Titre original :

Cross-linguistic influence of L1 morphological knowledge in L2. The case of French-English late bilinguals

Titre traduit :

Influence inter-linguistique des connaissances morphologiques en L1 sur la L2. Le cas des bilingues tardifs français-anglais.

Mots-clés en français :
  • Bilinguisme
  • Morphologie
  • Compétences linguistiques
  • Influence cross-Linguisitique

  • Bilinguisme
  • Morphologie (linguistique)
  • Compétence et performance (linguistique)
Mots-clés en anglais :
  • Morphology
  • Bilingualism
  • Cross-Linguistic influence
  • Proficiency

  • Langue : Anglais
  • Discipline : Psychologie
  • Identifiant : 2022ULILH042
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 12/12/2022

Résumé en langue originale

Il a été démontré que la langue maternelle (L1) influence la deuxième langue (L2) au niveau de la phonologie, du système d'écriture et de la sémantique. Un autre paramètre qui peut être pris en compte dans le transfert linguistique est la morphologie, qui fait référence aux plus petites unités porteuses de sens dans une langue, les morphèmes. Les preuves soutenant l'idée d'un transfert interlinguistique dans les études flexionnelles (ou morphosyntaxiques) sont nombreuses et ont conduit à l'élaboration de l'effet de congruence morphologique (Jiang et al. 2011). Compte tenu de ces résultats et des modèles présentés sur l'effet inter-langue, nous avons exploré comment la morphologie dérivationnelle pouvait être transférée de la L1 à la L2 chez des bilingues tardifs français-anglais. L'objectif principal était d'examiner comment la morphologie de la L1 pouvait être transférée vers la L2. Nous avons utilisé différentes méthodologies pour explorer ce phénomène : La conscience morphologique, la lecture à un rythme autonome et les tâches d'apprentissage de mots. Chaque étude a été conçue pour examiner comment le statut du suffixe influencerait les différents processus de la morphologie en L2. La distinction était dichotomique : les mots complexes étudiés étaient soit composés avec des suffixes communs en L1 et L2 (e.g., -able), soit avec un suffixe unique en L2 (e.g., -less). Dans la première étude, l'effet inter-langue a été évalué dans trois étapes de la conscience morphologique : la connaissance sémantique lexicale, la connaissance syntaxique et la connaissance distributive. Dans la deuxième étude, l'effet des suffixes a été examiné dans la lecture de phrases en utilisant un paradigme de lecture autonome. Enfin, la troisième étude a établi un paradigme d'apprentissage pour voir comment les suffixes en L1 affecteraient l'apprentissage en L2. Le deuxième objectif de la recherche était d'examiner comment la morphologie en L2 évoluerait avec l'augmentation de la compétence en anglais, et en particulier comment le statut du suffixe (commun ou unique à la L2) interagirait avec la compétence. On s'attendait à ce que les suffixes communs L1 et L2 facilitent l'apprentissage, le traitement et la conscience morphologique en L2. Les résultats n'ont cependnat pas confirmé cette hypothèse. Dans la première étude, des bilingues français-anglais tardifs ont montré qu'à mesure que leur compétence augmentait, leurs performances dans les tâches de conscience morphologique augmentaient également. Les mêmes schémas ont été observés en lecture et en apprentissage. L'augmentation de la compétence en langue était associée avec des temps de lecture plus rapides dans la tâche de lecture à rythme libre et davantage de mots rappelés dans la tâche d'apprentissage. Cependant, le fait que les suffixes soient communs en L1 et en L2 ne facilitait pas plus les performances que lorsque les suffixes étaient uniques en L2. Dans toutes les tâches, les résultats étaient similaires pour les deux conditions. Une analyse plus poussée a même montré que l'incohérence des liens entre les suffixes communs entravait l'apprentissage de nouveaux mots. Ce n'était cependant pas le cas en lecture et en conscience morphologique. En conclusion, les résultats de cette thèse ont apporté un éclairage supplémentaire sur le transfert des caractéristiques morphologiques communes entre L1 et L2 chez les bilingues tardifs français-anglais. Plus précisément, ils ont suggéré que les suffixes communs seraient aussi facilitants que les suffixes uniques à la L2. En outre, les résultats du paradigme d'apprentissage semblaient suggérer que des correspondances incohérentes entre L1 et L2 (par exemple, glissement/slippage par opposition à amazement/étonnement) entraveraient l'apprentissage de nouveaux mots. Ces dernières distinctions des suffixes apportent de nouvelles perspectives et invitent les études futures à prendre en compte plus qu'une distinction dichotomique des suffixes en L2.

Résumé traduit

The mother tongue (L1) has shown to influence the second language (L2) at the level of phonology, the writing system, and semantics. One other parameter that may be considered in language transfer is morphology which refers to the smallest units bearing meaning in a language, morphemes. The evidence supporting the idea of cross-language transfer in inflectional studies (or morphosyntactic) is numerous and led to this elaboration of the morphological congruency effect (Jiang et al. 2011). Considering these results and the models presented on cross-language effect, we explored how derivational morphology could be transferred from the L1 to L2 in French-English late bilinguals. The principal aim was to examine how L1 morphology could transfer to L2. We used different methodologies to explore the phenomenon: Morphological awareness, self-paced reading, and word learning tasks. Each study was designed to look at how the status of the suffix would influence the different processes of L2 morphology. The distinction was dichotomic: complex words studied were either composed with common suffixes of L1 and L2 (e.g., -able) or a L2-unique suffixes (e.g., -less). In the first study, the cross-language effect was evaluated in three morphological awareness stages: lexical semantic knowledge, syntactic knowledge, and distributive knowledge. In the second study, the effect of L1 suffixes were examined in sentence reading using a self-paced reading paradigm. Finally, the third study established a learning paradigm to see how L1 morphology would affect L2 learning.The second aim of the research was to look how L2 morphology would evolve with the increase of English proficiency and especially of the status of the suffix (common vs. L2-unique) would interplay with proficiency. The expectation was that common L1 and L2 suffixes would facilitate L2 learning, processing and morphological awareness, but the results did not confirm this hypothesis. In the first study, late French-English bilinguals showed that as their proficiency increased, their performances in morphological awareness tasks increased as well. The same patterns were evidence in reading and learning with faster reading times in self-paced reading task and more words recalled in the learning task as proficiency increased. However the fact that suffixes were common between L1 and L2 did not make a strong difference as opposed to L2-unique suffixes. In all tasks, results were similar for both conditions. Further analysis even showed that the inconsistency in the mappings in common suffixes hindered the learning of new words. This however, was not the case in reading and morphological awareness. In conclusion the results of this dissertation brought further insight on the transfer of common morphological features between L1 and L2 in French-English late bilinguals. More specifically it suggested that common suffixes would be as facilitative as L2-unique suffixes. Also, the results of the learning paradigm seemed to suggest that inconsitent mappings between L1 and L2 (e.g. glissement/slippage as opposed to amazement/étonnement) would even hinder the learning of new words. This latest distinctions of the suffixes bring further perspectives and invite future studies to take into account more than a dichotomic distinction of the suffixes in L2.

  • Directeur(s) de thèse : Casalis, Séverine - Brysbaert, Marc
  • Président de jury : Rastle, Kathleen
  • Membre(s) de jury : Ciaccio, Laura Anna - Durk, Talsma
  • Rapporteur(s) : Crepaldi, Davide - Roberts, Leah
  • Laboratoire : SCALab Sciences Cognitives & Sciences Affectives
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Menut, Amélie
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre