Titre original :

La conversion de l'AIEA à la lutte contre la prolifération nucléaire : une internationalisation tactique des jeux gouvernementaux nord-américains, d'Atoms for peace aux sanctions contre les « Atomic ayatollahs »

Titre traduit :

Converting the AIEA to nonproliferation : a tactical internationalization of North American governmental games, from Atoms for peace to sanctions against

Mots-clés en français :
  • Sociologie politique de l'international
  • Organisations internationales
  • Expertise
  • Nucléaire
  • Relations internationales
  • Politisation

  • Agence internationale de l'énergie atomique
  • Sociologie des organisations
  • Sécurité internationale
  • Armes nucléaires -- Contrôle
  • Non-prolifération nucléaire
  • Non-prolifération nucléaire
  • Désarmement nucléaire
  • Stratégie de dissuasion
  • Sanctions (droit international)
  • Multilatéralisme (relations internationales)
  • États-Unis
  • Iran
Mots-clés en anglais :
  • International political sociology
  • International organizations
  • Expertise
  • Nuclear
  • International relations
  • Politicization

  • Langue : Français
  • Discipline : Sciences Politiques
  • Identifiant : 2022ULILD024
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 15/12/2022

Résumé en langue originale

Cette thèse analyse les transformations des missions de non-prolifération nucléaire de l’AIEA (Agence Internationale de l'Énergie Atomique) et des usages qui en sont faits, de sa création pendant la guerre froide à la crise nucléaire iranienne. Elle expose les fondements sociaux d'un processus de politisation de l’AIEA, caractérisé par l'intensification et la conflictualisation des échanges de coups entre les acteurs et secteurs sociaux qui mobilisent les ressources institutionnelles de cette OI. A partir d'entretiens et d'archives variés, la thèse met ainsi en lumière les contraintes que ce contexte de politisation exerce sur les perceptions et les pratiques des acteurs à l'intérieur comme à l'extérieur des frontières institutionnelles de l'AIEA. La thèse retrace d’abord comment le système bipolaire, puis son effondrement, pèsent sur la façon dont les acteurs de la politique étrangère nord-américaine se saisissent du problème de la prolifération nucléaire, et structurent les formes de mobilisation de l'AIEA à cet égard. Après avoir été un effet secondaire de la politique d'exportation nucléaire civile des États-Unis, les activités de non-prolifération de l'AIEA sont remises en question dans le cadre de luttes étasuniennes pour la restructuration post-guerre froide de la politique étrangère au Moyen-Orient. Cette thèse analyse ensuite comment ce processus de politisation, en tant que logique de situation, structure la façon dont l’expertise de l'AIEA est produite et mobilisée dans le cadre du dossier iranien. Elle démontre que l'enquête de l'AIEA en Iran, à partir de 2003, constitue autant un processus technique autonome qu'un carburant de la compétition pour la définition des activités nucléaires iraniennes (in)acceptables. En cela, cette thèse propose une alternative à la sociologie « circulatoire » en substituant à l'étude des logiques d'import-export entre espaces nationaux celle d'une interdépendance tactique entre des espaces sociaux sans proximité géographique. Dépassant l’opposition entre usages instrumentaux et vertus légitimantes des OI, cette approche participe à renouveler l’analyse des usages stratégiques des OI et leurs effets.

Résumé traduit

This dissertation analyzes the transformations of the IAEA’s nuclear nonproliferation missions and the uses made of them, from its creation in 1957 to the Iranian nuclear file. It exposes the social foundations of a process of politicization of the IAEA, characterized by the conflictualization of the exchanges of blows between the actors and social sectors that mobilize the institutional resources of this IO. Using a variety of interviews and archival materials, the dissertation highlights the constraints that this politicization context exerts on the perceptions and practices of actors within and outside the institutional boundaries of the IAEA. It first traces how the bipolar system, and then its collapse, affect the way in which North American foreign policy actors deal with the problem of nuclear proliferation, and structure the forms of mobilization of the IAEA in this regard. After having been a side effect of the US civilian nuclear export policy, the IAEA’s non-proliferation activities are challenged in the context of US struggles for the post-Cold War restructuring of foreign policy in the Middle East. This dissertation then analyzes how this politicization process, as a situational logic, structures the way in which the IAEA’s expertise is produced and mobilized in the context of the Iranian file. It demonstrates that the IAEA’s investigation in Iran is as much an autonomous technical process as a fuel for the competition to define (un)acceptable Iranian nuclear activities. In this respect, this dissertation proposes an alternative to "circulatory" sociology by substituting the study of import-export logics between national spaces with that of a tactical interdependence between social spaces without geographical proximity. This approach contributes to renewing the analysis of strategic uses of IOs and their effects.

  • Directeur(s) de thèse : Buchet de Neuilly, Yves
  • Président de jury : Grajales Lopez, Jacobo
  • Membre(s) de jury : Pouponneau, Florent
  • Rapporteur(s) : Mallard, Grégoire - Dudouet, François-Xavier
  • Laboratoire : Centre d'études et de recherches administratives politiques et sociales (Lille)
  • École doctorale : École doctorale des Sciences Juridiques, Politiques et de Gestion (Lille ; 1992-....)

AUTEUR

  • Mangin, Maïlys
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