Titre original :

Violences historique, politique et esthétique chez Raharimanana et Patrice Nganang

Titre traduit :

Historical political and aesthetic violence in the works of Raharimanana and Patrice Nganang

Mots-clés en français :
  • Violences
  • Littérature francophone
  • Cameroun
  • Madagascar
  • Folie
  • Bestiaire

  • Raharimanana, Jean-Luc (1967-....)
  • Nganang, Patrice (1970-....)
  • Littérature camerounaise de langue française
  • Littérature malgache de langue française
Mots-clés en anglais :
  • Violence
  • Francophone literature
  • Cameroon
  • Madagascar
  • Madness
  • Bestiary

  • Langue : Français
  • Discipline : Littératures francophones
  • Identifiant : 2020LILUH011
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 30/06/2020

Résumé en langue originale

Il est des événements qui, comme des traumas, s’incrustent dans la mémoire et la prennent en otage, entremêlant les approches individuelles et collectives. L’esclavage, la colonisation, les séries de guerres et de génocides qui ont marqué le continent africain en font partie. Du tréfonds de leurs ruines respectives, l’auteur malgache Raharimanana et l’écrivain camerounais Patrice Nganang décident de réinvestir les méandres de l’Histoire. La notion de frontière disparaît, car ils se trouvent unis par le lien du sang répandu, échappant ainsi, par leurs créations, à l’enfermement spatial et temporel. S'il convient de retracer l’itinéraire d’un passé qui défie le temps, c'est pour questionner le présent et l’avenir. Comment alors dénoncer la cruauté si ce n’est par le biais d’une dynamique de la violence ? Ils optent pour une écriture de l’horreur et de l’abjection – chacun à leur manière –, dans laquelle la férocité pour l’un côtoie un humour tragi-comique pour l’autre. Une esthétique du risque et de la subversion, une « écriture-miroir » qui, en scrutant l’Homme, lui révèle son fond immonde, souvent plus animal qu’humain. Les mots expriment les maux les plus évidents, la nécrose et la névrose s’emparent des personnages et servent à témoigner des exactions et des abus de pouvoir. La folie se veut esthétique et transgressive, dans une surenchère qui provoque le ressassement, l’imbrication des récits et la vindicte. Ils proposent des œuvres renvoyant à des faits historiques, sans pour autant être des livres d’histoire, et revendiquent le droit de brouiller les pistes entre fiction et réalité ; de revenir sur les blessures antérieures pour alerter sur les hécatombes actuelles et futures. Les notions d’engagement et d’implication, même si elles se rejoignent, sont émises clairement et de façon singulière. De même que les rapports qu’ils entretiennent avec la littérature et les autres sciences humaines, suscitant de nombreuses réflexions épistémologiques, quant à la délimitation des genres littéraires, notamment.

Résumé traduit

There are events, such as traumas, that become embedded in memory and take it in hostage, intertwining individual and collective approaches. Slavery, colonization, the series of wars and genocides that have marked the African continent are part of them. From the depths of their respective ruins, the Malagasy author Raharimanana and the Cameroonian writer Patrice Nganang decide to reinvest the twists and turns of History. The notion of frontier disappears, as they find themselves united by the bond of bloodshed, thus escaping, through their creations, from spatial and temporal confinement. If it is appropriate to retrace the itinerary of a past that defies time, it is to question the present and the future. How then to denounce cruelty if not through a dynamic of violence? They opt for a writing of horror and abjection - each in their own way -, in which ferocity for one stands side by side with tragic-comic humour for the other. An aesthetics of risk and subversion, a “mirror-writing” which, by scrutinizing Man, brings forth his filthy underbelly, often more beastly than human. Words express the most obvious evils; necrosis and neurosis take hold of the characters and serve to bear witness to exaction and abuse of power. Madness is aesthetic and transgressive, in an escalation that provokes endless reiteration, the interweaving of narratives and vindictiveness. They propose works that refer to historical facts, without being history books, and claim the right to confuse fiction and reality; to return to past injuries to warn of current and future hecatombs. The concepts of commitment and involvement, even if they are similar, are clearly expressed and in a singular way. As well as their relationship with literature and other human sciences, they give rise to many epistemological reflections on the delimitation of literary genres, in particular.

  • Directeur(s) de thèse : Delmeule, Jean-Christophe
  • Président de jury : Brodziak, Sylvie
  • Membre(s) de jury : Delmeule, Jean-Christophe - Brodziak, Sylvie - Mathieu-Job, Martine - Koudjo, Bienvenu
  • Rapporteur(s) : Brodziak, Sylvie - Mathieu-Job, Martine
  • Laboratoire : Analyses littéraires et histoire de la langue (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Chabi, Angeline
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