la Compagnie des mines d'Anzin dans le Nord de la France, entre 1833 et 1880. Il s'agit plus précisément, dans une démarche de micro-histoire sonore et sensible, de restituer et d'analyser l'ensemble des gestes, des paroles, des sons, des bruits, des musiques et des silences par lesquels les ouvriers et les ouvrières d'Anzin mènent leurs luttes. Ce travail entend ainsi nuancer les recherches menées depuis les années 1970 sur les grèves de mineurs survenues en France avant l'avénement des syndicats, présentées par l'histoire sociale comme des révoltes confuses, désorganisées, sauvages, violentes et tumultueuses. Depuis l'étude rapprochée des sources d'époque (policières, judiciaires, patronales et journalistiques), la thèse met en lumière la diversité des pratiques sonores, vocales et gestuelles des ouvriers en situation de grève, comme par exemple : les cortèges arpentant le territoire pour diffuser l'arrêt du travail et propager les revendications, les chansons et les musiques, les passages de nuit dans les quartiers ouvriers pour réveiller leurs habitants et les engager à la grève, les réunions grévistes tenues en secret pour échapper à la surveillance des autorités patronales et policières, les communications codées pour préparer ou prolonger discrètement la grève, les dispersions silencieuses des groupes grévistes dans le but d'échapper aux barrages de gendarmes ou de troupes, les modalités d'opposition, de négociation et d'échanges avec les autorités. La thèse montre que ces différentes pratiques sonores, vocales et gestuelles jouent un rôle central durant les grèves en permettant le déclenchement, la diffusion et le maintien des conflits par la communication et la coopération des ouvriers grévistes. Ce travail défend ainsi l'idée que les paroles, les chants, les sons, les bruits et les gestes des ouvriers grévistes d'Anzin au XIXe siècle témoignent d'une rationalité des pratiques collectives contestataires.

Résumé traduit

This thesis, at the crossroads of social history and sound studies, examines the role and the importance of body, sounds and voices during the coal miners' strikes that happened in northern France, between 1833 and 1880. More precisely, this work adopts a micro-historic approach in order to describe and analyze all the gestures, words, sounds, noises, music and silences by which the workers of Anzin lead their struggles. This thesis thus discusses and nuances the research carried out since the 1970s on the miners' strikes that occurred in France before the advent of the unions, presented by social history as confused, disorganized, savage, violent and tumultuous revolts. From the close study of period sources (police, judicial, private journalistic archives), the thesis highlights the diversity of the sound, vocal and gestural practices of strikers: sonorous processions formed to reach various coal mining pits and propagate demands, noise intended to wake sleeping miners and engage them in the conflict, clandestine meetings, acoustic communication using morse code, songs and musics, use of various musical instruments or objects to create sounds, improvised or planned negotiation and exchanges with the authorities. The thesis shows that the different sound, vocal and gestural practices, together or separately, play a key role during strikes by allowing the triggering, dissemination and defense of conflicts through communication and cooperation between the strikers. At last, this work defends the idea that the words, songs, sounds, noises and gestures of the striking workers of Anzin in the 19th century express a rationality of collective protest practices.

  • Directeur(s) de thèse : Touchelay, Béatrice - Tiffon, Vincent
  • Président de jury : Traversier, Mélanie
  • Membre(s) de jury : Hervet, Céline - Sorba, Carlotta - Le Bail, Karine
  • Rapporteur(s) : Rainhorn, Judith - Fontaine, Marion
  • Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société

AUTEUR

  • Quiévre, Adrien
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