• Langue : Français
• Discipline : Sociologie et démographie
• Identifiant : 2022ULILA015
• Type de thèse : Doctorat
• Date de soutenance : 07/12/2022

Résumé en langue originale

Depuis que la société française s'est cyndinisée dans le champ des baignades vers la fin du XVIIIème siècle en probabilisant défavorablement les risques de noyade, la prise en considération de la sécurité aquatique joue désormais un rôle décisif dans la vie sociale. Dans ce contexte fait d'actions préventives et d'obligation inconditionnelle à savoir nager, une figure sociale a émergé, celle des maîtres-nageurs-sauveteurs (MNS). Ces professionnels incarnent, si ce n'est une institution, en tout cas une certaine idée de la sécurité et du secours en milieu aquatique à laquelle restent attachés les français à l'occasion de leur pratique récréative et sportive. Cette thèse s'inscrit donc dans le débat sur le développement d'un groupe professionnel, depuis les contingences de son émergence lorsque ses membres assuraient un travail domestique saisonnier jusqu'à la fonctionnarisation de la profession, hier légitimée par une politique publique préventive, aujourd'hui mise sous tension par des contraintes normatives et économiques inhérentes à la juridiction dans laquelle elle évolue. En s'appuyant sur une enquête approfondie auprès des maîtres-nageurs et de l'histoire de leur professionnalisation, ce travail dévoile les mutations profondes de ce groupe, de sa genèse à son institutionnalisation. Il cherche à montrer à un niveau macrosociologique les métamorphoses de cette communauté afin de légitimer sa présence sur un territoire périodiquement régulé par les injonctions de l'État, et à un niveau microsociologique, les dispositions adaptatives de ses membres à dessein de préserver une autonomie pratique malgré les prescrits toujours plus puissants des exploitants de piscines publiques. Cette thèse entend ainsi contribuer à comprendre comment la consolidation de la position sociale d'un groupe professionnel incarnant un « petit métier » varie en fonction du degré de légitimation d'une politique publique de long terme liée à des mesures protectrices des populations.

Résumé traduit

Since French society became involved in the field of swimming towards the end of the 18th century, with the risk of drowning becoming more and more likely, the consideration of water safety has played a decisive role in social life. In this context of preventive actions and the unconditional obligation to know how to swim, a social figure has emerged, that of the lifeguards (MNS). These professionals embody, if not an institution, at least a certain idea of safety and rescue in the aquatic environment to which the French remain attached during their recreational and sporting activities. This thesis is therefore part of the debate on the development of a professional group, from the contingencies of its emergence when its members provided seasonal domestic work to the functionarisation of the profession, yesterday legitimised by a preventive public policy, today put under tension by normative and economic constraints inherent to the jurisdiction in which it evolves. Based on an in-depth survey of lifeguards and the history of their professionalisation, this work reveals the profound changes in this group, from its genesis to its institutionalisation. It seeks to show, at a macro-sociological level, the metamorphoses of this community in order to legitimise its presence on a territory periodically regulated by the injunctions of the State, and at a micro-sociological level, the adaptive dispositions of its members in order to preserve a practical autonomy in spite of the ever more powerful prescriptions of the operators of public swimming pools. This thesis thus aims to contribute to understanding how the consolidation of the social position of a professional group embodying a 'small profession' varies according to the degree of legitimisation of a long-term public policy linked to measures to protect the population.