Titre original :

Censura. De la magistrature à la vertu : censure et pouvoirs censoriaux du IIe siècle av. n. è. au IVe siècle de notre ère

Titre traduit :

Censura. From magistracy to virtue : censorship and censorial powers from the 2nd century BC to the 4th century AD

Mots-clés en français :
  • Censure
  • Censoria potestas
  • Censeur
  • Lectio senatus
  • Regimen morum
  • Rome

  • Censeurs (Rome)
  • Censure
Mots-clés en anglais :
  • Censorship
  • Censoria potestas
  • Censor
  • Lectio senatus
  • Regimen morum
  • Rome

  • Langue : Français
  • Discipline : Histoire romaine
  • Identifiant : 2022ULILH001
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 12/03/2022

Résumé en langue originale

« Censura. De la magistrature à la vertu. Censure et pouvoirs censoriaux du IIe siècle avant notre ère au IVe siècle de notre ère » a pour objectif d’étudier une magistrature précise de la République romaine, la censure, mais aussi ses devenirs multiples sous l’empire romain. L’historiographie de la censure s’est longtemps concentrée sur l’époque républicaine, et encore plus précisément sur le champ politique de la censure à travers le census et les questions de lectio senatus et de regimen morum. Les aspects urbains et édilitaires de la censure n’ont été que très peu étudiés au sein de l’historiographie, de même que son rôle fiscal. Chaque responsabilité censoriale est étudiée séparément et intégrée dans un autre domaine de recherche. Il manque une étude plus générale mettant en perspective l’ensemble de ces éléments, ainsi qu’une remise en cause de la chronologie censoriale traditionnelle héritée de Th. Mommsen, pour qui l’histoire de la censure s’arrêtait au milieu du Ier siècle av. n. è. Une histoire de la censure est possible en dépassant les descriptions présentant les censeurs comme des défenseurs du mos maiorum. Il est nécessaire de revenir aux sources, mais aussi sur leurs processus de production qui participent tout autant à l’histoire de la censure. Il convient de s’interroger sur la réelle part de latitude dont disposaient les censeurs dans l’exercice de cette magistrature, ce qui nécessite d’inclure une articulation entre censure et censeur, entre la magistrature et ces magistrats qui la font vivre. L’historiographie a pendant trop longtemps séparé les deux aspects. De même, l’histoire de la censure est paradoxalement possible au-delà de la période républicaine en s’interrogeant sur les modalités d’intégration de la censure dans les pouvoirs impériaux et les conclusions qui en découlent afin de saisir les mutations politiques, mais également sociales et culturelles, observées durant cette période. C’est pour cette raison que notre recherche entend la censure au sens large et non pas seulement au sens institutionnel, visant à offrir le visage le plus complet possible de ce que le mot censura revêtait pour les Romains. Au-delà des questions techniques autour de la réalisation du census, se pose plus largement la question du rôle de la censure dans la construction de l’identité civique romaine. Lorsque l’on étudie ensemble toutes les activités censoriales, c’est finalement tout ce qui organise la société dans la Rome républicaine qui apparaît. Plus largement, ce qui interroge ici c’est la question du lien entre la censure et la res publica. La censure constitue une grille de lecture possible des mutations multiples s’opérant de la fin de la République jusqu’à l’époque impériale, mutations touchant aussi bien les institutions, et plus largement le corps social. C’est ainsi que nous abordons les relations multiples qui unissent la magistrature à Rome, pour ensuite étudier les processus de mise en place d’une « censure impériale ». Nous faisons remonter ce processus de constitution dès le Ier siècle en étudiant les rapports de personnalisation qu’ont entretenus les principaux imperatores. C’est aussi l’occasion de revenir sur la dimension censoriale du pouvoir impérial augustéen et la rupture qu’elle constitue. Enfin, nous revenons sur une typologie de l’action impériale de Tibère jusqu’à Stilicon. La dernière partie du ce travail de recherche s’attelle à étudier la disparition progressive du terme censor qui est remplacé par la censura à la fin de notre période. Cette mutation profonde, révélatrice de plusieurs changements politiques, sociaux et surtout culturels, prend ses racines dans les processus de constructions et surtout de reconstructions de l’image censoriale sur plusieurs siècles, s’étendant de la République à l’Empire.

Résumé traduit

“Censura. From magistracy to virtue. Censorship and censorial powers from the 2 nd century BC to the 4th century AD" aims to study a specific magistracy of the Roman Republic, the censorship, but also its multiple fates under the Roman Empire. The historiography of the censorship has focused mainly on the Republican era, and even more specifically on the political field of the censorship through the census and the lectio senatus and regimen morum. The urban and building aspects of the censorship have received very little attention in the historiography, as has its fiscal role. Each censorial responsibility is studied separately and integrated into another area of research. What is missing is a more general study putting all of these elements into perspective, as well as a questioning of the traditional censorial chronology inherited from Th. Mommsen, for whom the history of the censorship ended in the middle of the 1 st century BC. A history of the censorship is possible by going beyond descriptions portraying censors as defenders of the mos maiorum. It is necessary to go back to the sources, but also to their production processes, which are just as much a part of the history of the censorship. It is necessary to wonder about the real part of latitude that the censors had in the exercise of this magistracy, which requires including an articulation between censorship and censor, between the magistracy and those magistrates who make it live. The historiography has for too long separated the two aspects. Likewise, the history of the censorship is paradoxically possible beyond the republican period by questioning the methods of integrating the censorship into imperial powers and theresulting conclusions in order to capture political changes, but also social and cultural, observed during this period. It is for this reason that our research understands the censorship in the broad sense and not just in the institutional sense, aiming to offer the fullest possible face of what the word censura meant for the Romans. Beyond the technical questions surrounding the census, the question of the role of the censorship in the construction of Roman civic identity arises more broadly. When we study all the censorship activities together, it is ultimately all that organizes the society in republican Rome. More broadly, it is the question of the link between the censorship and the res publica. The censorship constitutes a possible reading grid of the multiple changes taking place from the end of the Republic until the imperial era, changes affecting both institutions and the social body more broadly. This is how we approach the multiple relationships between the judiciary and Rome, and then study the process of establishing the "imperial censorship". We trace this process of constitution back to the first century by studying the personalization relationships maintained by the main imperatores. It is also an opportunity to return to the censorial dimension of the Augustan imperial power and the rupture that it constitutes. Finally, we return to a typology of imperial actions from Tiberius to Stilicho. The last part of this research examines the gradual disappearance of the term censor which is replaced by censura at the end of our period. This profound mutation, revealing several political, social and above all cultural changes, has its roots in the processes of constructions and especially of reconstructions of the censorial image over several centuries, extending from the Republic to the Empire.

  • Directeur(s) de thèse : Benoist, Stéphane
  • Président de jury : Daguet-Gagey, Anne
  • Membre(s) de jury : Gangloff, Anne - Purcell, Nicholas
  • Rapporteur(s) : Daguet-Gagey, Anne - Hurlet, Frédéric
  • Laboratoire : HALMA-Histoire, archéologie et littérature des mondes anciens (Villeneuve d'Ascq, Nord ; 2015-....)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Lemennais, Noémie
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