Titre original :

La dynamique démocratique de l’économie sociale : une approche institutionnaliste de l’émergence et de l’évolution historique des organisations de l’économie sociale dans le capitalisme en France (1790-2020)

Titre traduit :

The democratic dynamics of the social economy : an institutionalist approach to the emergence and historical evolution of the social economy organisations in the French capitalism (1790-2020)

Mots-clés en français :
  • Démocratie économique

  • Économie sociale et solidaire
  • Capitalisme
  • Institutionnalisme
  • Économie des conventions
  • Régulation, Théorie de la
  • Économie d'entreprise
  • Langue : Français
  • Discipline : Sciences économiques
  • Identifiant : 2020LILUA011
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 02/12/2020

Résumé en langue originale

Notre thèse porte sur la dynamique de l’économie sociale dans le capitalisme français, du XIXe siècle à aujourd’hui. Les organisations de l’économie sociale (coopératives, mutuelles, associations, etc.) constituent des systèmes de règles originaux au sein des économies capitalistes. Une des originalités de ces organisations est d’articuler les activités d’une entreprise au service d’un projet associatif. On peut retenir trois principales règles constitutives des organisations de l’économie sociale qui les différencient des autres entreprises : la non-lucrativité, la solidarité et la démocratie. Afin de préserver la spécificité de leurs règles organisationnelles dans un environnement institutionnel capitaliste, les organisations de l’économie sociale ont formé leur propre espace qui apparait comme un système de règles méso relativement autonome. Mais les organisations et l’espace de l’économie sociale restent soumis à une pluralité de sources de régulations, endogènes et exogènes, qui peuvent fragiliser leurs spécificités. Une des hypothèses de cette thèse est que la démocratie, en tant que règle constitutive, favorise le pouvoir d’agir des acteurs de l'économie sociale sur les règles organisationnelles et institutionnelles. Cette démocratie joue ainsi un rôle déterminant dans les processus d’innovation, de différenciation et d’autonomisation de l’économie sociale par rapport aux régulations du capitalisme. A contrario, l’affaiblissement démocratique serait une cause déterminante de banalisation de l’économie sociale dans le capitalisme. Pour questionner cette hypothèse, nous nous appuyons sur le cadre théorique de l’économie politique institutionnaliste, à la confluence de la théorie de la régulation et de l’économie des conventions, afin de contribuer à la construction collective d’une approche institutionnaliste de l’économie sociale. Cette approche s’est appuyée sur une importante enquête historique, principalement à partir de méthodes qualitatives, sur l’économie sociale. Nous avons à la fois mobilisé des sources primaires (archives, entretiens, observations, etc.) et secondaires (littérature pluridisciplinaire). Trois études de cas approfondies sur des organisations de l’économie sociale en Picardie ont été réalisées : le Familistère de Guise (1840-1968), l’Union coopérative d’Amiens (1892-aujourd’hui) et les Ateliers de la Bergerette (1969-aujourd’hui). Une analyse des grandes évolutions de l’espace de l’économie sociale en France a également été menée en distinguant trois principaux compromis institutionnels d’économie sociale : un compromis libéral (1790-1880), un compromis républicain (1880-1970) et un compromis néolibéral (1970-aujourd’hui). Enfin, un dernier terrain a porté sur le développement de l’impact social qui témoigne de mutations profondes dans le compromis néolibéral d’économie sociale. En croisant les échelles d’analyse (micro, méso et macro) et les temporalités (court, moyen et long terme), ce travail de recherche permet d’approfondir notre connaissance historique et analytique de l’économie sociale. Il met notamment en lumière le rôle de la démocratie dans l’autonomisation et la différenciation de certaines organisations et certains espaces plongés dans des systèmes capitalistes.

Résumé traduit

This thesis focuses on the dynamics of the social economy in the French capitalism from the 19th century until today. Social economy organisations (cooperatives, mutual societies, associations, etc.) develop original rule systems within capitalist economies. One of the originalities of these organisations is to articulate the activities of a firm in the service of an associative project. Three main constitutive rules of social economy organisations differentiate them from other firms: non-profit, solidarity-based and democratic rules.In order to preserve the specificity of their organisational rules in a capitalist institutional environment, the social economy organisations have formed their own social economy space, which appears as a relatively autonomous system of rules at the meso-level. But despite their relative autonomy, the organisations and the space of the social economy are subject to a plurality of sources of rules, both endogenous and exogenous, which can undermine their specificities.One of the hypotheses of this thesis is that democracy, as a constitutive rule, facilitate the power of social economy actors to change organisational and institutional rules. Democratic rules thus play a determining role in innovation, differentiation and empowerment of the social economy processes in relation to the rules of capitalism. On the other hand, a democratic weakening would be a determining cause of the normalisation of the social economy in capitalism system.To question this hypothesis, we rely on the theoretical framework of the institutionalist political economy, focusing on the convergences between the Regulation Theory and the Economics of convention, in order to contribute to the collective construction of an institutionalist approach to social economy. The research is based on an important historical survey, using mainly qualitative methods. We have mobilised both primary sources (archives, interviews, observations, etc.) and secondary sources (multidisciplinary literature).Three in-depth case studies on social economy organisations in Picardy have been carried out: “Le Familistère de Guise” (1840-1968), “L'Union coopérative d'Amiens” (1892-present) and “Les Ateliers de la Bergerette” (1969-present). A survey on the major evolutions of the space of the social economy in France has also been carried out: three main historical institutional compromises of the social economy are highlighted: a liberal compromise (1790-1880), a republican compromise (1880-1970) and a neoliberal compromise (1970-today). A final field work focuses on the development of social impact on the social economy over the last decade: it epitomises profound changes in the neoliberal compromise of the social economy.By intersecting different levels of observations (micro, meso and macro) and temporalities (short, medium and long term), this research work contributes to deepening our historical and analytical knowledge of the social economy. It also helps to demonstrate the role of democracy in the empowerment and differentiation of certain organisations and spaces such as the social economy in relation to capitalist rules.

  • Directeur(s) de thèse : Jany-Catrice, Florence - Labrousse, Agnès
  • Laboratoire : Centre lillois d'études et de recherches sociologiques et économiques (Clersé)
  • École doctorale : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)

AUTEUR

  • Celle, Sylvain
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès libre