Titre original :

Le rapport des adultes aux opérations de calculs et à l'anticipation dans la résolution de leurs problèmes dans la vie quotidienne : Les effets de la Catégorisation Scientifique Scolaire

Titre traduit :

Adult report to calculations and anticipation in the resolution of their problems in daily life

Mots-clés en français :
  • Catégorisation Scientifique scolaire
  • Représentations
  • Habitus
  • Empreintes scolaires
  • Anticipation
  • Raisonnement algébrique

  • Rapport au savoir
  • Adultes
  • Habitus (sociologie)
Mots-clés en anglais :
  • Scientific school categorization
  • Representations
  • Habitus
  • School imprints
  • Anticipation
  • Algebraic reasoning

  • Langue : Français
  • Discipline : Sciences de l'éducation et de la formation
  • Identifiant : 2022ULILH023
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 28/11/2022

Résumé en langue originale

Cette enquête empirique traite du rapport des adultes aux opérations de calculs et à l'anticipation dans la résolution de leurs problèmes dans la vie quotidienne. Elle explore les effets de la Catégorisation Scientifique Scolaire (CSS, Las Vergnas, 2011) et cherche à déterminer dans quelle mesure celle-ci laisse des empreintes durables sur leurs comportements, représentations, voire prises de décisions. Cette recherche s'est appuyée sur des séries d'entretiens exploratoires et semi-dirigés. Elle s'est inspirée de la théorie ancrée (Glaser & Strauss, 1967) pour d'écrire et analyser les représentations des opérations de calculs de trois groupes (des jeunes adultes en insertion, des adultes non-scientifiques au sens scolaire de la CSS et des adultes scientifiques au même sens) et les comparer entre-elles. Cette comparaison montre que l'apprentissage des mathématiques a pu être vécu par beaucoup d'entre eux (y compris des scientifiques) comme une peine ou une souffrance dont les conséquences peuvent renforcer inconsciemment leurs aptitudes à résister, transgresser ou accepter d'apprendre de manière mécanique. Néanmoins, de leur passage à l'école, il reste pour les non scientifiques des traces et pour les scientifiques des savoirs institués dont ils se servent pour résoudre leurs problèmes. Dans la vie quotidienne, les "scientifiques" (au sens scolaire) reprennent ce qu'ils ont appris - à l'exception de l'algèbre - et les "non-scientifiques" essaient de construire de manière spécifique des savoirs ou connaissances opératoires. Ce vécu a formé dans leur manière de penser un noyau "dur" qui devient visible dans l'analyse de leurs propos parce que se répètent souvent les mêmes façons de résoudre leurs problèmes au sein du groupe auquel ils appartiennent. En effet, aussi bien les scientifiques que les non-scientifiques se confortent entre eux dans des interactions qui se soldent par des représentations qu'ils ne peuvent alors remettre en cause par un travail réflexif. Ce conditionnement semble avoir été renforcé par la CSS et chacun des trois groupes peut se modéliser par un type de profil qui le caractérise. Les latents (jeunes adultes en insertion) sont ceux qui résistent à l'apprentissage scolaire, les empiristes (adultes non-scientifiques) ne croient qu'à l'expérience pour apprendre et les formalistes (adultes scientifiques) reprennent ce qu'ils ont appris de l'école. Les empreintes scolaires influencent fortement pour chacun de ces profils leurs relations aux opérations de calculs et déterminent leurs manières d'anticiper dans la vie quotidienne, c'est-à-dire de "calculer" (au sens commun du terme) ce qui va advenir. Ces effets les conduisent à construire des méthodes et des stratégies de résolutions de problèmes de la vie quotidienne qui ne prennent pas en compte les savoirs algébriques que l'école a pourtant cherché à leur enseigner. Tous, même les scientifiques à quelques exceptions près (quelques-uns, en utilisant le raisonnement algébrique, se distinguent pour analyser les situations et résoudre leurs problèmes), semblent avoir été durant leur passage au sein de l'institution scolaire, contraints de fournir des efforts mais qui n'ont pas suffi à leur faire franchir le "mur" de l'algèbre. De fait, globalement, les comportements des groupes semblent confirmer que la C.S.S renforce la distinction (Bourdieu, 1979) entre ceux qui ont compris le sens des apprentissages scolaires et les autres, et donc leurs habitus (Bourdieu, 1980).

Résumé traduit

This empirical investigation deals with adults' relationship to computational operations and anticipation in solving their problems in everyday life. It explores the effects of the Scientific School Categorization (CSS, Las Vergnas, 2011) and seeks to determine to what extent it leaves lasting impressions on their behaviors, representations, and even decision-making. This research was based on a series of exploratory and semi-directed interviews. It was inspired by the grounded theory (Glaser & Strauss, 1967) to describe and analyze the representations of computational operations of three groups (young adults in integration, non-scientific adults in the school sense of the CSS and scientific adults in the same sense) and to compare them. This comparison shows that learning mathematics may have been experienced by many of them (including scientists) as a pain or suffering, the consequences of which may unconsciously reinforce their ability to resist, transgress or accept learning in a mechanical way. Nevertheless, from their time in school, there remain for the non-scientists traces and for the scientists instituted knowledge which they use to solve their problems. In everyday life, the "scientists" (in the school sense) take up again what they have learned - with the exception of algebra - and the "non-scientists" try to construct in a specific way operational knowledge. This experience has formed a "hard" core in their way of thinking which becomes visible in the analysis of their words because the same ways of solving their problems are often repeated within the group to which they belong. In fact, both scientists and non-scientists comfort each other in interactions that result in representations that they cannot then question through reflective work. This conditioning seems to have been reinforced by the CSS and each of the three groups can be modelled by a type of profile that characterizes it. The latents (young adults in integration) are those who resist school learning, the empiricists (non-scientific adults) believe only in experience to learn and the formalists (scientific adults) take back what they have learned from school. For each of these profiles, school imprints have a strong influence on their relations to computational operations and determine their ways of anticipating in everyday life, i.e. of "calculating" (in the common sense of the term) what will happen. These effects lead them to construct methods and strategies for solving everyday problems that do not take into account the algebraic knowledge that the school has sought to teach them. All of them, even the scientists, with a few exceptions (some of them, by using algebraic reasoning, distinguish themselves in order to analyze situations and solve their problems), seem to have been forced to make efforts during their time in school, but these efforts were not enough to make them break through the "wall" of algebra. In fact, overall, the behaviour of the groups seems to confirm that the CSW reinforces the distinction (Bourdieu, 1979) between those who have understood the meaning of school learning and the others, and therefore their habitus (Bourdieu, 1980).

  • Directeur(s) de thèse : Las Vergnas, Olivier
  • Président de jury : Zaid, Abdelkarim
  • Membre(s) de jury : Baujard, Corinne - Truong, Fabien
  • Rapporteur(s) : Pesce, Sébastien - Le Marec, Joëlle
  • Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherche en éducation (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Ben Nejma, Adel