Titre original :

Le voci di Camus tra soggettività e ritraduzione

Titre traduit :

La voix d'Albert Camus entre subjectivité et retraduction

Mots-clés en français :
  • Retraduction
  • Albert Camus
  • Traductologie
  • La Peste
  • L'étranger
  • Isotopies

  • Camus, Albert (1913-1960)
  • Traductions
Mots-clés en anglais :
  • Retranslation
  • Albert Camus
  • Translation Studies
  • The Plague
  • The Stranger
  • Isotopies

  • Langue : Italien
  • Discipline : Langue et littérature françaises
  • Identifiant : 2022ULILH022
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 30/09/2022

Résumé en langue originale

Cette étude envisage les retraductions littéraires comme les étapes d'un parcours où chaque manifestation textuelle est le résultat unique de la rencontre entre les nécessités historico-culturelles qui l'ont déterminée et la poétique de l'individu qui la prend en charge en tant que médiateur. Contre l'hypothèse de la retraduction avancée par Berman et Bensimon (1990), formalisée ensuite par Chesterman (2000) et préconisant une perspective logocentrique en dehors de l'expérience concrète de la retraduction - à savoir une progression à rebours vers la lettre du texte source - la ligne de recherche adoptée ici adhère à une idée moins déterministe de l'évaluation des séries de retraduction, afin d'étudier leurs inévitables différences internes, également dans un sens positif, à la lumière tant des nombreux facteurs qui les influencent que de l'herméneutique subjective de ceux qui les réalisent. La comparaison analytique menée entre la première et la deuxième traduction de L'Étranger (1942) et de La Peste (1947) d'Albert Camus permet ainsi de délimiter les profils de travail des quatre traducteurs en suivant deux lignes principales d'investigation : d'une part, elle vérifie les éventuelles divergences entre les déclarations paratextuelles respectives (trouvées dans les pré/postfaces, les notes de traduction, les essais, les entretiens, etc.) concernant la stratégie adoptée et les résultats du travail concret sur les textes ; d'autre part, elle examine l'inévitable manifestation en diachronie des normes de traduction opérant au moment de la traduction, mais à travers le filtre des voix individuelles qui se sont exprimées sous l'influence de différentes contraintes et à des moments distincts de la vie de ces textes, contribuant à leur longévité. Les résultats de l'analyse sont hétérogènes et non conformes à l'hypothèse de retraduction. La prédominance du littéralisme dans les premières traductions est difficilement conciliable avec l'effort d'acclimatation vers le lecteur cible que l'hypothèse attribuerait systématiquement aux premières traductions-introductions, bien que l'attitude assimilatrice se révèle dans le conformisme à certains impératifs culturels et éditoriaux de l'époque (italianisation onomastique ; tendance interponctive sous le signe de l'hypotaxe ; ennoblissement du lexique). En même temps, les deux retraductions, bien que dans un esprit très différent et bien qu'elles soient effectivement plus attentives aux particularités stylistiques de leurs proto-textes respectifs (comme le voudrait l'hypothèse), n'adoptent pas pour autant des procédés qui exhibent, sans motivation fondée, l'altérité du texte étranger, qu'elles tendent plutôt à naturaliser dans un sens phraséologique, sans pour autant le dénaturer. Si l'on peut parler d'amélioration en dehors de l'évolution des paramètres esthétiques entre les deux époques (fin des années 1940 et milieu des années 2010), il faut la reconnaître, le cas échéant, dans l'intégrité objectivement supérieure des retraductions en termes de complétude textuelle et de reproduction stylistique - étant donné que les premières ne manquent pas de transferts imprécis, incomplets ou incorrects dus à des calques structuraux ou lexicaux, des faux amis et des interprétations contraires au sens des énoncés. Par ailleurs, les améliorations sont sans doute à attribuer à la professionnalisation du métier et à la plus grande compétence des retraducteurs en tant que lecteurs modèles des textes abordés, qu'ils ont pu étudier grâce à une extraordinaire disponibilité d'outils critiques qui n'existaient pas à l'époque des premières traductions. Cela leur a permis de sonder les techniques narratives et les isotopies les plus significatives afin de les rendre dominantes dans leurs propres œuvres.

Résumé traduit

This study considers literary retranslations as stages of a journey in which each textual manifestation is the unique result of the encounter between the historical-cultural necessities that determined it and the poetics of the individual who mediates it. Against the Retranslation Hypothesis put forward by Berman and Bensimon (1990), later formalised by Chesterman (2000) and advocating a logocentric perspective outside the concrete experience of retranslation - namely, a backward progression towards the letter of the source text - the line of research adopted in the shis study adheres to a less deterministic idea of the evaluation of retranslation series, in order to study their inevitable internal differences depending on the many factors that influence them and the subjective hermeneutics of those who carry them out.

  • Directeur(s) de thèse : Cederna, Camilla Maria - Tamassia, Paolo
  • Président de jury : Lavieri, Antonio
  • Membre(s) de jury : Manzari, Francesca - Bricco, Elisa
  • Rapporteur(s) : Lavieri, Antonio - Contarini, Silvia
  • Laboratoire : Centre d'études en civilisations, langues et littératures étrangères (Villeneuve-d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Sanseverino, Giulio
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