Titre original :

Ut maiolica epica : peindre l'imaginaire chevaleresque dans la majolique du Cinquencento

Titre traduit :

Ut maiolica epica : chivalric world in 16th century Italian maiolica

Mots-clés en français :
  • Italie
  • Renaissance
  • Peinture
  • Céramique
  • Arts décoratifs
  • Roman de chevalerie

  • Arts décoratifs
  • Majolique de la Renaissance
Mots-clés en anglais :
  • Italy
  • Renaissance
  • Painting
  • Ceramic
  • Decorative arts
  • Chivalry

  • Langue : Français
  • Discipline : Histoire de l'art
  • Identifiant : 2019LILUH033
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 10/12/2019

Résumé en langue originale

Que l’on évoque les épopées virgilienne et homériques, les poèmes ovidiens, les récits bibliques ou les historiens antiques, toutes ces sources littéraires ont considérablement inspiré les arts décoratifs du XVIe siècle, en particulier dans l’Italie des cours humanistes par le biais des livres illustrés et des gravures. Conférer une telle fonction à un modèle textuel amène ainsi à interroger le statut de ces images et engage une réflexion sur les enjeux de la transposi, du traitement des sources et des modalités de production et de réception des pièces créées dans les différents domaines artistiques. Une œuvre retient particulièrement l’attention du fait de son utilisation comme source iconographique par les artisans dès sa publication : l’Orlando furioso de l’Arioste, poète à la cour des Este. Cette épopée, éditée en 1516 puis, dans sa version finale en 1532, relève à la fois de la tradition épique antique mais aussi de la chanson de geste médiévale. Riche de cette double intertextualité, le poème a connu une fortune considérable, à l’exemple de son utilisation par les peintres de majolique.Or, la variété du corpus des majoliques inspirées du Furioso, noyau original de notre projet, suscite de nombreuses interrogations. Pourquoi une telle fortune de l’épopée d’Arioste auprès des maiolicari ? Cette question, au centre notre étude, consiste dès lors à expliquer comment et pourquoi les modèles chevaleresques ont été utilisés par les peintres de majolique dans l’Italie à la Renaissance. En découlent de nombreuses interrogations complémentaires afin d’en envisager toutes les dimensions : est-ce un unicum propre à la majolique ou parti- cipe-t-elle d’une iconographie plus générale dans les arts italiens du XVIe siècle ? Dans ce cas, quelle place l’imaginaire chevaleresque occupe-t-il dans le répertoire de la céramique ? De quelles traditions relève-t-il ? S’agit-il de l’élaboration d’une imagerie relevant d’un héritage médiéval, de l’ordre de l’imitatio, ou revue au prisme des conceptions humanistes, et donc témoignant d’une forme d’inventio des artisans ? Quels en sont les modèles, les sources littéraires et culturelles et les modalités de transposition ? Quelles caractéristiques, fonctions et significations peut-on alors lui donner ? Que traduit cet imaginaire quant aux goûts des commanditaires ? Quelles interactions avec les autres arts peut-on établir ? Quelles images et valeurs véhicule-t-il et en quoi apporte-t-il un éclairage sur la culture et les fonctions de l’image dans les intérieurs du Cinquecento ? Autant de questions que nous soulèverons en proposant une lecture pluridisciplinaire de ces majoliques chevaleresques, tout à la fois objets d’art et pièces d’usage, axée sur leur contexte et leur place dans les arts italiens de la Renaissance, les relations entre leur iconographie et les modèles, entre leurs formes et leurs usages, entre leurs fonctions socio-culturelles et leurs significations. Il s’agit in fine de présenter une réflexion globale sur la production et la réception de ces images créées par les maiolicari comme « peintures-objets », véhiculant des valeurs et des discours, en analysant les interactions entre art de la céramique, perspectives lit- téraire et artistique, sémiologie de l’image, culture visuelle et histoire du goût.

Résumé traduit

The origins of my research project, “Ut maiolica epica” : painting chivalric world in 16th century Italian maiolica, lay in the fact that literary sources, from the Bible to Ovid, have greatly inspired decorative arts during the sixteenth century, especially in Italian humanist courts through illustrated books and prints. Transferring a literary text into ornamental design introduces the issue of the status of the images created by craftsmen but also induces a reflection about craftsmen’s aims, wondering how they used the iconographic sources and how the objects thus produced were understood by the patronage. A textual model handled by crafts- men, as soon as it was published in his final version in 1532, specifically holds attention : the Orlando furioso by Ariosto. This epic, which comes from the antique tradition of poetry as much as from medieval “chanson de geste”, was immediately successful with the artists, and more precisely, with ceramic painters. In fact, the fifty Italian ceramics or so inspired by the Furioso have been the source of a larger part of my research project : how this success with maiolica painters could be explained? So the central issue of that work is to explain how and why these chivalric models were used by ceramic painters during the Italian Renaissance. Many sub-questions relate to this research question in order to considerate it in all its com- plexity. The first one that arises is how we should understand this feature of the Italian maiolica : is it specific to this art or a mirror image of a larger chivalric iconography presence in the 16th century Italian decorative arts? The elaboration of an iconographic corpus is an important preliminary step to explore this issue : to explain why ceramics painters created chivalric images, it’s necessary to outline the general features of the iconography of chivalry in the early sixteenth century. This question is linked to a second one : is this iconography a medieval legacy or a humanist updating? Indeed, the issues of the part of imitatio and the part of inventio are clearly central. On the one hand, imitatio focuses on the medieval legacy in Italian 16th century chivalric iconography, the notion of transposition, the interactions with the other decorative arts as armours and cassoni. On the other hand, the question of inventio deals with the corpus analysis, the new iconographic subjects, the role of prints and illustrated books and the influence of contemporary paintings. This sub-question involves a last one: what does this iconography reveal about the patronage’s tastes, the notion of pomp and the cultural and social values of Italian Renaissance society? These “painting-objects”, coloured pictures but also functional objects as dish, plate, cup or ewer, relate to the relationships between the iconography, forms, functions and uses of Italian ceramics, their social and historical contexts and their semiology. In fact, the historiated ceramic was a luxurious produc- tion and, so, it was a way for commissioners to display their magnificence, to show their culture. The issue of values thus emphasized is important in order to carry out a general thinking from the production of these images in maiolica workshops to their reception and display by the clients. So, to explore these research questions, my study is based on a semantic and cultural reading of Italian domestic interior and on the interactions between ceramic art, icono- graphic analysis, material culture, literary viewpoint and sociocultural history.

  • Directeur(s) de thèse : Michel, Patrick - Crépin-Leblond, Thierry
  • Président de jury : Brock, Maurice
  • Membre(s) de jury : Michel, Patrick - Crépin-Leblond, Thierry - Brock, Maurice - Barbe, Françoise - Toscano, Gennaro - Campbell, Caroline - Gianeselli, Matteo
  • Rapporteur(s) : Barbe, Françoise - Toscano, Gennaro
  • Laboratoire : Institut de recherches historiques du Septentrion (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences de l'homme et de la société (Villeneuve d'Ascq, Nord)

AUTEUR

  • Evrard, Clarisse
Droits d'auteur : Ce document est protégé en vertu du Code de la Propriété Intellectuelle.
Accès réservé aux membres de l'Université de Lille sur authentification