Titre original :

Action, meaning, and argument : a development of pragmatist, expressivist, and inferentialist themes in Eric Weil's Logique de la philosophie

Titre traduit :

Action, sens et argument : un développement des thèmes pragmatiste, expressiviste et inférentialiste dans la Logique de philosophie d'Eric Weil

Mots-clés en français :
  • Eric Weil
  • Théorie de l'argumentation
  • Philosophie de langage
  • Pragmatisme
  • Expressivisme
  • Inférentialisme

  • Weil, Éric (1904-1977)
  • Logique -- Philosophie
Mots-clés en anglais :
  • Eric Weil
  • Argument theory
  • Philosophy of Language
  • Pragmatism
  • Expressivism
  • Inferentialism

  • Langue : Anglais
  • Discipline : Philosophie
  • Identifiant : 2020LILUH008
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 03/07/2020

Résumé en langue originale

La thèse, intitulée « Action, Meaning, and Argument: A Development of Pragmatist, Expressivist, and Inferentialist Themes in Éric Weil’s Logique de la Philosophie », s’intéresse à la manière novatrice dont Éric Weil conceptualise la violence dans la tradition philosophique, surtout le rapport entre violence, langage et discours. La violence, pour Weil, est le problème central de la philosophie. Il conçoit le développement historique du discours philosophique comme la tentative de saisir le monde, l’individu, le sens et l’action humaine de manière à ce que la violence puisse être réduite. Pourtant, la raison pour laquelle la violence est un problème central, c’est que même si elle peut être réduite, elle ne peut jamais être complètement éliminée. La violence, autant que le langage, est une expression de la spontanéité humaine, elle fait partie de la capacité que chaque individu a de créer du sens dans le monde. La manière dont Weil caractérise le problème revient à dire que l’individu se trouve toujours devant un choix libre (à savoir non-justifié et non-justifiable) entre la raison et la violence. La tradition philosophique ne peut ni supprimer ce choix, ni ses conséquences radicales. Toutefois, le choix de la raisonnabilité est aussi irréductible que le choix de la violence. En d’autres termes, dans n’importe quelle situation, l’individu peut toujours refuser la violence et le non-sens et s’élever pour saisir sa situation d’une manière cohérente. Afin d’expliquer cette possibilité, Weil organise son propre discours philosophique autour des concepts d’attitude et de catégorie. Les attitudes correspondent à la saisie implicite du sens dans l’existence concrète des individus, dans leur compréhension du monde, dans leurs pratiques et leurs institutions. Les catégories sont la saisie explicite de ce sens dans un discours.En articulant les attitudes et les catégories dans les termes de l’implicite et de l’explicite, on voit apparaître une similarité frappante entre la position de Weil et l’inférentialisme de Robert Brandom. L’inférentialisme cherche également à rendre explicite en discours ce qui est implicite dans les pratiques. Dans ce but, l’inférentialisme de Brandom, s’inspirant de Wilfrid Sellars, crée un programme sophistiqué à la jonction de la pragmatique et de la sémantique, la philosophie du langage, la logique et la philosophie de l’esprit. Le programme inférentialiste vise à expliquer la notion d’engagement discursif à partir d’un ordre d’explication pragmatiste qui remplace le représentationalisme en philosophie du langage par un expressivisme. La thèse, Action, Meaning, and Argument, part de ces apports afin de montrer la manière dont une lecture pragmatiste, expressiviste et inférentialiste de Weil n’est pas seulement possible, mais aussi très féconde tant pour les études weiliennes que pour l’inférentialisme. En un mot, cette lecture croisée a pour ambition de montrer que chacune de ces deux théories ajoute quelque chose d’essentiel à l’autre théorie. L’inférentialisme fournit un appareil technique permettant de clarifier certaines des conceptions centrales de Weil, notamment la manière dont sa théorie devrait être considérée comme s’articulant elle aussi autour de l’engagement discursif. Ce que la conceptualisation de la violence par Weil ajoute à l’inférentialisme, c’est l’idée que toute théorie de l’engagement discursif doit prendre en compte l’aspect conflictuel des engagements concrets afin de comprendre que la possibilité de la violence est toujours présente dans notre langage et dans nos pratiques discursives.

Résumé traduit

The dissertation, Action, Meaning, and Argument: A Development of Pragmatist, Expressivist, and Inferentialist Themes in Éric Weil’s Logique de la Philosophie, investigates Éric Weil’s innovative conceptualization of the place of violence in the philosophical tradition, particularly violence’s relationship to language and discourse. Weil presents violence as the central problem of philosophy. In fact, he sees the historic development of philosophical discourse as an attempt to grasp the world, the individual, meaning, human action in such ways that violence can be reduced. The reason that violence is a central problem is that although it can be reduced it can never be eliminated. Violence, as much as language, is an expression of human freedom, and makes up the individual’s capacity to create meaning in the world. The way Weil characterizes the problem is that the individual is constantly before a free (unjustified and unjustifiable) choice between reason and violence. The philosophical tradition cannot suppress this choice, nor its radical consequences. The individual can always abandon reason and reasonable action for violence. However, the choice to be reasonable is as irreducible as the choice of violence. In other words, in any situation the individual can always refuse violence and refuse meaninglessness and raise themself up in order to grasp their situation coherently. In order to explain how this happens, Weil organizes his own philosophical discourse around attitudes and categories. Attitudes correspond to the implicit grasp of meaning that individual have in the concrete existence of their lives, in their understanding of the world, in their practices, and in their institutions. Categories are the explicit grasp of this meaning in discourse.By articulating attitudes and categories in terms of the implicit and explicit, there is a striking similarity to be drawn with the inferentialist tradition as represented by Robert Brandom. Inferentialism also seeks to make what is implicit in practices explicit in discourse. To this end, Brandom’s inferentialism, taking inspiration from Wilfrid Sellars, creates a sophisticated program at the junction of pragmatics and semantics, philosophy of language, logic, and philosophy of mind. This program aims at explaining the notion of discursive commitment starting from a pragmatist order of explanation by replacing representationalism in philosophy of language for expressivism. The dissertation Action, Meaning, and Argument builds on these insights in order to show how a pragmatist, expressivist, and inferentialist reading of Éric Weil is not just possible but is also particularly fruitful for both Weilian studies and for inferentialism. In a word, this cross-reading aims to show that each of these two theories add something essential to the other. Inferentialism provides a technical apparatus that allows certain of Weil’s key moves to become clearer, namely how to also see Weil’s theory as one which turns around the notion of discursive commitment. What Weil’s conceptualization of violence adds to inferentialism is the idea that any theory of discursive commitment must take the conflictual aspect of concrete commitments into account, in order to understand the possibility of violence that is always present in our language and in our discursive practices.

  • Directeur(s) de thèse : Canivez, Patrice
  • Président de jury : Rahman, Shahid
  • Membre(s) de jury : Canivez, Patrice - Rahman, Shahid - Strummiello, Giusi - Thomas-Fogiel, Isabelle - Brandom, Robert B.
  • Rapporteur(s) : Strummiello, Giusi - Thomas-Fogiel, Isabelle
  • Laboratoire : Savoirs, textes, langage (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Lille ; 2006-....)

AUTEUR

  • Yiaueki, Sequoya
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