Titre original :

Vieillir et se nourrir : dynamiques des pratiques alimentaires en foyer-logement

Titre traduit :

Ageing and eating : food practices’ dynamics in elderly homes

Mots-clés en français :
  • Personnes âgées -- Autonomie

  • Personnes âgées
  • Maisons de retraite
  • Personnes âgées
  • Vieillissement -- Prévention
  • Dépendance (gériatrie)
  • Identité collective
  • Enquêtes de terrain (ethnologie)
  • Langue : Français
  • Discipline : Sociologie
  • Identifiant : 2019LILUA029
  • Type de thèse : Doctorat
  • Date de soutenance : 18/12/2019

Résumé en langue originale

Dans un contexte général de réduction des dépenses publiques en termes d’aides sociales et de soins médicaux aux vieilles personnes, l’alimentation des personnes âgées porte la responsabilité de les aider à « bien vieillir » selon qu’elle est plus ou moins conforme aux recommandations nutritionnelles des politiques publiques de santé. Ainsi les foyers-logements, destinés aux vieilles personnes dites « autonomes », proposent des logements privés assortis de services, dont les plus répandus sont la restauration collective et les aides à l’approvisionnement. Cette recherche s’intéresse aux évolutions des pratiques alimentaires des personnes résidant en foyer-logement, au fil de leur avancée en âge dans ces établissements. Elle pose la question des effets de ce contexte spécifique, sur l’ensemble des dimensions des pratiques alimentaires. Plus particulièrement, elle pose trois hypothèses : d’une part, le contexte des foyers-logements a un effet propre sur les pratiques alimentaires parce qu’il propose des supports dont les personnes peuvent se saisir au fur et à mesure que des difficultés liées à l’âge apparaissent. D’autre part, ce contexte affecte de manière spécifique les pratiques alimentaires des résidents du fait que les professionnels s’appuient sur l’alimentation pour transmettre et diffuser des normes de santé publique sur les questions de vieillissement. Enfin, les inégalités des parcours biographiques et de contextes de vie présents des résidents font varier leurs possibilités de saisir les ressources présentes dans leur environnement institutionnel de vie, afin de maintenir leurs pratiques alimentaires. L’enquête de terrain a duré six mois en tout, permettant de collecter une trentaine d’entretiens semi-directifs avec des résidents, des photographies de leurs cuisines, une dizaine d’entretiens avec des employés des établissements, une vingtaine de journées d’observation et d’observation participante dans les espaces collectifs. Elle a porté sur les pratiques alimentaires des personnes, les caractéristiques individuelles, leurs vies quotidiennes et les spécificités concrètes du contexte du foyer-logement. Les résultats sont organisés autour de trois enjeux principaux liés aux pratiques alimentaires des résidents des foyers-logements. Le premier enjeu est celui d’une tension entre l’autonomie fonctionnelle et l’indépendance décisionnelle des résidents. L’institution ne peut maintenir son statut que si ses résidents se maintiennent en autonomie fonctionnelle. De ce fait, elle surveille les états de santé des résidents, tandis que ces derniers développent diverses stratégies face à cette surveillance, entre résistance et soumission. Le deuxième enjeu porte sur la lutte contre l’isolement, pensé comme vecteur d’un mal vieillir, les politiques publiques de santé considérant l’alimentation comme un vecteur d’intégration sociale privilégié. L’analyse montre que si les établissements mettent en œuvre des stratégies pour atteindre cet objectif, de leurs côtés, les résidents réagissent diversement à ces tentatives, mais développent leurs propres manières d’utiliser l’alimentation et les pratiques alimentaires pour créer ou maintenir des liens sociaux de divers ordres, des liens faibles aux plus électifs. Le dernier chapitre démontre que les pratiques alimentaires évoluent en fonction du contexte de chaque personne au fil de son vieillissement. Si l’autonomie est la préoccupation majeure des politiques de santé, pour les vieilles personnes, leur identité représente un enjeu plus crucial. Il s’agit pour elles de décider de leurs pratiques alimentaires, malgré les contraintes liées à leur avancée en page et leur contexte de vie, en adéquation avec le travail d’ajustement identitaire que constitue l’emménagement en foyer-logement.

Résumé traduit

In a general context of reducing public spending on social assistance and medical care for elderly people, the elderly’s diet bears the responsibility of helping them “age well”. depending on whether it is more or less consistent with the nutritional recommendations of public health policies. Homes, for example, for so-called “independent” older people, offer private dwellings with services, the most common of which are collective catering and supply aids.This research focuses on changes in the dietary practices of people living in residential dwellings as they age in these establishments. It raises the question of the effects of this specific context on all dimensions of food practices. In particular, it makes three assumptions: on the one hand, the housing context-It has a specific effect on food practices because it offers supports that people can grasp as age-related difficulties arise. On the other hand, this context specifically affects the dietary practices of residents as professionals rely on food to transmit and disseminate public health standards on food-related issues. aging. Finally, the inequalities in the life histories and contexts of the residents vary their opportunities to grasp the resources present in their institutional living environment, to maintain their food practices.The field survey lasted a total of six months, collecting 33 semi-directional interviews with residents, photographs of their kitchens, about 10 interviews with employees of the homes, twenty days of observation and observation participating in the collective spaces. It focused on people’s dietary practices, individual characteristics, their daily lives and the concrete specificities of the housing-home context.The results are organized around three main issues related to the dietary practices of residents of residential dwellings. The first issue is the tension between functional autonomy and the decision-making independence of residents. The institution can only maintain its status if its residents maintain their functional autonomy. As a result, it monitors the health status of residents, while residents develop various strategies for monitoring, between resistance and submission. The second challenge concerns the fight against isolation, thought of as a vector of an ageing disease, public health policies considering food as a privileged vector of social integration.The analysis shows that while households implement strategies to achieve this goal, residents respond to these attempts in a variety of ways. but develop their own ways of using food and food practices to create or maintain social connections of various kinds, from weak to more elective. The final chapter shows that food practices change with each person’s context as they age. While autonomy is the main concern of health policies, for older people, their identity is a more crucial issue. For them, it is a matter of deciding on their food practices, in spite of the constraints related to their progress on the page and their life context, in line with the work of identity adjustment that constitutes moving into a dwelling-home.

  • Directeur(s) de thèse : Caradec, Vincent - Cardon, Philippe
  • Laboratoire : Centre de Recherches "Individus, Épreuves, Sociétés" (Villeneuve d'Ascq, Nord)
  • École doctorale : École doctorale Sciences économiques, sociales, de l'aménagement et du management (Villeneuve d'Ascq)

AUTEUR

  • Zuddas, Agathe
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