Diderot et l'effet sublime
The sublime effect in Diderot's works
- Sublime
- Diderot
- Éloquence
- Dramaturgie
- Esthétique
- Éthique
- Diderot, Denis (1713-1784)
- Diderot, Denis (1713-1784)
- Sublime (littérature)
- Sublime
- Diderot
- Eloquence
- Dramaturgical theory
- Aesthetic
- Ethic
- Langue : Français
- Discipline : Langue et littérature françaises
- Identifiant : 2023ULILH013
- Type de thèse : Doctorat
- Date de soutenance : 02/06/2023
Résumé en langue originale
Au carrefour de multiples domaines, les théoriciens ont annoncé dès les premiers traités toutes les ambivalences d'une notion qui ne cesse d'échapper à une définition stable : est sublime ce qui « ravit » l'esprit du public, selon Longin. En 1757, Burke entreprend de redéfinir la notion à une époque où philosophes et antiphilosophes dénoncent tour à tour leur « fanatisme ». C'est dans ce cadre que s'inscrit l'étude du sublime dans les œuvres de Diderot car le terme met en lumière la porosité des frontières entre Foi et Raison. L'objectif de ce travail est de montrer comment, au croisement de trois pôles littéraires (la dramaturgie, la critique d'art et l'art oratoire), Diderot associe inévitablement le sublime à l'effet. S'il replace dans ses premiers textes le sublime dans le cadre d'une conception antique et classique, en convoquant les principes de convenance cicéronienne et de bienséance et les termes du débat entre Boileau et Huet au XVIIe siècle autour du sublime « de la chose », il s'affranchit peu à peu de ces conventions. Il ne se limite plus aux principes d'adéquation entre l'idée et le style, les passions et les gestes. Sans jamais perdre de vue les querelles rhétoriques, il se retrouve aux prises avec les tensions entre éloquence, philosophie et morale. Il aboutit à la conception d'un effet sublime impétueux, « barbare », témoignant d'une convenance de soi à soi-même, entre ses passions et ses revendications politiques des années 1770-1784. Sa posture est alors reconsidérée. Fidèle à la période prérévolutionnaire, c'est par sa pratique de l'effet sublime que Diderot, à qui on a souvent reproché les propos éloquents, se consacre en philosophe animé d'un véritable enthousiasme, en un philosophe qui a, somme toute, foi en la Raison.
Résumé traduit
At the crossroads of different fields, the notion of the sublime announces, from its origins, all the ambivalences that characterize it : what is sublime is what “delights” the mind of everyone, according to Longinus. In the 18th century, the notion was redefined by Burke. From fiat lux to the Eureka, the sublime reveals the porosity of the boundaries between faith and reason. In this context, we undertake to study the writing of the sublime in Diderot's works. This work aims to show how he associates the sublime with effect at the intersection of three literary poles (dramaturgical theory, art criticism and rhetoric). We can see a clear evolution in the way he conceives the notion. First of all, he contextualizes the study of the sublime effect by invoking the concept of Ciceronian decorum, and the terms of the debate between Boileau and Huet in the 17th century. Then, he departs from conventions, from adequacy between the idea and style, between the passions and the gestures. Without ever losing sight of the rhetorical quarrels, he struggles with the tensions between eloquence, philosophy and ethics. Finally, it leads to the conception of an impetuous, “barbaric” effect, which testifies to the suitability of oneself to oneself, to a suitability between his passions and his political and social demands in the years 1770-1784. This work invites us to examine his posture. Diderot was a philosopher of the Enlightenment, and he has been reproached for his excessive eloquence. Faithful to the pre-revolutionary period in his last works, it is through his practice of the sublime effect that he consecrates himself as a philosopher animated by an enthusiasm, a philosopher who, after all, has faith in Reason.
- Directeur(s) de thèse : Jacot Grapa, Caroline
- Président de jury : Ramond, Catherine
- Membre(s) de jury : Hache, Sophie - Tamada, Atsuko
- Rapporteur(s) : Peyrache-Leborgne, Dominique - Pujol, Stéphane
- Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
- École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)
AUTEUR
- Lecimbre, Aude