Titre original :

Biopolitics, Imaginaries and Tensions in the Urban Space : A decolonial critique of the discourse of inclusion in the city of San José, Costa Rica

Titre traduit :

Biopolitique, imaginaires et tensions dans l'espace urbain : Une critique décoloniale du discours d'inclusion dans la ville de San José, Costa Rica

Mots-clés en français :
  • Biopolitique
  • Décolonialité
  • Études urbaines
  • Inclusion
  • Néolibéralisme
  • Imaginaires sociaux

  • Intégration sociale
  • Biopolitique
  • Décolonialité
  • Représentations sociales
Mots-clés en anglais :
  • Biopolitics
  • Decoloniality
  • Urban studies
  • Inclusion
  • Neoliberalism
  • Social imaginaries

  • Langue : Anglais
  • Discipline : Philosophie
  • Identifiant : 2022ULILH028
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 12/10/2022

Résumé en langue originale

Les discours sur l'inclusion ont pris une importance particulière dans la politique costaricienne. Les partis politiques promettent l'inclusion, les ONG rivalisent pour obtenir des fonds de coopération internationale afin de développer des projets dans ce sens, les collectifs demandent l'inclusion, les entrepreneurs et les corporations offrent des produits, des espaces et des expériences inclusives. Cependant, lorsqu'on analyse ces discours et ces pratiques, la notion d'inclusion semble, paradoxalement, trop laxiste et en même temps ces bénéfices sont limités à un petit secteur de la population. Cette thèse cherche à analyser, dans une perspective décoloniale, ces discours dominants et ces pratiques d'inclusion dans la ville, ainsi que les réflexions des personnes qui habitent la ville. Je cherche également à élucider les façons dont la biopolitique traverse les discours d'inclusion, générant de nouvelles façons de réguler les populations. En ce sens, dans cette recherche, les discours et les pratiques d'inclusion sont compris comme des processus à la fois culturels et matériels.Dans cette recherche/thèse, je poursuis deux hypothèses : (1) les projets conservateurs et progressistes d'inclusion à San José partagent la rhétorique du "sauvetage", qui implique l'intervention sur les corps et les espaces, façonnée par les imaginaires sociaux sur l'identité nationale, et donc, (2) la notion d'inclusion au Costa Rica reproduit la colonialité du pouvoir. Cette approche se fonde sur la provocation de Christina Hanhardt, qui invite à considérer la ville comme un point de contact critique pour analyser la façon dont la politique, les politiques et la propriété ont façonné de manière indélébile les mouvements sociaux LGBT, en particulier en réponse à la violence (Hanhardt, p. 11). En ce sens, je conçois la ville de San José comme un nœud critique pour analyser comment la biopolitique et les imaginaires nationaux ont modelé les mouvements sociaux pour l'inclusion (y compris les LGBTIQ+). En dialoguant avec les habitants de la ville qui sont exclus des politiques d'inclusion -demandeurs d'asile trans*, personnes queer handicapées, personnes trans* sans abri, travailleuses du sexe, entre autres-, j'analyse les pratiques biopolitiques et nécropolitiques qui sont reproduites dans des divers projets qui s'identifient à partir d'un cadre discursif de l'inclusion. Les tensions que ces projets génèrent produisent des dynamiques de déplacement, d'homonationalisme, de régénération queer, d'hygiénisme social et de spectacularisation de la violence. La thèse est divisée en trois parties. La première partie se penche sur les processus historiques qui produisent les imaginaires de l'identité costaricienne, ce qui est essentiel pour comprendre les relations de pouvoir qui s'établissent aujourd'hui dans et autour des projets d'inclusion dans la ville de San José. Cette partie aborde également certains des principaux développements théoriques dans le domaine de la biopolitique, et les met en dialogue avec les théories et les savoirs produits dans le Sud Global, afin de développer un cadre théorique pluriel pour l'analyse. La deuxième partie analyse les projets qui cherchent à inclure des personnes appauvries et affamées à partir des positions discursives de l'hygiénisme, de la charité ou de la marchandisation dans la ville. La troisième partie analyse une série de discours et de projets d'inclusion néolibérale développés dans divers domaines : politique partisane, ONG, groupes de voisinage, entrepreneuriat gay, marketing de la diversité. La thèse tente de cartographier les relations de pouvoir qui émergent au sein et autour de ces projets, et essaie de montrer les continuités qui existent entre des projets apparemment différents.

Résumé traduit

Discourses of inclusion have gained special importance in Costa Rican politics. Political parties promise inclusion, NGOs compete for international cooperation funds to develop projects along these lines, collectives demand inclusion, entrepreneurs and corporations offer inclusive commodities, spaces and experiences. However, when analyzing these discourses and practices, the notion of inclusion seems, paradoxically, too lax and at the same restricted to a small sector of beneficiaries.This thesis seeks to analyze, from a decolonial perspective, these dominant discourses and practices of inclusion in the city, as well as the narratives of people who inhabit the city. I also seek to elucidate the ways in which biopolitics flows through discourses of inclusion, generating new ways to regulate populations. In this sense, in this work, inclusion discourses and practices are understood as both cultural and material processes. I pursue the following hypothesis: (1) that both conservative and progressive projects of inclusion in San José, share the rhetoric of “rescue”, which implies the intervention on bodies and spaces, wrought by social imaginaries on national identity, and therefore, (2) that the notion of inclusion in Costa Rica reproduces the coloniality of power. This approach is based on Christina Hanhardt's provocation to think of the city as “a critical nexus for analyzing how politics, policies and property have indelibly shaped LGBT social movements, in particular in response to violence” (Hanhardt, p.11). I think of the city of San José as a critical nexus for analyzing how biopolitics and national imaginaries have shaped social movements for inclusion (including LGBTIQ+). In dialogue with city dwellers who are left out of inclusive policies (trans* asylum seekers, queer people with disabilities, unhoused trans* people, sex workers, among others), I analyze the biopolitical and necropolitical practices that are reproduced in a variety of projects (from LGBTI bars to Christian charitable programs) that self-identify within the discursive framework of inclusion. The tensions that these projects generate produce dynamics of displacement, homonationalism, queer regeneration, social hygienism and the spectacularization of violence. The thesis is divided into three parts. The first part delves into the historical processes that produce the imaginaries of Costa Rican identity, which is essential to understand the power relations that are established today in and around the inclusion projects in the city of San José. This part also addresses some of the main theoretical developments in the field of biopolitics, and puts them in dialogue with theories and knowledge produced in Abya Yala, in order to develop a plural theoretical framework for analysis. The second part analyses projects that seek the inclusion of impoverished and hungry people from the discursive positions of hygienism, charity or commodification in the city. The third part analyzes a series of discourses and projects of neoliberal inclusion developed in various fields: party politics, NGOs, neighborhood groups, gay entrepreneurship, diversity marketing. The thesis attempts to map the power relations that emerge within and around these projects, and tries to show the continuities that exist between apparently different projects.

  • Directeur(s) de thèse : Bourcier, Sam
  • Président de jury : Palaisi, Marie-Agnès
  • Membre(s) de jury : Haritaworn, Jin - Rebucini, Gianfranco
  • Rapporteur(s) : Sagot, Montserrat - Dobles, Ignacio
  • Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Fournier Pereira, Mar
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre