Titre original :

Activation de la compassion et de la joie sociale : Analyse des processus émotionnels et attentionnels

Titre traduit :

Activating compassion and social joy in therapy

Mots-clés en français :
  • Compassion
  • Attention
  • Joie sociale
  • Emotions
  • Autocritique
  • Thérapie fondée sur la compassion

  • Compassion
  • Émotions
  • Thérapie émotionnelle
Mots-clés en anglais :
  • Compassion
  • Attention
  • Social joy
  • Emotions
  • Self-critcism
  • Compassion focused therapy

  • Langue : Français
  • Discipline : Psychologie
  • Identifiant : 2021LILUH006
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 21/01/2021

Résumé en langue originale

Contexte : La compassion est une motivation qui permet de réduire la souffrance. Ces deux dernières décennies, les recherches sur l’auto-compassion ont clairement montré un rôle bénéfique sur la détresse psychologique. A l’inverse l’autocritique est une relation à soi caractérisée par l’hostilité dans l’épreuve qui favorise l’émergence de troubles psychopathologiques. Ce travail explore pour la première fois le rôle de l’activation de la joie sociale dans la compassion.Objectifs : L’objectif était d’étudier le rôle des émotions positives dans la compassion à un niveau processuel (attention et émotions) dans l’imagerie focalisée sur la compassion. La version française du questionnaire Forms of Self-Criticizing/Attacking and Self-Reassuring Scale (FSCRS) ainsi que sa structure factorielle ont été étudiées. L’effet d’un programme à distance d’entrainement à la compassion sur quatre semaines a été exploré. Méthode : La structure factorielle en deux ou trois facteurs et les qualités psychométriques du FSCRS ont été analysés (n=285). Le traitement attentionnel des visages émotionnels, critiques et de compassion, a été évalué grâce à l'ensemble de stimuli « McEwan Faces », avant et après l'exposition à une imagerie de compassion ou une imagerie neutre (n = 80) selon la méthodologie appelée dot probe task. Les émotions des participants (positives et négatives) ont également été mesurées. L’imagerie de compassion a été conçue pour activer de la joie sociale. L’effet de l’autocritique a été explorée. Dans l’intervention en quatre semaines (n=90), un groupe non clinique a été affecté par randomisation stratifiée par bloc en deux groupes équivalents. Nous avons vérifié l’effet bénéfique du programme sur des dimensions de psychopathologie, d’autocritique, de pleine conscience et sur des processus psychologiques liés à la régulation émotionnelle.Résultats : Une analyse factorielle confirmatoire a montré un ajustement des items du FSCRS à un modèle à trois facteurs ainsi que des qualités psychométriques satisfaisantes du questionnaire. Avant l’imagerie, les participants avaient tendance à détourner le regard des visages critiques avec un effet de l’autocritique. Les deux types d'imageries réduisaient le biais d’éloignement des visages critiques lorsque les stimuli étaient présentés pendant 1200 ms. Cet effet interagissait avec l’autocritique dans l’imagerie neutre. L'imagerie de compassion réduisait d’avantage les émotions négatives que l’imagerie de neutre (d = 0,78) et augmentait les niveaux d'émotions positives, alors que l'imagerie neutre réduisait les émotions positives (d = 0,77) sans interaction de l’autocritique sur cet effet. Finalement, les résultats indiquaient un effet significatif de l’intervention sur les variables de compassion, de psychopathologie et de pleine conscience. Cet effet était maintenu après un mois. Conclusion : Les résultats confirment que la version française du FSCRS est un instrument robuste et fiable. Pour la première fois, il a été montré un effet de l’autocritique sur le traitement attentionnel des visages critiques. Les résultats questionnent la possibilité d’un effet de l’imagerie de compassion sur le traitement attentionnel des visages critiques. Les émotions positives et en particulier la joie sociale, définie comme la joie d’une attention ou d’une présence partagée semblent jouer un rôle de régulation émotionnelle dans la compassion. Finalement, le programme d’entrainement à la compassion présentait un effet bénéfique sur la santé psychique et cet effet était maintenu un mois après la fin du programme.

Résumé traduit

Context: Compassion is a motivation that helps reduce suffering. Over the past two decades, research on self-compassion has clearly shown a beneficial role in psychological distress. Conversely, self-criticism is a relationship to oneself characterized by hostility in the ordeal which favors the emergence of psychopathological disorders. This work explores for the first time the role of the activation of social joy in compassion.Objectives: The aim was to study the role of positive emotions in compassion at a processual level (attention and emotions) in compassion-focused imagery. The French version of the Forms of Self-Criticizing / Attacking and Self-Reassuring Scale (FSCRS) was studies, as well as its factor structure. A four week, self-help compassionate mind training program was tested.Method: The factor structure and psychometric qualities of the FSCRS were analyzed (n = 285). The attentional processing of emotional faces, critical and compassionate was evaluated, with the set of stimuli "McEwan Faces", before and after exposure to compassionate imagery or neutral imagery (n = 80) with a probe task. The emotions of the participants (positive and negative) were also measured. Compassionate imagery was designed to activate social joy and self-criticism was measured. In the four-week intervention (n = 90), a non-clinical group was assigned by block-stratified randomization into two equivalent groups. We tested the beneficial effect of the program on dimensions of psychopathology, self-criticism, mindfulness, and psychological processes related to emotional regulation. Results: A confirmatory factorial analysis showed, for the FSCRS, an adjustment of the items to a three-factor model as well as satisfactory psychometric qualities. Before the imagery, participants tended to look away from critical faces with an effet of levels of self-criticism. Both types of images (neutral and compassion) reduced the distancing bias from critical faces when stimuli were presented for 1200 ms. This effect interacted with self-criticism in neutral imagery. Compassion imagery reduced negative emotions more than neutral imagery (d = 0.78) and increased levels of positive emotions, while neutral imagery reduced positive emotions (d = 0.77) without interaction of self-criticism on this effect. Finally, the results indicated a significant effect of the four weeks intervention on the variables of compassion, psychopathology and mindfulness. This effect was maintained after one month.Conclusion: The results confirmed that the French version of the FSCRS is a robust and reliable instrument. For the first time, an effect of levels of self-criticism on attentional processing of critical faces was shown. The results question the possibility of an effect of compassionate imagery on attentional processing of critical faces. Finally, the compassion training program had a beneficial effect on mental health and this effect was maintained after the end of the program.

  • Directeur(s) de thèse : Antoine, Pascal
  • Président de jury : Romo, Lucia
  • Rapporteur(s) : Heeren, Alexandre - Bègue-Shankland, Rébecca
  • Laboratoire : SCALab Sciences Cognitives & Sciences Affectives
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Leboeuf L’Anthoën (Leboeuf), Isabelle
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