Titre original :

L'enseignement de la géographie prospective : vers la constuction d'une nouvelle géographie scolaire ?

Titre traduit :

The teaching of prospective geography : towards the construction of a new school geography ?

Mots-clés en français :
  • Prospective
  • Education
  • Géographie
  • Innovation éducative
  • Citoyenneté

  • Géographie
  • Prévision
Mots-clés en anglais :
  • Prospective
  • Education
  • Geography
  • Educational innovation
  • Citizenship

  • Langue : Français
  • Discipline : Sciences de l'éducation
  • Identifiant : 2021LILUH005
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 05/03/2021

Résumé en langue originale

La géographie prospective est un des outils des géographes. C'est une « Méthode d'exploration du futur qui vise à anticiper, à des horizons plus ou moins éloignés, les évolutions désirables, ou non désirables, d'un espace à définition politique » (Levy & Lussault, 2003, p. 749) . Il s'agit de proposer les devenirs possibles d'un territoire pour éclairer des choix publics, grâce à des scénarios tendanciels ou contrastés, de « dessiner plusieurs destins probables, l'un d'eux se présentant comme le plus désirable » (Levy & Lussault, 2003, p. 749. La géographie prospective est un ensemble de pratiques, de concepts, de savoirs scientifiques et de pratiques sociales. Elle ne s’appuie pas sur des savoirs stabilisés comme les présente la géographie scolaire classique, mais sur des futurs possibles, multiples et non vérifiables dans l’immédiat. Ce n’est plus le critère de la vérité qui est pris en compte, mais celui de la pertinence. Or, depuis 2010, en l’introduisant dans les programmes de lycée, l'institution scolaire a manifesté la volonté de faire apparaître la prospective dans l'enseignement de la géographie, volonté confirmée avec les nouveaux programmes de collège de 2016.Cette introduction de la géographie prospective dans les programmes peut changer la nature même de la géographie enseignée et le rôle du professeur qui ne peut plus être le seul détenteur du savoir à dispenser. En effet, l’imagination de l’élève tout comme ses savoirs vernaculaires, savoirs acquis par l’expérience sensible, construits intellectuellement, mais de façon non distanciée et non transmissibles à une large communauté parce que fortement contextualisés (Collignon, s.d.), sont mis à contribution pour participer à l’élaboration de l’image d’un territoire futur probable ou possible, désirable ou non.A travers un corpus constitué des programmes et d’entretiens d’enseignants et de préparation de cours, il s’agit de comprendre comment cette innovation portée par l’institution est perçue par l’institution et les enseignants. Quelles finalités donne chacun des acteurs à la géographie prospective ? Ces finalités sont-elles en rupture ou en lien avec les finalités de la géographie classique ? La géographie prospective peut-elle servir de catalyseur pour un changement de paradigme pédagogique (Bruter, 2001) d’une discipline en pleine évolution ? En d’autres mots, la géographie prospective est-elle un levier pour passer du paradigme pédagogiste positiviste décrit par François Audigier (Audigier, 1993), puis Nicole Tutiaux-Guillon (Tutiaux-Guillon, 2008) à un paradigme constructiviste critique (Tutiaux-Guillon, 2008) où les savoirs ne sont pas présentés comme stabilisés, mais discutés avec l’enseignant dans le cadre de la construction d’une citoyenneté critique et d’identités plurielles ?

Résumé traduit

Prospective geography is one of the tools of geographers. It is a "Method of exploration of the future that aims at anticipating, to more or less distant horizons, the desirable or undesirable evolutions of a space with a political definition" (Levy & Lussault, 2003, p. 749)Used by European institutions such as Europe 2000 or French institutions such as DATAR, urban planners make it a tool for dialogue in order to enlighten policy makers who have to choose the most advantageous opportunity for the territory they administer. . Prospective geography is therefore a set of practices, concepts, scientific knowledge and social practices. It does not rely on stabilized knowledge as presented in classical school geography, but on possible futures, multiple and not immediately verifiable.However, since 2010, implementing it into high school curriculum, the school institution has shown their will to bring forward prospective in the teaching of geography, will confirmed with the new college Syllabus of 2016.This introduction of prospective geography into the curriculum may change the very nature of the geography taught and the role of the teacher who can no longer be sole holder of the knowledge. In fact, the pupils’ imagination, just as their vernacular knowledge, acquired through a sensitive experience, intellectually constructed but in a no-distanced way, strongly contextualized (Colligon, nd) and thus intransmissible to a large community, are put to use to take part in the development of the image of a possible future territory, desirable or not.Through analyzing a corpus of syllabus and interviews with teachers and preparations of a lesson, it is a question to understand how this innovation promoted by the institution is perceived by different actors (Bernstein, 2007) What goals does each possible actor of this innovation allot to school prospective geography? Are these goals breaking with or related to the aims of school classical geography ? Could this innovation serve as a catalyst for a paradigm shift (Bruter, 2001) in a changing discipline? In other words, is prospective geography a lever to move from the positivist pedagogical paradigm described by François Audigier (Audigier, 1993), then Nicole Tutiaux-Guillon (Tutiaux-Guillon, 2008)articulated knowledge presented as stabilized, even immutable, a citizenship based on adherence to republic and values and teachers expectations of students to replicate the contents, paradigm set in place at the end of the 19th century to overcome particularisms and feed the republican construction, to a critical constructivist paradigm (Tutiaux-Guillon, 2008) where knowledge is not presented as stabilized, but discussed with the teacher in the context of building critical citizenship and plural identities ?

  • Directeur(s) de thèse : Tutiaux-Guillon, Nicole
  • Président de jury : Zaid, Abdelkarim
  • Membre(s) de jury : Vergnolle-Mainar, Christine - Considère, Sylvie
  • Rapporteur(s) : Hertig, Philippe - Thémines, Jean-François
  • Laboratoire : Centre interuniversitaire de recherche en éducation (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Fouache, Laurence