Titre original :

Victor Serge, romancier de la révolution : le prisme du personnage et du héros collectif

Titre traduit :

Victor Serge, novelist of the revolution : various aspects of Serge's characters and collective heros

Mots-clés en français :
  • Polyphonie
  • Personnage
  • Héros collectif
  • "nous"
  • Littérature et politique
  • Révolution russe

  • Serge, Victor (1890-1947)
  • Personnages littéraires
  • URSS -- 1917-1921 (Révolution) -- Littérature et révolution
Mots-clés en anglais :
  • Polyphony
  • Protagonist
  • Collective hero
  • "we"
  • Literature and politics
  • Russian revolution

  • Langue : Français
  • Discipline : Littérature française et francophone
  • Identifiant : 2020LILUH035
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 17/12/2020

Résumé en langue originale

L’après première guerre mondiale sanctionne une crise de la représentation des personnages dans la littérature française. Celle-ci repose sur un malaise épistémologique et philosophique quant au statut et rôle de l’individu. Dans ce cadre, l’œuvre fictionnelle de Victor Serge propose une alternative originale à la question : à la fois témoin et acteur de la révolution russe et du foisonnement littéraire des premières années révolutionnaires, opposé à Staline et survivant des goulags, il est en effet le seul écrivain de la révolution pouvant s’exprimer librement dans les années 1930. Ainsi, dans une perspective socio-littéraire, Serge nous offre un aperçu d’une nouvelle littérature sociale : il a eu le temps de mûrir et d’assimiler une nouvelle compréhension du rôle de l’individu et de la collectivité, issue de la révolution, et de la restituer dans son œuvre.L’ensemble de l’œuvre fictionnelle a été ainsi analysée dans notre propos sous le prisme de l’analyse textuelle de la construction des personnages. Le personnage est apparu comme la matrice de construction progressive du roman – à la fois moyen narratif de l’intrigue et finalité de celle-ci. Entre technique de fragmentation ou élan épique, le héros chez Serge se dédouble entre protagoniste individualisé et actant collectif, les deux niveaux étant reliés et étant conçus comme objets de conquête. Cette littérature de la praxis, de combat, s’illustre dans l’élaboration d’un travail sur le pronom pluriel : étiquette vide, indéterminée, devenant – par l’écriture – grille de lecture marxiste d’une collectivité. L’œuvre de Serge réussit ainsi à construire un héros collectif qui transfigure la multiplicité polyphonique en un actant collectif contrasté.Cette perspective et innovation littéraire se heurte néanmoins, dans ses dernières œuvres, à la réalité sociale des années 1930 et 1940. Le totalitarisme, l’échec d’une révolution, impose un roman sans héros collectif et donc sans héros individuel – les deux étant corrélés chez notre auteur. Cette disparition devient récit de celle-ci et laisse in fine la place à des archétypes ou à des porteurs de discours. Si quelques personnages individuels subsistent dans l’univers fictionnel, c’est en se caractérisant par une dimension sur-humaine, mystique.

Résumé traduit

After World War I, there was a crisis of characters representation in French literature. It was based on a philosophical and epistemological uneasiness about the status and role of individual. In such a context, the fictional work of Victor Serge offers an original alternative to the question. Serge is simultaneously witness and actor of the Russian revolution and literature richness of the first revolutionary years. As he opposed to Stalin and survived the gulags, he is indeed the only writer of the revolution who could express himself freely in the 1930s. Thus, from a social and literary outlook, Serge offers us an overview of a new social literature: he had time to mature and to assimilate a new understanding of individual and collectivity role, resulting from revolution. He restores all that in his work.This thesis looks at the entire fictional work through the prism of textual analysis of making of characters. Character appeared as the matrix for the progressive construction of the novel - both the narrative medium of the story and its finality. Between fragmentation technique and epic impetus, the hero of Serge goes shared in individualized protagonist and collective actor. These two levels are linked and designed as objects of conquest. This literature of praxis and combat is being watched through a work on the plural pronoun. An empty, indeterminate label, becomes -with writing- a Marxist comprehensive grid for collectivity. Serge's work then manage to build a collective hero who converts polyphonic multiplicity into a contrasted collective actor.Nevertheless, in last Serge’s works, this prospect and literary innovation bumps into social reality of the 1930s and 1940s. Totalitarianism, the failure of a revolution, all this leads to a novel with no collective hero and therefore no individual hero as well. In Serge’s work there is a correlation of them. This disappearance turns to become its own story and ultimately paves the way to different solutions: the plot presents archetypal characters or figures of discourse. Some individuals remain in the fiction by giving themselves a sur-human dimension, a mystical one.

  • Directeur(s) de thèse : Wolf, Nelly
  • Président de jury : Baudelle, Yves
  • Membre(s) de jury : Wolf, Nelly - Baudelle, Yves - Jeannelle, Jean-Louis - Aron, Paul
  • Rapporteur(s) : Jeannelle, Jean-Louis - Aron, Paul
  • Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Réthoré, Eva
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre